Abstracts
Résumé
Cet article s’intéresse à la critique d’art qui émerge dans les années 1940, principalement au sein de l’espace essayistique des revues comme Amérique française, La Nouvelle Relève et Gants du ciel, lesquelles appartiennent à la « constellation personnaliste » dominant alors le champ culturel. Tandis que l’époque commence à concevoir une distinction entre l’artiste (nourri d’une vision esthétique en littérature, en arts visuels, en théâtre ou en musique) et l’intellectuel (qui pense d’autres sujets et peut intervenir dans la Cité) se met en place, dans les corpus analysés, une poétique de l’apologie de la modernité basée sur trois types de discours communs (l’approche historique, le didactisme et la subjectivité lyrique de type symboliste) et sur des stratégies récurrentes (notamment l’antinomie et l’analogie). L’analyse de l’évolution de ces formes et de ces discours sur l’art au long de la décennie montre en quoi et comment celle-ci mène peu à peu à la rupture de 1948 qui, contrairement à ce que suggère le grand récit de l’histoire littéraire québécoise, ne représente pas uniquement une rupture avec « la tuque et le goupillon », mais aussi avec les alliés naturels, soit les personnalistes qui, au Québec, ont été les premiers à apprivoiser la modernité esthétique.
Abstract
This article focuses on the art criticism that emerged in the 1940s, mainly in the essayistic space of periodicals such as Amérique française, La Nouvelle Relève and Gants du ciel, which belonged to the “personalist constellation” that dominated the cultural field at the time. The corpus under scrutiny shows that at this time, just as a distinction began to be perceived between the artist (shaped by an aesthetic vision in literature, the visual arts, drama or music) and the intellectual (who can think on other topics and intervene in the polis), a poetics appeared defending modernity on the basis of three types of common discourse (the historical approach, didacticism and symbolist-type lyrical subjectivity) and recurring strategies (including antinomy and analogy). Analysis of the evolution of these forms and discourses on art throughout the decade shows in what way they gradually led to the break of 1948, which, despite what is suggested by the great narrative of Quebec literary history, represented not only a break with “la tuque et le goupillon” but also with natural allies—the personalists—who, in Quebec, were the first to domesticate aesthetic modernity.
Resumen
Este artículo se interesa por la crítica de arte que emerge en los años 1940, principalmente en el seno del espacio ensayístico de las revistas como Amérique française (América Francesa), La Nouvelle Relève (El Nuevo Relevo) y Gants du ciel (Guantes del Cielo), que pertenecen a la ‘constelación personalista’ que predominaba entonces en el campo cultural. Mientras la época comienza a concebir una distinción entre el artista (alimentado de una visión estética en literatura, artes visuales, teatro o música) y el intelectual (que piensa en otros temas y puede intervenir en la Ciudad) se instala, en los corpus analizados, una poética de la apología de la modernidad basada en tres tipos de discursos comunes (el enfoque histórico, el didactismo y la subjetividad lírica de tipo simbolista) y en estrategias recurrentes (en particular la antinomia y la analogía). El análisis de la evolución de estas formas y estos discursos sobre el arte a todo lo largo de la década muestra en qué y cómo esta conduce poco a poco a la ruptura de 1948 que, a la inversa de lo que sugiere el gran relato de la historia literaria quebequense, no representa únicamente una ruptura con ‘el gorro y el hisopo’ (el pueblo y la Iglesia), sino también con los aliados naturales, esto es, los personalistas que, en Quebec, fueron los primeros en domesticar la modernidad estética.