Abstracts
Résumé
En 2013, la Ville de Québec annonce la création d’un tribunal à caractère communautaire à sa cour municipale. De plus en plus répandus au Québec, les tribunaux communautaires, adaptés ou spécialisés préconisent des mesures alternatives à l’incarcération pour des justiciables considérés comme étant aux prises avec diverses « problématiques », telles que l’itinérance, la toxicomanie ou des troubles de santé mentale. Cet article propose une sociohistoire du modèle des tribunaux spécialisés afin d’éclairer l’engouement qu’ils semblent susciter aujourd’hui. Cette sociohistoire prend pour point de départ la création des premiers tribunaux de traitement de la toxicomanie dans le contexte de la « guerre contre la drogue » (War on Drugs) aux États-Unis, puis trace la circulation et la consécration de ce modèle jusqu’à différentes municipalités québécoises. Chemin faisant, l’analyse propose d’interroger la notion même de l’« alternative » à l’incarcération.
Abstract
In 2013, Québec City announced the creation of a community court under municipal jurisdiction. Increasingly common across Québec, community, adapted or specialized courts promote alternative measures to incarceration for offenders identified with a range “underlying issues” such as homelessness, substance abuse or mental illnesses. This article proposes a socio-history of the specialized court model, to shed light on its growing popularity in the province. This socio-history begins with the creation of the first drug courts in the context of the “War on Drugs” in the United States, then traces the circulation and consecration of this model in jurisdictions across Québec. In so doing, the analysis examines the very notion of “alternatives” to incarceration.
Resumen
En el año 2013, la Ciudad de Quebec anunció la creación de un tribunal de carácter comunitario, el cual es parte integrante de la Corte Municipal. Cada vez más presentes en Quebec, los tribunales comunitarios, adaptados o especializados preconizan medidas alternativas al encarcelamiento para los justiciables considerados afectados por diferentes « problemáticas » como la vagancia, la toxicomanía o problemas de salud mental. Este artículo propone una sociohistoria del modelo de los tribunales especializados, con el fin de examinar el interés que hoy parece despertar. Esta sociohistoria parte de la creación de los primeros tribunales de tratamiento de la toxicomanía en el contexto de la « guerra contra las drogas » en los Estados Unidos, para luego rastrear la circulación y la consagración de este modelo en diferentes municipalidades de Quebec. En este proceso, el análisis busca cuestionar la noción misma de la « alternativa » al encarcelamiento.