Urban History Review
Revue d'histoire urbaine
Volume 38, Number 2, Spring 2010 Encounters, Contests, and Communities: New Histories of Race and Ethnicity in the Canadian City Guest-edited by Jordan Stanger-Ross and Franca Iacovetta
Table of contents (7 articles)
Articles
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Encounters, Contests, and Communities: New Histories of Race and Ethnicity in the Canadian City
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Unpacking Settler Colonialism’s Urban Strategies: Indigenous Peoples in Victoria, British Columbia, and the Transition to a Settler-Colonial City
Penelope Edmonds
pp. 4–20
AbstractEN:
This article uses settler colonialism as a specific analytic frame through which to understand the historical forces in the formation of settler cities as urbanizing polities. Arguing that we must pay attention to the intertwined histories of immigration and colonization, the author traces the symbolic and economic functions and origins of the settler-colonial city to reveal its political imperatives, the expropriation of Indigenous land, and the dispossession, removal, sequestration, and transformation of Indigenous peoples. Taking as a case study the city of Victoria, BC, and its Lekwungen people throughout the nineteenth century, the author charts the shift from a mixed and fluid mercantilist society to an increasingly racialized and segregated settler-colonial polity. This transition reveals how bodies and urbanizing spaces are reordered and remade, and how Indigenous peoples come to be produced and marked by political categories borne of the racialized practices of an urbanizing settler colonialism, which complement the powerful forces of settler ethnogenesis and colonial modernity.
FR:
Cet article emploie le colonialisme de peuplement et ses mécanismes comme cadre d’analyse spécifique pour comprendre les forces historiques dans la formation de colonies de peuplement en tant que systèmes politiques urbains. L’auteur, soutenant qu’il faut prêter attention aux histoires inextricablement liées de l’immigration et de la colonisation, retrace tant les fonctions symboliques et économiques que la généalogie de la colonie de peuplement afin de mettre à jour ses impératifs politiques distincts, l’expropriation de terres autochtones et la dépossession, l’enlèvement, la séquestration et la transformation des peuples autochtones. Partant d’une étude de cas de la ville de Victoria, en Colombie-Britannique, et de sa population de peuple Lekwungen tout au long du xixe siècle, l’auteur trace le passage d’une société mercantiliste mixte et fluide à une organisation politique coloniale de peuplement de plus en plus racialisée et séparée. Cette transition révèle comment les organismes et les espaces en cours d’urbanisation sont réorganisés et refaits, et comment les peuples autochtones ont été fabriqués et marqués par des catégories politiques nées des pratiques racialisées d’un colonialisme de peuplement urbain, pratiques qui sont la contrepartie des puissantes forces de l’ethnogenèse de peuplement et de la modernité coloniale.
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“Toronto Has No History!”: Indigeneity, Settler Colonialism, and Historical Memory in Canada’s Largest City
Victoria Freeman
pp. 21–35
AbstractEN:
In 1884, during a week-long commemoration of the fiftieth anniversary of Toronto’s incorporation in 1834, tens of thousands celebrated Toronto’s history and its relation to British colonialism and imperialism. The author’s analysis of the historical tableaux in the first day’s parade and speeches by Daniel Wilson, president of University College, and Chief Samson Green of the Tyendinaga Mohawks reveals divergent approaches to commemoration as “politics by other means”: on one hand, the erasure of the area’s Indigenous past and the celebration of its European future, on the other, an idealized view of the past of Indigenous–settler partnership that ignores the role of local settlers in the dispossession of the Mississaugas. The 1884 commemoration marks the transition from the founding of the settlement in 1793 to its incorporation in 1834 as the city’s “founding moment” and marker of the assumed “indigeneity” of settler-immigrants. The deed acquired from the Mississaugas in the Toronto Purchase of 1787 is deemed irrelevant, while the 1834 Act of Incorporation becomes the symbolic deed to Toronto’s modernity.
FR:
En 1884, au cours d’une semaine complète d’événements commémorant le 50e anniversaire de l’incorporation de Toronto en 1834, des dizaines de milliers de gens fêtent l’histoire de Toronto et sa relation avec le colonialisme et l’impérialisme britannique. Une analyse des fresques historiques du défilé de la première journée des célébrations et de discours prononcés par Daniel Wilson, président de l’University College, et par le chef de Samson Green des Mohawks de Tyendinaga dévoile de divergentes approches relatives à la commémoration comme « politique par d’autres moyens » : d’une part, le camouflage du passé indigène de la région et la célébration de son avenir européen, de l’autre, une vision idéalisée du partenariat passé entre peuples autochtones et colons qui ignore la rôle de ces derniers dans la dépossession des Indiens de Mississauga. La commémoration de 1884 marque la transition entre la fondation du village en 1793 et l’incorporation de la ville en 1834 comme « moment fondateur » et symbole de la supposée « autochtonie » des colons immigrants. Le titre de propriété acquis des Mississaugas lors de l’achat de Toronto en 1787 est jugé sans importance, tandis que la Loi d’incorporation de 1834 devient l’acte symbolique de la modernité de Toronto.
