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Introduction

L’attention croissante portée à l’Océan (UNESCO, 2021, 2022) par les politiques climatiques et environnementales actuelles invite les sciences sociales à se pencher à nouveau sur les systèmes politiques et sociaux des communautés côtières et marines, dans des perspectives critiques et multiscalaires renouvelées. Ce virage « bleu » aussi nommé « tournant océanique » (DeLoughrey, 2017, Artaud et al., 2021) est adopté depuis peu par les sciences sociales ou environnementales et par les acteurs politiques. Une triple perspective sur les questions marines se dégage : l’image d’un Océan[1] en danger, menacé par le changement climatique côtoie celle d’un milieu réservoir d'où extraire de la valeur (issue des poissons, des minéraux, des gènes, et cetera). L’Océan est troisièmement défini comme allié potentiel appelé à « rendre service » aux sociétés humaines en atténuant les désordres environnementaux qu’elles ont créés, en invoquant notamment les puits de stockage de carbone. Or, la sanctuarisation et la marchandisation de la nature relèvent de processus non pas antagonistes mais bien concomitants et complémentaires[2] (Stépanoff, 2021), d’autant plus quand ils concernent les milieux et les animaux marins. L’« océanisation » qui se profile doit donc être appréhendée de façon critique pour confronter les perspectives, pour adopter des approches théoriques ou empiriques plus symétriques (Grancher, 2023) et pour penser nos devenirs, sur terre et en mer.

Pour appréhender les écologies des « mondes liquides » (Calafat, 2022), nous proposons aux sciences sociales environnementales de puiser dans les études animales critiques développées depuis une trentaine d’années (Houdart et Thiery, 2011 ; Manceron et Roué, 2009). Ce « tournant animal » (Delon, 2015) a eu pour effet de discuter les modalités de catégorisation des êtres vivants, les frontières produites entre ces catégories et d’étudier largement les relations que les animaux composent avec les humains (Frioux et Pépy, 2009, Leblan, Roustan, 2017 ; Laugrand et al., 2015) pour comprendre les mécanismes sociaux, économiques, culturels, juridiques qui régissent ces relations. Ce numéro propose ainsi d’explorer les « communautés hybrides » formées avec les animaux marins, encore peu étudiées, à partir de concepts et méthodes qui rappellent « que sociétés humaines et sociétés animales ne sont jamais totalement séparées, qu’elles se sont construites mutuellement » (Michalon et al., 2016).

Pour une perspective des mondes océaniques, ce numéro s’appuie deuxièmement sur des travaux en écologie politique qui document les causes et les conséquences de la catastrophe environnementale. Cette littérature révèle les rapports aux animaux constitués (Tsing, 2022 ; Leblan et al., 2022 ; Descola et Palsson, 1996, Haraway, 2021) ainsi que les mécanismes politiques et les inégalités qui structurent les problèmes environnementaux des sociétés côtières (pollutions, érosion des ressources, santé environnementale, injustices, et cetera)[3]. Produire des connaissances sur fond de crise d’extinction de la biodiversité actuelle (elle-même sujet à travaux scientifiques) constitue un enjeu scientifique majeur pour les études environnementales, notamment à propos de milieux moins explorés, comme l’Océan, qui occupe pourtant plus de 70 % de la surface de notre planète. Par ailleurs, cette manière de postuler l’hybridité du vivant se rapproche des travaux en écologie et en sciences de l’environnement débattus depuis plus de quarante ans (Berkes et Folke, 1998 ; Gunderson et Holling, 2002 ; Vaillancourt, 1982 pour ne nommer que ceux-ci) en mettant précisément l’emphase sur la coprésence et le croisement des vivants sur un même territoire, un même écosystème, jusque dans ses retranchements sociopolitiques. En adoptant une approche critique et attentive aux rapports de forces politiques, ce numéro cherche ainsi à discuter le « tournant océanique » en cours (Artaud, 2023) à partir des études animales et d’analyses issues de différentes disciplines sur l’écologisation des mondes socioprofessionnels.

