Urban History Review
Revue d'histoire urbaine
Volume 29, Number 2, March 2001 Special Issue — Jacques Gréber (1882-1962) Guest-edited by David Gordon Guest-edited by David Gordon
Table of contents (7 articles)
Articles
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Jacques Gréber, Urbaniste et Architecte
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Revisiting Jacques Gréber's L’Architecture aux États-Unis : From City Beautiful to Cité-Jardin
Isabelle Gournay
pp. 6–19
AbstractEN:
In 1920, Jacques Gréber published what was and still is the largest book on U.S. architecture and urban design ever issued in France. His dual agenda was to stress the impact of Beaux-Arts design methods (presenting his gardens and Philadelphia parkway as highlights of this trend), and to advocate the practical accomplishments of a pragmatic and affluent civilization.
Showcasing an "edited" North American city, devoid of commercialism and filled with civic structures of great dignity and comfort, L'Architecture aux États-Unis looked back to ideals and accomplishments of the American Renaissance and ahead to the metropolitan culture of the 1920s. For the first time in France, ventures by U.S. architects in the field of civic art were acknowledged as major achievements. Gréber formulated ideas about modern North American civic centres, business districts, parks, and model suburbs that would affect his proposals for Ottawa and on his French career. His book triggered the evolution of French views of the U.S.-built environment toward greater interest and generally more positive views.
FR:
En 1920, Jacques Gréber publie l’ouvrage le plus important sur l’architecture et l’art urbain aux États-Unis jamais paru en France. Il y insiste sur l’influence des méthodes de conception « Beaux-Arts » (en présentant ses jardins et son parkway à Philadelphie comme des points forts de ce courant) ainsi que sur les résultats accomplis par une société prospère et pragmatique. Présentant une ville nord-américaine « corrigée », dénuée de mercantilisme et parée d’édifices civiques d’une dignité et d’un confort supérieurs, L’Architecture aux États-Unis se penche sur les idéaux et réalisations de l’American Renaissance et anticipe la culture métropolitaine des années Vingt. C’est la première fois que le travail des architectes américains en matière d’art urbain est reconnu en France. Gréber formule des idées sur la ville moderne d’Amérique du Nord—ses centres civiques, quartiers de bureaux, parcs, et banlieues modèles—qui auront un impact sur ses projets pour Ottawa et son oeuvre en France. Grâce à son livre, les opinions des Français sur le cadre bâti aux États-Unis devinrent plus nombreuses et favorables.
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The Elusive Faces of Modernity: Jacques Gréber and the Planning of the 1937 Paris World Fair
Danilo François Udovicki-Selb
pp. 20–35
AbstractEN:
The occasion of the first commission that Jacques Gréber received to plan the new city centre of Ottawa—the 1937 Paris International Exposition—was the scene of the first encounter between the proponents of the New Architecture and the tenets of the "Retour à l'Ordre." The last in the long tradition of French "Universelles," with their common eighteenth-century Illuminist legacy, the exposition Gréber planned was the first to open its doors widely to the most radical modern arts. This article argues that Gréber based the exposition on a double refusal: On the one hand, the refusal to introduce a unique controlling style, as had been the case in all previous French fairs, and on the other the refusal to represent modernity in any single-minded form. This pluralist approach announced in France the end of modernity understood as an issue of style altogether.
FR:
Cadre privilégié de l’invitation que Jacques Gréber, architecte en chef L’Exposition Internationale de 1937, reçut de la part du gouvernement canadien pour mener à bien les plans de la nouvelle Ottawa, l’Exposition de Paris fût aussi le lieu de la première rencontre des représentants de la Nouvelle architecture et des adeptes du « retour à l’ordre ». Grâce à Gréber, cette exposition fût également la première dans la lignée des Expositions universelles en France à ouvrir largement ses portes à l’avant-garde artistique. Cet article démontre que ce qui distingua l’exposition de ’37 en premier lieu fût le double refus que lui imposa Gréber : celui d’inventer un nouveau style, et celui de concevoir une modernité à sens unique. Un tel relativisme de conception annonçait en France la fin du modernisme compris en tant que simple exercice style.
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Un projet inconnu de Jacques Gréber : La Cité-jardin de Villeray du Domaine Saint-Sulpice à Montréal
Léon Ploegaerts
pp. 36–42
AbstractFR:
Le présent article analyse le plan inédit de la Cité-jardin de Villeray situé dans le Domaine Saint-Sulpice à Montréal dressé par l’architecte et urbaniste français Jacques Gréber en juillet 1935. Ce plan, découvert par le professeur David L. A. Gordon, précéderait ainsi de quelques années la Cité-jardin du tricentenaire à Montréal considérée comme la première réalisation marquante en ce domaine au Québec, Le projet de Gréber, probablement commandé par la Société immobilière Chomedey Ltée ne sera pas réalisé. Toutefois, il établit un nouveau jalon dans la connaissance des œuvres de Gréber et modifie la chronologie généralement admise de ses travaux au Canada. L’article se veut une modeste contribution à la reconnaissance d’une œuvre immense qui attend encore son catalogue raisonné.