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Solemn Processions and Terrifying Violence: Spectacle, Authority, and Citizenship during the Lachine Canal Strike of 1843
Dan Horner
pp. 36–47
AbstractEN:
During the winter of 1843, over one thousand Irish migrant labourers hired to work on the expansion of the Lachine Canal near Montreal struck for higher wages. In the months that followed, they employed a range of public spectacles including nocturnal processions, charivaris, riots, and parades to intimidate their economic rivals and lobby for support from the broader community. These crowd events played a pivotal role in the way that elites were re-conceptualizing the city, citizenship, and their own authority at the dawn of a period that would see Montreal transformed by mass immigration and the entrenchment of a capitalist economy. They also offer some insight into what the city meant to the striking canal workers as an engine of exploitation as well as a site of refuge and resistance.
FR:
Pendant l’hiver de 1843, plus de mille ouvriers migrants irlandais embauchés pour travailler à l’agrandissement du Canal de Lachine près de Montréal font la grève pour revendiquer des salaires plus élevés. Dans les mois qui suivent, ils emploient un éventail de manifestations publiques, y compris processions nocturnes, charivaris, émeutes et parades, afin d’intimider leurs rivaux économiques et faire pression pour le soutien de la collectivité en général. Ces rassemblements ont joué un rôle central dans la façon dont les élites ont re-conceptualisé la ville, la citoyenneté et leur propre autorité à l’aube d’une période qui verra Montréal transformé par l’immigration massive et l’enracinement d’une économie capitaliste. Ils offrent également un aperçu de ce que la ville représentait pour les ouvriers grévistes en tant que moteur d’exploitation et lieu de refuge et de résistance.
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Homeland Crisis and Local Ethnicity: The Toronto Irish and the Cartoons of the Evening Telegram 1910–1914
William Jenkins
pp. 48–63
AbstractEN:
This article examines a critique of the “diasporic nationalism” affecting the Irish in Canada through the lens of Toronto, a key destination for Irish immigrants in the nineteenth century. Situated in the period of the third home rule bill and the articulation of opinion about it in Toronto (1910–1914), the article concentrates on the city’s media and particularly the visual content of cartoons published in the strongly pro-empire Evening Telegram. The author demonstrates how a familiar repertoire of Irish symbols and myths was grafted onto the bodies of Toronto’s “Irish” and/or “Ulster” personalities, connecting them with events on the other side of the Atlantic. These satirical representations also informed readings of Irishness in Toronto. They suggest that while a nationalist “green” identity had acquired a respectable and largely middle-class character among Catholics of Irish birth and ancestry in the early twentieth century, there were still forces at work that resisted placement of the latter group on a footing equal to the city’s Protestant majority.
FR:
Cet article examine une critique du « nationalisme diasporique » affectant les Irlandais du Canada à travers le prisme de Toronto, destination importante pour les immigrants irlandais protestants au XIXe siècle. Situé à l’ère de la troisième home rule bill et de l’articulation de l’opinion à son égard à Toronto (1910–1914), l’article porte les médias torontois et notamment sur le contenu visuel de caricatures publiées dans le résolument pro-empire Evening Telegram. L’auteur démontre comment un répertoire familier de mythes irlandais a été greffé sur le corps de diverses personnalités « irlandaises » ou « ulstériennes » de Toronto, les reliant avec des événements de l’autre côté de l’Atlantique. Ces représentations satiriques ont également informé la lecture de la nationalité irlandaise à Toronto. Elles suggèrent que, tandis qu’une identité nationaliste « verte » avait acquise au début du XXe siècle un caractère respectable et en grande partie de classe moyenne chez les catholiques de naissance et d’ascendance irlandaise, il y avait encore des forces à l’oeuvre qui s’opposaient à ce que ces derniers soient mis sur un pied d’égalité avec la majorité protestante de Toronto.