Océaniser les études animales

L’histoire, comme l’anthropologie maritime francophone, ont eu pour principal objectif d’étudier les mondes de la pêche (Artaud, 2018, Cérino et al., 2017, Danic et al., 2001, Geistdoerfer, 1985, 1987 ; Breton, 1981), en développant des analyses sociales et comparées des communautés littorales, de leurs savoirs et dimensions culturelles et patrimoniales associées. Les mondes décrits sont peuplés de poissons, de coquillages (Menez, 2020, 2013, Burgos et Dillais, 2012), d’oiseaux (Mechin et Wintz, 2005 ; Gramaglia, 2010) ou de mammifères marins (Faget, 2023a ; Doyon, 2018) et détaillent les écologies constituées dans le métier de pêcheur (Clouette, 2019 ; Reyes, 2022). La réflexivité environnementale des sociétés maritimes a une longue histoire (Locher, 2019). Ainsi, la question de l’épuisement des ressources marines, dès le Moyen Âge fut un objet important de réflexion et de mise en politique (voir par ex. les controverses suscitées par la propriété des poissons (Grancher, 2015 ; 2017) ou les récoltes de tourbes des marais salants dans l’Est-du-Québec au XIXe siècle (Fortin et Lechasseur, 1993)).

Toutefois le milieu maritime reste peu exploré par le champ francophone des études animales en sciences sociales. Seules les controverses animalières marines ayant prêté à de fortes disputes autour de l’exploitation de mammifères (par la chasse aux baleines (Sullivan, 2000) ou aux phoques (Wenzel, 1991 ; Kopnina, 2017) ou les risques qu’ils font porter aux vies humaines, (comme les requins (Thiann-Bo Morel, 2019)) semblent avoir fait l’objet de travaux fournis. À cette enseigne, le « tournant animal » est-il resté timide face au « tournant océanique » ?

Une explication facile serait celle de penser que les mondes marins restent perçus comme irréversiblement éloignés, dissociés, voire étrangers aux rapports sociaux ordinaires aux animaux. La représentation d’une mer mythique et inconnue, réservée à Moby-Dick ou aux pieuvres géantes (Higgins, 2023), est alimentée par différents acteurs scientifiques et usagers qui entérinent l’idée d’un objet qui serait parfaitement extérieur et avec une spécificité qui empêcherait sa mise en connaissances (Benvegnu et al., 2022). Même s’il est vrai que la part de 15% d’espèces océaniques décrite dans la biodiversité planétaire globale est sûrement sous-estimée (Brunel, 2005), cette vision d’une « ignorance impondérable » du vivant marin est battue en brèche par des travaux en sociologie des sciences et techniques (Callon, 1986). Le développement de nouvelles techniques pour explorer les profondeurs a permis des études plus systématiques de la biodiversité marine et produit de nouvelles connaissances et représentations (Roswadowski, 2005 ; Geistdoerfer, 2015 ; Helmreich, 2009). L’UICN et de nombreux chercheurs proposent par exemple de parler de « forêts animales marines » pour mieux appréhender et décrire les habitats complexes qui se développent à la surface des sols marins, principalement constitués par des animaux (coraux, gorgones, éponges, et cetera). L’analogie avec les forêts terrestres permettrait ainsi d'aiguiser notre regard sur ces milieux complexes (Rigot et Bramant, 2024 ; Guerra, 2019), qui sont pris dans des mécanismes sociaux et économiques plus larges.

Les rapports aux animaux qui se constituent en mer, sur les ponts des navires ou sur les littoraux soulèvent des questions fécondes pour les études animales (Nagai, 2023) telles que le rapport à la (mise à) mort et au travail ; les hiérarchies et catégorisation constituées ; les productions morales (Ronsin et al., 2021) ; l’élaboration de causes ou encore l’exploitation biopolitique et économique du vivant.

