EN:
To make a distinction between political and social reform may appear simplistic, especially when one considers that many turn of the century social reformers were advocates of prohibition, temperance, child welfare and they turned to the pursuit of female enfranchisement, to achieve their goals. Yet, for social reformers contemporary critics, there was a distinction between political and social reforms, and in their eyes, the ones that needed to be urgently implemented were the latter. The review of social reformer Herbert Brown Ames' municipal career shows that he chose to focus on political reform. He did not envision reforms that would radically transform society. Instead, he asked those with means to assume what he believed should be their moral and financial responsibilities towards the less fortunate. He still believed in the hierarchy of classes. He emphasized the importance of honest businessmen holding positions of potential authority, stressing that the key to a better society resided in the establishment of a professional, accountable, and "scientific" municipal government made up of men like himself. His attempt at professionalizing the municipal government should be seen as a first effort at creating a bureaucracy. Ames should be remembered as a paternalist philanthropist businessman who advocated political reforms.
FR:
Il peut sembler simpliste d’effectuer une distinction entre les réformes politiques et sociales, en particulier si l’on tient compte du fait qu’au tournant du siècle, de nombreux réformateurs sociaux réalisaient leurs objectifs en se montrant partisans de la prohibition, de la tempérance, de la protection de l’enfance et, par la suite, du droit de vote accordé aux femmes. Pourtant, les critiques contemporains des réformateurs sociaux distinguaient ces deux types de réformes et trouvaient qu’il devenait urgent de mettre en œuvre des réformes sociales. Un examen de la carrière municipale du réformateur social Herbert Brown Ames démontre qu’il a choisi de se concentrer sur la réforme politique. Ames n’a pas envisagé des réformes pouvant transformer radicalement la société. Il a plutôt favorisé celles qu’il croyait susceptibles d’entraîner une responsabilisation morale et financière à l’égard des démunis. Parce qu’il adhérait au principe de hiérarchie des classes sociales, Ames a privilégié le rang des hommes d’affaires honnêtes détenant une certaine autorité, tout en insistant sur le fait que la clé d’une meilleure société reposait sur la mise sur pied d’une administration municipale professionnelle, responsable et « scientifique », constituée d’hommes de sa trempe. De ses tentatives en vue de professionnaliser la direction municipale, il faut percevoir les jalons d’une bureaucratie naissante. On se souviendra d’Ames comme d’un homme d’affaires humanitariste et paternaliste qui a mis de l’avant des réformes politiques.