Abstracts
Résumé
Du point de vue théorique, épistémologique, la perspective postcoloniale n’est pas la seule voie herméneutique de questionnement du fait historique colonial à travers les voix des écrivains dont les espaces de référence de l’écriture ont fait l’objet des avatars de l’histoire coloniale. Les écrivains, écrivaines francophones sont également concerné-e-s par ce fait historique dont les incidences ont touché la presque totalité des modes de vie et de conception de la réalité dans leurs espaces référentiels. C’est pourtant la perspective postcoloniale qui se sera particulièrement intéressée au fait colonial européen, pour une grande part, dans ses postulats théoriques et méthodologiques. Si, ainsi, la résistance comme modalité épistémologique de réponse, et de refus, à l’hégémonie est au cœur de cette perspective postcoloniale, autant la proposition d’alternatives, souvent rangées sous le mode épistémologique de l’utopie, participe de ses postulats. C’est sous cet angle que se comprennent les alternatives qu’envisage l’écrivain francophone à la crise actuelle de la postcolonialité théorisée sous le paradigme de l’Anthropocène, mais dans sa relation épistémique à la modernité européenne ou occidentale. De la perspective d’un retour épistémique à la Terre, pour l’être humain désormais, dans sa « fragilité » retrouvée, au principe métaphysique non usité de l’animisme, ce sont autant de voix qu’envisage l’écriture francophone contre la crise de la modernité. C’est aussi ce que la perspective postcoloniale, en ses débuts, envisageait, mais récusait, sous le paradigme du nativisme, et qu’il lui faut réactualiser, pour permettre la lecture de telles solutions dans les œuvres postcoloniales, francophones, qui en font état.
Mots-clés :
- modernité,
- crise Anthropocène,
- écriture francophone,
- épistémologie,
- nativisme