À ce titre, des approches sont revendiquées pour « repeupler » les ethnographies. Elles s’inspirent notamment des travaux de Stefan Helmreich[4] qui, à partir d’une enquête sur la diversité microbienne océanique (2009), montre comment l’attention nouvelle portée aux microbes par les biologistes marins permet de toujours mettre la nature « au travail » (Mouret et Lainé, 2023). Les innovations technologiques créées à partir de ces microorganismes conduisent à former un nouveau biocapital inséré aux appareillages capitalistes chimiques et industriels. Il ne s’agit donc pas de faire des animaux marins ou du macrocosme maritime un objet spécifique exclusif et autonome, puisque nous considérons que des dynamiques sociales et politiques similaires au milieu « terrestre » s’y déploient. L’Océan est bien plutôt un « objet hautement politique » (Dahou et Mazé, 2021) sur lequel des pratiques de gouvernement des espaces et des êtres sont en voie d’agencement et de recomposition.

L’océanisation des études animales proposée conduit-elle à rebattre les catégorisations usuelles, notamment celles plaçant des espèces marines comme emblématiques ? Nous nous demanderons par exemple, dans la lignée de Stephan Helmreich, si les « mascottes marines » du XIXe siècle et XXe siècles, les dauphins et les baleines sont supplantées, et si oui par quoi ? (Helmreich, 2009, p. 4). Quelles nouvelles conflictualités émergent ?

Les animaux marins de la discorde

Les sources de la discorde

Phoques qui mangent dans les filets de pêche (Ronsin et Sanguinet, 2022 ; Mariat-Roy, 2023), orques qui renversent des bateaux de plaisance (Zerbini, 2024), requins qui attaquent les surfeurs (Thian Bo Morel, 2019), prises d’espèces indésirables dans les casiers ou les filets (Brugidou & Clouette. 2018) échouages de baleines ou de dauphins sur les plages (Clouette, 2024), invasions de crabes bleues (Faget, 2023b) font l’objet de nombreux discours politiques, médiatiques et scientifiques[5]. Les interactions dites à problèmes (Mounet, 2008) entre des sociétés humaines et certains mammifères marins posent de multiples questions (Ronsin et al., 2021) : doit-on pourchasser les requins tueurs ? Doit-on fermer des zones de pêches pour protéger les dauphins ? Doit-on limiter le nombre de phoques sur les côtes ? Ces problématiques sont surtout source de nombreux débats entre associations, acteurs économiques, scientifiques ou administration. Comme le soulignent Vanessa Manceron et Marie Roué (2009), la discorde à propos des animaux, ici marins, devient vectrice de relations et de différenciations sociales que nous prenons pour objet d’étude.

Avec l’océanisation et l’écologisation des politiques publiques, la discorde se renforce, tributaire des nouveaux modes de gouvernance de la biodiversité marine. En effet, des espèces dites patrimoniales sont particulièrement visées par des opérations d’exploitation ou des programmes de conservation. Ces mesures ont été créées selon l'abondance, la rareté ou la fonction de ces espèces dans des écosystèmes mais aussi en raison de contextes socio-écologiques définis, par la diversité de leurs rôles - esthétique, écologique, symbolique, patrimonial, écotouristique, les uns n'étant pas exclusifs des autres. Ces espèces font débat, tant leur présence/activité/modalités d'occupation des territoires interpellent. Ce sont elles qui nous intéressent pour la suite.

