Abstracts
Résumé
Cet article analyse la différence de conception temporelle à l'oeuvre dans deux livres de Denise Desautels, où est abordée l'enfance de la narratrice après la mort du père : il s'agit de La promeneuse et l'oiseau, long texte poétique en prose paru en 1980, et Ce fauve, le Bonheur, récit autobiographique publié en 1998. On constate que le passage d'une énonciation lyrique à une énonciation narrative produit un déploiement de la temporalité qui agit sur le travail de la mémoire. En effet, le temps cyclique qu'on retrouve dans La promeneuse et l'oiseau est brisé, dans Ce fauve, le Bonheur, par une temporalité linéaire qui favorise un travail du deuil : le sujet peut alors sortir des cercles de la répétition mémorielle dans lesquels il était enfermé. Poésie et récit permettent ici deux types d'élaboration de la mémoire.
Abstract
This article analyses the difference in temporal design in two books by Denise Desautels dealing with the narrator's childhood after her father's death. The two works are La promeneuse et l'oiseau, a long prose poem published in 1980, and Ce fauve, le Bonheur, an autobiographical narrative published in 1998. The shift from lyrical to narrative utterance produces a deployment of temporality that affects the process of memory: the cyclical time of La promeneuse et l'oiseau is broken, in Ce fauve, le Bonheur, by a linear temporality that favours the mourning process. The subject can then break out of previously confining circles of memorial repetition. Poetry and narrative provide for two types of development of memory.