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Public Commemoration and Ethnocultural Assertion: Winnipeg Celebrates the Diamond Jubilee of Confederation
Robert Cupido
pp. 64–74
AbstractEN:
The Canada-wide celebration of the Diamond Jubilee of Confederation was intended to promote the idea of a “new nationality” based on the linguistic and cultural dualism associated with Canada’s two “founding races.” The widespread participation of New Canadians in the celebrations was expected to accelerate their assimilation into the “melting pot” of the new nationality, which did not recognize the legitimacy of dual identities and loyalties. Winnipeg’s diverse and marginalized ethnic communities challenged both the official meanings of the Diamond Jubilee and the hegemonic Anglo-conformity of the city’s civic culture. They transformed the celebrations into a vehicle for representing their ethnocultural identities in the public sphere and asserting an alternative, pluralistic version of Canadian nationality. Winnipeg’s Jubilee celebrations became a milestone in an ongoing “dialectic of resistance and accommodation” that allowed immigrant groups to negotiate the terms of their integration into Canadian society, and that continues to structure the relationship between minority and mainstream cultures in the twenty-first century.
FR:
La célébration pancanadienne du Jubilé de diamant de la Confédération était sensée promouvoir l’idée d’une nationalité « nouvelle » fondée sur la dualité linguistique et culturelle associée aux deux « peuples fondateurs » du Canada. On s’attendait à ce que la participation à grande échelle de néo-Canadiens accélère leur assimilation au creuset (« melting pot ») de la nouvelle nationalité, qui ne reconnait pas la légitimité d’une double identité et d’appartenances partagées. Les diverses communautés ethniques marginalisées de Winnipeg ont contesté tant la signification officielle du Jubilé de diamant que l’anglo-conformité hégémonique de la culture civique municipale. Elles ont transformé la fête en un véhicule pour représenter leurs identités ethnoculturelles dans la sphère publique et affirmer une version alternative pluraliste de la nationalité canadienne. Les célébrations du Jubilé de Winnipeg sont devenues un jalon dans un processus continu de « dialectique de la résistance et de l’accommodement » qui a permis à des groupes d’immigrants de négocier les conditions de leur intégration dans la société canadienne et qui continue de structurer la relation entre cultures minoritaires et dominantes au XXIe siècle.
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Locating Diaspora: Afro-Caribbean Narratives of Migration and Settlement in Toronto, 1914–1929
Jared G. Toney
pp. 75–87
AbstractEN:
This article examines the experiences of Afro-Caribbeans in Toronto in the early twentieth century. It identifies and analyzes the practices and processes of diaspora at the local level and considers ways in which discourses of community, nation, and race travelled between sites and across borders. In so doing, it investigates the ways in which immigrant identities were constituted, contested, and reformulated in the tension between local experience and diasporic consciousness. As well, it evaluates how borders shaped the contours of trans-local and transnational communities. By extrapolating from individual histories, this article identifies several key features, institutions, processes, and practices that defined the Afro-Caribbean experience in Toronto and informed local engagements with global black and West Indian diasporas. These factors include encounters with discrimination, employment patterns, social relations, and organizations like Marcus Garvey’s Universal Negro Improvement Association. By “locating diaspora” in Toronto, this article elucidates the intersection and ongoing dialectics between the local and the global, and illustrates the significance of borders in shaping migration networks and constituting diasporic communities.
FR:
Cet article considère l’expérience afro-caribéenne à Toronto au début du vingtième siècle. L’analyse se concentre sur l’identification des processus de création de la diaspora ainsi que ses pratiques afin d’étudier la circulation de discours communautaires, nationaux et raciaux entre différents sites et à travers les frontières. L’éclairage de la tension entre l’expérience locale et la conscience de l’appartenance à la diaspora permet d’enquêter sur la manière dont les identités migrantes sont constituées, contestées et re-formulées. Se faisant, l’analyse évalue l’influence de différentes frontières (nationale, culturelle, sociale) sur la constitution d’identités trans-locales et transnationales. Construit à partir de récits individuels, cet article identifie les principaux traits, institutions, processus et pratiques qui définissent l’expérience afro-caribéenne à Toronto et qui informent les relations de cette communauté locale avec les diasporas noires et caribéennes mondiales. Les facteurs clefs de la construction identitaire sont, entre autres, l’expérience de la discrimination, le marché du travail, la sociabilité, ainsi que des organismes comme l’Universal Negro Improvement Association de Marcus Garvey. Cet article s’inscrit pleinement dans une dialectique entre le global et le local. Il « localise la diaspora », afin de démontrer l’importance de différentes frontières dans la création de réseaux migrants et la construction identitaire au sein de la diaspora.