EN:
Rapid industrialization of North American cities during the nineteenth century was associated with periodic innovations in transportation and massive increases in traffic, which, in turn, caused perennial problems of congestion in ill-adapted urban cores. During the latter half of the nineteenth century, the municipal government of Montreal expropriated and destroyed thousands of properties to widen dozens of existing streets. This paper argues that the key to these acts of "creative destruction" was the removal of barriers to circulation through a periodic redimensioning of the "urban vascular system, " and hence, a speed up in the rate of urban growth. A detailed investigation of the planning and execution of major street widening projects between 1862 and 1900 reveals how the built environment of Montreal was periodically destroyed and recreated by a local growth coalition committed to increasing aggregate rents, property values, and municipal revenues, through the intensification of land use. Examination of a sample of properties before and after street widenings suggests that redevelopment was most intense during economic boom periods and in central areas, when and where competition for space was most extreme, and there existed the greatest pressure to remodel the built landscape to fit the needs of a changed economic environment.
FR:
L’urbanisation rapide des villes nord-américaines au XIXe siècle a coïncidé avec des innovations périodiques et une importante croissance des moyens de transport, ce qui a occasionné des problèmes récurrents de congestion dans les centres urbains mal adaptés à ces difficultés. Durant la seconde moitié du XIXe siècle, le gouvernement municipal de Montréal a exproprié et détruit des milliers de propriétés pour élargir quelques dizaines de rues existantes. Cet article soutient que la cause de ces actes de « destruction créative » découle de la volonté de rendre la circulation fluide en vue d’accélérer le rythme de la croissance urbaine, et ce, par le redimensionnement périodique du « système vasculaire urbain ». Une analyse détaillée de la planification et de la mise en œuvre de projets majeurs d’élargissement des voies, entre 1862 et 1900, illustre comment l’aménagement de Montréal a été alternativement détruit puis rebâti par la coalition locale de développement urbain, dont les activités visaient à augmenter les loyers, la valeur des propriétés foncières et les revenus municipaux par l’exploitation du sol. L’analyse d’un échantillon de propriétés avant et après les opérations d’élargissement des voies suggère que le redéveloppement le plus intense se situait durant les périodes de forte croissance économique et dans les zones centrales, au moment où la compétition pour l’appropriation foncière était la plus vigoureuse. Ainsi, il existait une forte pression à transformer l’aménagement urbain en vue de satisfaire aux nécessités d’un nouvel ordre économique.