Abstracts
Résumé
Sous l'illusoire transparence de l'univers référentiel d'une fillette de cinq ans, L'amélanchier de Jacques Ferron propose une représentation problématique de la réalité qui s'alimente à un dispositif intertextuel très élaboré. Le présent article s'intéresse à cette apparente contradiction entre l'imaginaire de l'enfance et l'érudition, aux questions deplausibilité narrative que soulève le récit autobiographique de Tinamer. Les emprunts aux contes pour enfants — et au premier chef, à Alice au pays des merveilles —, à la Bible, à la mythologie ainsi qu'aux littératures française et québécoise traduisent un passé et un héritage fantasmes. Au terme d'un processus de remémoration qui est acte de lecture, le fantasme se définirait ici moins comme un mécanisme déréalisant que comme un processus de reconstruction identitaire délié des critères véridictionnels, et partant, plus authentique.
Abstract
Beneath the simple world of a 5-year old girl, Jacques Ferron's L'amélanchier stages a problematic representation of reality, sustained by a sophisticated intertextual device. This article deals with the apparent contradiction between erudition and childhood, with the narrative reliability of Tinamer's autobiographical account. Literary borrowings from children's literature — especially from Alice au pays des merveilles —, the Bible, mythology, as well as French and Québécois literature reveal a past and a legacy rooted in fantasy. In this context, where to recollect is to read, fantasy would not be seen as an escape mechanism but as another way to reconstruct one's own identity, maybe less veracious but more authentic.