FR:
Depuis quelques années, de nombreux romanciers masculins donnent la parole à une narratrice. S’agit-il d’un détournement de la voix féminine ou encore d’une ouverture nouvelle à l’autre ? À travers l’étude de quatre romans récents d’autant d’auteurs (« Marie Auger », Gilles Archambault, Jacques Poulin, Maxime Mongeon), le présent article examine les paradoxes et les multiples visages de cette pratique textuelle, qui a ceci de radical qu’elle remet en cause l’étanchéité de la frontière entre les sexes sur laquelle reposent l’organisation sociale et les valeurs symboliques traditionnelles.
EN:
Over the past few years, many male novelists have given a voice to a female narrator. Is the female voice being hijacked, or is this a sign of a new openness to the other? Through the study of four recent novels by four different novelists (“Marie Auger,” Gilles Archambault, Jacques Poulin, Maxime Mongeon), this article examines the paradoxes and multiple aspects of a textual practice that is radical in that it challenges the watertight separation between the sexes that is the basis of our social organization and traditional symbolic values.