FR:
Les auteures de cet article traitent de l’exil qui entraîne un deuil des origines dans deux textes migrants d’Abla Farhoud, soit Jeux de patience (1997), pièce dramatique, et Le bonheur a la queue glissante (1998), oeuvre romanesque. Dans ces oeuvres, où il y a une juxtaposition de deuils, entre en jeu une déchirure antérieure, ce qui amène à conjuguer le deuil au pluriel. Dans la pièce et le roman, il existe une tension entre mémoire et refoulement, entre deuil et mélancolie, qui habite les personnages féminins. Les auteures cherchent également à souligner l’importance de la prise de parole qui motive le deuil, un travail toujours inachevé, intrinsèquement lié à la perte, une composante incontournable de toute subjectivité et de toute écriture.
EN:
The authors of this article deal with exile and the process of mourning the loss of origins in two migrant texts by Abla Farhoud: a dramatic work, Jeux de patience, and a novel, Le bonheur a la queue glissante. In these narratives, involving a juxtaposition of bereavements, a previous break becomes part of the story, and bereavement is constructed in the plural. While these bereavements are represented in different ways in the play and the novel, the female characters are inhabited by tensions between memory and repression, mourning and melancholy. The authors also emphasize the importance of finding a voice to motivate mourning — an always unfinished task, inherently related to loss as an inescapable element of all subjectivity and all writing.