Abstracts
Résumé
Envisagée dans son évolution, l'oeuvre poétique d'Yves Préfontaine révèle, d'abord latente, à la fin manifeste, une crise du langage et, par conséquent, de la poétique de l'auteur. Les premières oeuvres se fondent sur une métaphysique du verbe originaire et démiurgique. Par la suite le poète rompra avec cette conception, et la rupture s'accomplira en deux étapes : celle de Pays sans parole, qui substitue à une humanité mythique celle, historique, d'un peuple; celle du Désert maintenant, qui prendra acte du défaut de toute parole fondatrice. Au terme, le poète assume l'exigence éthique radicale d'une parole nue, précaire, adressée à l'autre. Un poème récent, « Non-lieu », propose nettement, par sa signifiance, pareille lecture rétrospective de l'oeuvre et fait, pour cette raison, l'objet d'une étude attentive.
Abstract
Viewed in its development, the poetic work of Yves Préfontaine displays, in a manner at first latent and finally explicit, a crisis of language and, as a consequence, a crisis of the author's poetics. The first works are based on a metaphysics of the word as originator and demiurge. Later, the poet breaks with this conception, and the break is carried out in two stages: in Pays sans parole, a mythical humanity is replaced by the historical humanity of a people; in Le désert maintenant, the poet acknowledges the lack of a founding speech. In the end, the poet assumes responsibility for the radical ethical demand of the naked, precarious word addressed to the other. A recent poem, "Non-lieu", clearly suggests such a retrospective reading of the work and is therefore the object of a careful analysis.