EN:
This article analyzes the unpublished plan for the Garden City of Villeray located within the "Domaine Saint-Sulpice" in Montreal, conceived by the French architect and town-planner Jacques Gréber in July 1935. This plan, discovered by Professor David L. A. Gordon, precedes by several years the Cité-jardin du tricentenaire in Montreal, which is considered the first notable realization in this field in Quebec. Greber's project, probably commissioned by the Chomedey Building Company Ltd, was never built. However, it establishes the basis for a better knowledge of Gréber's work and modifies the generally accepted chronology of his projects in Canada. This article constitutes a modest contribution towards the recognition of an immense body of work still awaiting its catalogue raisonné.
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Weaving a Modern Plan for Canada's Capital: Jacques Gréber and the 1950 Plan for the National Capital Region
David Gordon
pp. 43–61
AbstractEN:
The 1950 Plan for the National Capital is one of the most significant documents in Canadian planning history. The plan was the guide for the rapid transformation of Ottawa and Hull from rather dreary industrial towns into an attractive modern capital. Jacques Gréber, a French architect, planner and landscape architect, headed the planning team. He was personally recruited by Prime Minister Mackenzie King to realize his dream of a capital that inspired pride among Canadians. Gréber was considered France's leading planner in mid-century, having completed plans for the Fairmount Parkway in Philadelphia, Lille, Marseilles and Rouen. Ironically, Gréber is almost forgotten in his native land, while his legacy is fondly remembered in North America.
FR:
Le Plan pour la capitale nationale de 1950 est un des documents les plus importants de l’histoire de l’urbanisme canadien. Il allait guider la rapide transformation d’Ottawa et de Hull, villes industrielles plutôt sordides qui devinrent la capitale moderne et agréable que nous connaissons. Ce fut Jacques Gréber, architecte, urbaniste et paysagiste français, qui dirigea les travaux. Il avait été personnellement invité par le Premier ministre Mackenzie King à réaliser le rêve d’une capitale qui rendrait fiers les Canadiens. Gréber, qui avait réalisé les plans du Fairmont Parkway à Philadelphie, ainsi que ceux de Lille, Marseille et Rouen, était alors considéré comme un des plus importants urbanistes de France. Ironie de l’histoire, Gréber est presque oublié aujourd’hui dans son pays, alors que l’Amérique du Nord célèbre son héritage avec enthousiasme.
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Prévenir l’exurbanisation : le Plan Gréber de 1950 pour Montréal
José M'Bala
pp. 62–70
AbstractFR:
Cet article présente un projet allant à contre-courant de la tendance de fond qui, sous la poussée des forces centrifuges, allait engendrer une forme urbaine éclatée comme modèle de croissance dans la région de Montréal. Dans son projet, Jacques Gréber privilégie la consolidation du tissu urbain, en suggérant une urbanisation continue et centrée qui rappelle le design d’une agglomération fonctionnant sous l’impulsion d’une force centripète dominante, ici le port de Montréal et les activités connexes de l’industrie. En enfermant les zones desservies dans des périmètres d’agglomération, une pratique codifiée par la loi à la fin des années 1970 (LAU), Jacques Gréber voulait protéger les espaces libres et les terres agricoles contre un envahissement incontrôlé. Même si ses propositions semblaient être venues tard pour empêcher la saignée démographique de Montréal, la ville-centre, elles arrivaient cependant à point pour l’île de Montréal et ses environs où l’urbanisation était encore très limitée. En l’absence du rapport explicatif du plan Gréber pour Montréal (1950), son interprétation est faite sur le plan théorique, en référence aux principes de la Charte d’Athènes; et sur le plan méthodologique, par rapport aux autres plans de Jacques Gréber pour les régions d’Ottawa et de Québec. Le caractère détaillé des plan et rapport d’Ottawa (1950) et la précision du rapport du plan manquant de Québec (1956), tous deux contemporains au projet de Montréal, justifient leur utilisation comme base d’analyse de celui-ci.
EN:
This paper is a case study of a project that runs counter to the belief that urban sprawl is the unique model of growth for Montreal, a belief based on the concept that its burgeoning centre exerts a centrifugal force that must necessarily engulf the outlying region. Jacques Gréber's plans provide a functional alternative by which those very elements of the urban fabric that give rise to a unified and human-centred urban agglomeration can have the opposite effect of creating centripetal forces of attraction, centred inward toward the port of Montreal and its related industrial activities. Accordingly, by creating urban neighbourhoods within a perimeter of the services that supply these nodes, a practice adopted toward the end of the 1970s (LAU), Jacques Gréber has attempted to protect open and agricultural spaces against uncontrolled invasion. Consequently, even if his proposal appears to have arrived too late to prevent the demographic spillover from Montreal region's urban core, it was nonetheless very timely for the Island of Montreal and surrounding area, where urban growth was still very limited. However, in the absence of the explanatory report of this plan, its interpretation is based on the theoretical framework of the Athens Charter, and methodologically, to other Gréber plans for Ottawa (1950) and Quebec (1956). The detailed plan and report for Ottawa, and the accuracy of the report for the missing Quebec plan, which appeared at the same time period as the Montreal plan, justify their use as a basis for this analysis.