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Quand j’ai commencé à enseigner la littérature québécoise en 1966, cette partie de ma charge n’en occupait que le huitième du total. Peu après, j’ai découvert Les Cahiers de Sainte-Marie et ensuite Littérature québécoise. Voix et images du pays, précurseurs de l’actuelle Voix et Images. La création du Parti québécois en 1968 et la Crise d’octobre en 1970 stimulèrent l’intérêt chez nos étudiants pour la société et la culture québécoises. En 1971, j’ai créé le cours multidisciplinaire « Understanding Quebec », qui a attiré un grand nombre d’étudiants.
En quelques années, la partie « québécoise » de ma charge montait en flèche, jusqu’au point où, arrivé au milieu des années 1970, je n’enseignais plus que celle-là. Le premier numéro de l’actuelle Voix et Images parut en septembre 1975. Or, dans le deuxième numéro, daté de décembre de la même année, parut un article mien, « Thèmes et structures de la contestation dans La Sagouine d’Antonine Maillet ». Si je ne me trompe, j’ai été le premier anglophone à y publier un texte savant. Et le hasard a voulu que mon étudiante de maîtrise — avant qu’elle ne devienne une critique, auteure et traductrice de grande qualité —, Lori Saint-Martin, sollicite un texte de ma part afin de souligner le 30e anniversaire de la revue [1].
Par la suite, j’ai publié dans la revue une étude sur Gabrielle Roy au numéro du printemps de 1988. De plus, deux livres miens y ont été recensés, et me revoilà de nouveau dans Voix et Images.
Bien que j’aie dans ma bibliothèque personnelle une collection complète de Voix et Images, j’ai classé certains numéros spéciaux (par exemple, ceux qui mettent en vedette des auteurs majeurs tels que Marie-Claire Blais, Jacques Ferron, Gabrielle Roy, Jacques Poulin, etc.) dans les rayons où figurent les oeuvres de ces écrivain(e)s-là. Ces numéros spéciaux, et bien d’autres, m’ont été indispensables pendant toute ma carrière de professeur et de chercheur en littérature québécoise. Et je suis sûr que c’est aussi le cas pour tous nos collègues qui enseignent dans les universités anglophones à travers le Canada.
Depuis bien des années, des critiques importantes du Canada anglais, telles Patricia Smart et Janet Paterson, ont servi dans le comité de rédaction de la revue — Janet continue à le faire — et parmi les correspondant(e)s, l’on trouve actuellement Anthony Wall, de l’Université de Calgary, Patricia Smart, de l’Université Carleton, et moi-même, en plus de nos collègues Patrick Coleman et Mary Jean Green qui enseignent aux États-Unis. D’ailleurs, des numéros spéciaux de la revue ont été préparés par Patricia Smart et Marilyn Randall (de la University of Western Ontario). Il est à noter aussi que Lucie Robert et Louise Dupré, en plus de Lori Saint-Martin, ont été directrices de la revue, ce qui souligne le rôle clé des chercheures dans Voix et Images.
La très haute qualité de la revue Voix et Images a enrichi énormément le champ des études en littérature québécoise au pays et à l’international. Longue et fructueuse vie à Voix et Images !
Appendices
Note
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[1]
Ce texte s’inscrit dans la suite d’articles « Trentième anniversaire » parus dans les numéros 89 (hiver 2005) et 90 (printemps 2005) de Voix et Images.