Les cadrages scientifiques

Comme dans le monde de l’élevage, les rapports aux animaux marins sont principalement cadrés dans les sciences de l’écologie par le prisme de la prédation ou de la déprédation et des conflits qui en surgissent[6]. Les interactions conflictuelles entre les humains et la faune dite « sauvage » constituent un thème largement documenté (Draheim et al., 2015 ; Konrad et Levine, 2021). Les conflits entre humains et vie sauvage (nommés dans la littérature Human–wildlife conflict) sont même désormais considérés comme un élément clef (key topic en anglais) dans les recherches sur la conservation de la biodiversité et ses rapports aux sociétés. En sciences sociales, les problèmes de coexistence entre l’agriculture, la pêche et la conservation de ces mammifères protégés suscitant des dégâts sur ces activités économiques ont été principalement étudiées à propos des grands carnivores terrestres comme les loups (Mounet, 2006 ; Granjou et Mauz, 2009 ; Doré, 2015); les ours (Bobbé, 2009 ; Pépy, 2009); les lynx (Campion-Vincent, 1996), et cetera. Or, du fait d’une environnementalisation plus forte des politiques marines et l’expansion globale des pêcheries et des intérêts commerciaux, la déprédation devient un problème de plus en plus affiché, débattu et problématisé dans les sociétés côtières ou marines (Manning, 1989 ; Olsen et al., 2018 ; Reidy, 2019 ; Tixier et al., 2021 ; Drymon et al., 2024) comme l’illustrent les articles de ce numéro.

Toutefois, les déprédations qui touchent les pêcheries ne sont un phénomène ni récent, ni naturel. En déconstruisant ce cadrage techniciste, nous proposons de comprendre la conflictualité entre pêcheurs, conservationnistes et animaux marins en fonction de paramètres variant selon les sociétés et les époques tels que le statut accordé aux animaux (statut patrimonial des espèces, classement administratif, statut scientifique, et cetera) ; la valeur accordée (sociale, économique, culturelle) aux activités humaines soumises à la déprédation ; la valeur des préjudices établis pour les uns ou les autres. Tous ces aspects interrogent et renvoient à la légitimité des savoirs et dispositifs déployés pour apporter des solutions aux problèmes constitués par les différents publics concernés.

En outre, le milieu marin est un système continu, dynamique et mouvant qui nous oblige à développer d’autant plus nos observations au-delà des catégories ou dichotomies habituelles. Le continuum terre/mer invite à prêter attention à « la multiplicité et le caractère changeant des formes de présence de la mer dans les sociétés ripariennes, estuariennes et rurales » (Levain et Laval, 2018) et les transformations matérielles et immatérielles qui affectent les territoires marins, ainsi que - et surtout - leurs marges. Avec cette approche, il ne peut pas exister de liste d’espèces marines intrinsèques (Levain et al., 2023), puisqu’elles doivent inclure celles qui transitent entre les mers, les îles ou les rivages, de façon temporaire ou permanente (comme cela est illustré sur l’île Brion dans l’archipel des îles de la Madeleine (Ronsin et Lewis, 2022). Comme l’explique par exemple Niels Einarsson dans ce dossier « les phoques sont liminaux à deux titres : tout d’abord ils franchissent la frontière entre les animaux et les humains [...]. Ensuite, ils sont « entre les deux » dans la dichotomie terre/mer qui est considérée comme particulièrement importante dans la classification cognitive de l’espace » (Einarsson, 1999). L’océan est tout entier le lieu d’expressions et de catégorisations labiles.

Présentation des articles du numéro

Les mers et l’Océan constituent des contextes fertiles pour observer des problèmes non-stabilisés (Houdart et Thiery, 2011) dans nos rapports aux animaux et pour plus précisément enquêter sur les formes de conflictualités, les incertitudes ou les contre-récits qui les sous-tendent, explorés dans les articles de ce numéro.

Les statuts accordés aux animaux participent à des formes de gouvernement. Quatre orientations sont discutées dans ce numéro de façon transversale :

  • la constitution de problème public, c’est-à-dire à « la transformation d’un fait social quelconque en enjeu de débat public et/ou d’intervention étatique » (Neveu, 1999),

  • la production de connaissances, parfois à des fins réglementaires (Borraz et Demortain, 2015),

  • l’établissement de politiques gestionnaires,

  • le contrôle et la surveillance des populations et des sociétés.

