Urban History Review
Revue d'histoire urbaine
Volume 26, Number 2, March 1998
Table of contents (6 articles)
Articles
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Claims on Housing Space in Nineteenth-Century Montreal
Jason Gilliland and Sherry Olson
pp. 3–16
AbstractEN:
Space per person is a fundamental measure of equity in an urban society. From small samples of the Montreal population over the years 1861–1901, we infer substantial improvement in the average dwelling space available per person, but an extreme and persistent inequity in the distribution among households. The housing market remained polarised in terms of class and cultural identity. As crowding diminished, urban density increased, and the problem of working-class housing became, increasingly, one of collective rather than individual space. Families, through networks of kinship and neighbouring, found new ways to exert some control over vital urban micro-spaces. In a continuous, demanding process of adjustment of households to dwellings, the re-structuring of households was a factor as important as their moves from house to house.
FR:
L’espace-personne est une mesure fondamentale de l’équité dans une société urbaine. À partir de petits échantillons de la population montréalaise entre les années 1861 et 1901, nous concluons qu’il y a eu, durant cette période, une amélioration substantielle de la surface habitable moyenne disponible par personne, mais aussi une injustice flagrante et persistante dans la distribution de cet espace entre les ménages. Le marché du logement est demeuré polarisé en termes de classes sociales et d’identité culturelle. Au fur et à mesure que le surpeuplement diminuait, la densité urbaine augmentait, et le problème du logement de la classe ouvrière devenait de plus en plus un problème d’espace collectif plutôt qu’individuel. Par des réseaux de parents et de voisins, les familles ont trouvé de nouvelles façons d’exercer un certain contrôle sur de micro-espaces urbains vitaux. La restructuration des ménages a été, dans le processus permanent et exigeant de leur adaptation à l’espace d’habitation, un facteur aussi important que leurs déménagements d’une maison à une autre.
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Apartment Housing in Canadian Cities, 1900–1940
Richard Dennis
pp. 17–31
AbstractEN:
Apartment houses may be considered as a deviation from the North American ideal of single-family, owner-occupied homes. Unsurprisingly, therefore, they attracted substantial criticism when first erected in Canadian cities, especially in Toronto where anti-apartment bylaws were introduced in 1912. They were condemned as insanitary, anti-family, and a threat to established property values, undermining "cities of homes" both morally and economically. But they were also evidence of modernity and cosmopolitan sophistication, praised for their efficiency and appropriateness for new types of households leading new lifestyles. Hence their appearance in new cities in the Canadian West, especially in the 1910s, and their increasing popularity through the 1920s.
Focusing primarily but not exclusively on Toronto, this paper discusses the history and geography of Canadian apartment housing during pre-World War I and inter-war building booms; the ways in which apartments were advertised and represented; and the diversity of building types, from luxury downtown apartment hotels to suburban walk-up efficiency apartments and even a few semi-philanthropic blocks. It concludes with some observations on the still under-researched questions of how apartment buildings were financed and who owned them.
FR:
On peut considérer les immeubles d'habitation comme une déviation par rapport à l’idéal nord-américain de la maison unifamiliale habitée par son propriétaire. Il n'est donc pas étonnant qu'ils aient fait l'objet de maintes critiques dès leur apparition dans les villes canadiennes, en particulier à Toronto qui présenta, en 1912, des règlements visant à contrer leur construction. On accusait les immeubles d'habitation d'être insalubres et contraires aux valeurs familiales, de menacer la valeur des propriétés établies et d'attaquer les fondements moraux et économiques des villes où la maison unifamiliale représentait le summum du « chez-soi ». Cependant, ils témoignaient également du fait que les villes devenaient de plus en plus modernes et cosmopolites. On vantait leur efficacité et leur compatibilité avec les nouveaux modes de vie des ménages, eux-mêmes en mutation. De là l'apparition de nouvelles villes, basées sur ce type de construction, dans l'Ouest canadien, en particulier dans les années 1910, et leur popularité croissante tout au long des années 1920.
