Abstracts
Résumé
L’agriculture urbaine (AU) est souvent pratiquée pour des raisons nutritionnelles et socioéconomiques. A Cotonou, la surexploitation du sol en maraîchage a entraîné l’appauvrissement de ce dernier qui est constitué de sable meuble, perméable et pauvre en matières organiques. Les maraîchers se retrouvent contraints d’utiliser les engrais chimiques qui ont des impacts négatifs sur l’environnement et, de fait sur les végétaux. Or, la qualité du sol est le premier atout pour avoir des cultures saines plus résistantes aux maladies et aux invasions des insectes nuisibles.
Par ailleurs, le contexte socio-économique des années 1990 a engendré l’émergence d’un système privé associatif de collecte des déchets solides ménagers. Les divers acteurs de ce système ont été réorganisés depuis 2001 par le Projet de Gestion des Déchets Solides Ménagers (PGDSM) financé par l’Agence Canadienne pour le Développement International (ACDI) et exécuté par Oxfam-Québec. Pour assurer la durabilité du système mis en place, le PGDSM a appuyé la « valorisation des déchets » dans la ville de Cotonou. Depuis cette initiative qui constitue la toute première sur le plan national, certains maraîchers se sont appropriés l’utilisation du compost et sont passés de l’agriculture urbaine à l’agriculture biologique bien organisée dans des espaces et interstices urbains connus et aménagés.
La même dynamique n’est pas observée dans la ville d’Abomey, ville moyenne du centre-Bénin de tradition historique avec une urbanisation spécifiée. Car, l’agriculture urbaine/périurbaine, l’agriculture urbaine/périurbaine est pratiquée non seulement dans des espaces familiaux mais aussi au bord des voies et espaces publics contrairement à Cotonou qui disposent de quelques sites aménagés. Quant à la ville d’Abomey-Calavi, située à la périphérie de Cotonou et ayant le plus fort taux de croissance démographique (9,43 %), elle est presque exempte de pratiques d’agriculture urbaine alors que le marché foncier est en pleine dynamique et la problématique de la vulnérabilité agricole se pose avec acuité.
Il est important de s’interroger sur l’organisation de l’agriculture urbaine au Bénin et sur l’efficacité des stratégies d’aménagement agricole en milieu urbain surtout que les acteurs des services de la gestion agricole (Centre Régional pour la Promotion Agricole, Service Régional de l’Habitat et de l’Aménagement Urbain, etc.) ne perçoivent pas tous la portée d’une agriculture urbaine et périurbaine durable au Bénin. Or, leurs politiques doivent consolider l’initiative de la valorisation des déchets dans la ville de Cotonou et ouvrer pour la démultiplication des connaissances au profit des autres villes.
Mots-clés :
- agriculture,
- urbain,
- acteur,
- pauvreté,
- puissance publique,
- développement
Abstract
Urban agriculture (UA) is often practiced for nutritional and socioeconomic backgrounds. In Cotonou, the overexploitation of ground gardening has led to the impoverishment of the latter is composed of loose sand, permeable and poor in organic matter. Vegetable farmers are forced to use fertilizers that have negative impacts on the environment, and indeed on the plants. However, soil quality is the first asset to have healthy crops more resistant to diseases and pest infestations.
Moreover, the socio-economic development of the 1990s has led to the emergence of a private associative collection of household solid waste. The various actors in this system have been reorganized since 2001 by the Project Management Solid Waste Household (PGDSM) funded by the Canadian Agency for International Development (CIDA) and implemented by Oxfam Quebec. To ensure the sustainability of the system put in place, the PGDSM supported the "recovery of waste in the city of Cotonou. Since this initiative is the first nationally, some gardeners have embraced the use of compost and rose from UA in organic farming in well-organized spaces and urban interstices known and developed.
The same dynamic is not observed in the town of Abomey, a town center-average historical tradition of Benin with urbanization specified. For UA / suburban, urban agriculture / suburban is practiced not only in family spaces but also along the roads and public spaces as opposed to Cotonou have some developed sites. As for the town of Abomey-Calavi, located on the outskirts of Cotonou and with the highest population growth rates (9.43 %), it is almost free of urban agriculture practices so that the land market is in full dynamics and the problem of agricultural vulnerability is acute.
It is important to consider the organization of urban agriculture in Benin and the effectiveness of management strategies especially in urban farming that are involved with farm management (Regional Center for Agricultural Promotion, Regional Service of Housing and Urban Planning etc..) do not receive all the reach of a sustainable UPA in Benin. However, policies should consolidate the initiative of the waste recycling in the City of Cotonou and craft for the leveraging of knowledge to other cities.
Keywords:
- Agriculture,
- urban,
- actor,
- poverty,
- public power development
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Appendices
Notes
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[1]
Au Bénin, nombreuses sont les études du CEBEDES/Ecocité qui ont mis un accent particulier sur cette caractérisation.
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[2]
Cf. les tenants de la théorie de la fin de la ruralité (Cf. Gérald Fortin, Horace Miner)
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[3]
‘’To’’ qui signifie pays, région, localité, ‘’hounou’’ signifie ouverture et ‘’koun’’, les yeux) autrement dit, cet item fon désigne une modernisation, une urbanisation du milieu.
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[4]
glétoxo signifie en fon, le milieu rural où prédomine les activités agricoles, l'habitat qui est fortement en harmonie avec les éléments de la nature tels que : la terre, la paille, le bambou et les branchages, etc. et autres référents culturels
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[5]
Kpatin désigne étymologiquement toute sorte de plantes utilisées pour les palissades et les enclos familiaux. Le Deseregue (Newbouldia Laevis dit hysope africaine) est la plante la plus utilisée. Il est également un symbole de sanctification de l’habitation familiale. L’expression fon e na li xwe (sanctification d’une maison ou d’une nouvelle habitation familiale) en est la preuve [cf. SOSSOU Maurice, 1999]. Mais le même concept kpatin est utilisé par figure de style (la synecdoque), pour désigner une unité d’habitation. C’est ce dernier langage sociologique qui est surtout pris en compte dans le cadre de la présente recherche.
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[6]
Un phénomène très courant qui génère des litiges fonciers.
-
[7]
Le maraîchage, système de culture intensif, demande un apport obligatoire et régulier en engrais (Kouvonou, Honfoga et Debrah, www.idrc.ca/es/ev-33718-201-1-DO_TOPIC.html)
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