La valeur relative des différentes espèces en présence constitue une première clé de compréhension de ces conflictualités pour les auteurs. Les catégories de menacé, invasif, charismatique, ordinaire, nuisible, souvent décrites dans les enquêtes à terre, se conjuguent également pour les êtres marins (Rémy et Beck, 2008).

En s’intéressant aux problèmes rencontrés par la culture des moules au Québec, Antoine Police détricote la catégorie des « canards de mer », prédateur désigné des moules et devenu une catégorie englobant plusieurs espèces d’oiseaux. Cette « crise médiatique des canards » a mobilisé principalement des scientifiques et acteurs économiques autour de leur filière. Elle révèle des enjeux politiques plus vastes : la déprédation par les canards devient un prétexte pour évoquer la question générale du développement économique de l’industrie régionale.

À partir des phoques gris, des poux de mer ou des congres, Émilie Mariat-Roy et Claire Laspougeas s’intéressent aux processus de requalification des espèces à l’aune de nouvelles politiques écologiques, au sein du parc naturel marin d’Iroise (Lefeuvre et al., 2014). Elles mettent en évidence la catégorie des « prédateurs admis » avec laquelle les pêcheurs travaillent sans contester leur présence qui contraste avec des prédateurs « moins admis », plus problématiques à l’instar des phoques gris, favorisés par les naturalistes. À l’interface entre nature et culture, les autrices restituent une ethno-étiologie de la déprédation susceptible de mettre en lumière des évolutions environnementales globales et leur interprétation du point de vue de la profession.

Le compte-rendu des recherches menées par Nicolas Gasco et Paul Tixier dans le sud de l’Océan Indien participe à mieux saisir les processus socioéconomiques conjoints entre une espèce à exploiter (la légine) et des espèces à protéger (les orques, cachalots ou otaries). L’administration et les politiques scientifiques françaises assument ainsi des contradictions productives entre le soutien à l’industrie de la pêche et le développement d’aires protégées dans cette région australe (Tixier et al., 2021).

Enfin, ces articles mettent en discussion l’évolution des différents régimes de savoirs constitués par les acteurs pour appréhender ces problèmes ainsi que par les chercheurs en sciences sociales dont les méthodes et approches, travaillées par la question du sauvage pris entre sanctuarisation et marchandisation, ont été renouvelées par les études animales ou écologiques critiques. Les sciences participatives (Gasco et Tixier) et les programmes pluridisciplinaires (Mariat-Roy et Laspougeas) ont également particulièrement contribué à océaniser les études animales.

Fabien Clouette reviendra sur ces oscillations à propos de la catégorisation des pouples en Bretagne (qu’ils soient invasifs, charismatiques ou porte-drapeaux) et de leur « retour » supposé, mettant à l’épreuve par leur « imprévisibilité » les politiques de gestion marine.

La préface et la traduction de l’article pionnier de l’anthropologue islandais Neils Einarsson mettent en exergue l’évolution des concepts que mobilisent les sciences sociales pour appréhender l’attitude réticente des pêcheurs face aux phoques. L’approche culturaliste et symbolique qu’il développe historiquement sur son terrain islandais s’inscrit aussi dans des rapports de force politiques et militants émergeant sur la façon de concevoir l’écologie et les cultures de la pêche dans lequel l’anthropologue est pris.

À l’opposé du spectre, par son positionnement dans l’écologie politique et les études de l’Anthropocène, Estienne Rodary cherche à conceptualiser la « rencontre transpéficique » aux prédateurs marins tels que les requins ou les orques pour traiter des enjeux d’(in)égalités dans nos liens au sauvage. Ceux-ci sont de plus en plus façonnés par des relations récréatives plutôt que productives, sans toutefois que ce changement ne remette profondément en cause le paradigme global d’exploitation de l’Océan, conjugué avec sa sanctuarisation.