Ce document traite principalement mais non exclusivement de Toronto. Il étudie l'histoire et la géographie des immeubles d'habitation au Canada durant les booms de construction d'avant la Première Guerre mondiale et de l'entre-deux guerres, les modes de représentation et de publicité se rapportant aux appartements et la diversité des types de construction : luxueux hôtels d'habitation du centre-ville, immeubles de studios sans ascenseur en banlieue et même quelques immeubles d'habitation partiellement subventionnés par des œuvres de charité. L'article se termine par des observations sur des thèmes qui n'ont pas encore fait l'objet de beaucoup de recherches : le financement et la propriété des immeubles d'habitation.
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Ethnicity and Home Ownership in Montreal, 1921–51
Marc H. Choko
pp. 32–41
AbstractEN:
Montreal has long been perceived as “a city of tenants” in a North-American world of owners. This perception has been explained by the strong presence of French Canadians who were poor and had a lower preference for home ownership.
This article provides for the first time relevant data that allows a detailed comparison of housing types, values, tenure and occupations of French Canadians, English Canadians and immigrants from Southern and Eastern Europe, and for the cities of Montreal, Lachine, Outremont, Verdun and Westmount, between 1921 and 1951.
Indeed, Montreal was largely a town of tenants living in plexes. But these data show that, in proportion, French Canadians were as much owner-occupants as other ethnic groups and that, in fact, the low rate of owner-occupancy was due more to English Canadians and Eastern Europeans who were attracted to the new apartment buildings.
These data also show that one can be a wealthy tenant living in a downtown apartment of great value, or the owner with limited means of a house of little value on the outskirts of the city.
FR:
Montréal a longtemps été perçue comme « une ville de locataires » dans un monde nord-américain de propriétaires. Cette exception a souvent été attribuée à la forte présence de Canadiens français, pauvres et peu désireux de devenir propriétaires.
Cet article fournit pour la première fois des données permettant de comparer, de manières détaillée, les types d’habitat, leur valeur, les statuts d’occupation et les profils d’emploi des Canadiens français et anglais, des immigrants originaires d’Europe du sud et de l’est, pour Montréal, Lachine, Outremont, Verdun et Westmount de 1921 à 1951.
Certes, Montréal était une ville largement dominée par des locataires logés dans les plex. Mais ces données montrent que les Canadiens français étaient proportionnellement autant propriétaires occupants que les autres groupes ethniques et que ce sont en fait les Canadiens anglais et les Européens de l’est, plus attirés par les nouveaux immeubles à appartements, qui firent baisser le pourcentage de propriétaires occupants.
Elles montrent également que l’on peut être le locataire aisé d’un appartement de grande valeur au cœur de la ville, ou un propriétaire sans grands moyens d’une maison de peu valeur en périphérie.
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"...to produce the highest type of manhood and womanhood": The Ontario Housing Act, 1919, and a New Suburban Ideal
Matt Sendbuehler and Jason Gilliland
pp. 42–55
AbstractEN:
While most scholars generally focus on the failings of the post–WWI Federal-Provincial housing scheme in Canada, we contend that it had far-reaching implications for three major facets of urbanism: housing policy, town planning, and residential architecture. We do so primarily through an examination of the impacts of the Ontario Housing Act, 1919, in the context of contemporary visions of ideal residential environments.
In the 1920s, a major reconceptualization of planning and architecture generated a new ideology of house, home and city which intended to remake existing cities and to create new, efficient and healthy settlements. The ideal city featured increasingly similar, but separate, working-and middle-class homes and neighbourhoods, as well as the sharper definition of functionally specific spaces within the home and the city. State-designed and state-sanctioned working-class housing associated with the housing scheme represented a practical attempt to realize these new ideals on the ground. Since a suburban context was integral to these ideals, we maintain that planning and architecture in 1920s Canada amounted to a new suburban ideal.
FR:
La recherche s’attarde généralement surtout sur les échecs de la « post–WWI Federal-Provincial housing scheme » du Canada. Nous avançons que le programme a des répercussions considérables dans trois domaines de l’urbanisme : les politiques du logement, la planification urbaine, et l’architecture résidentielle. Notre analyse se basera d’abord sur l’étude des impacts de la « Ontario Housing Act, 1919 », dans une vision contemporaine de ce que devrait être un aménagement résidentiel idéal.
Dans les années 1920, une décisive reconceptualisation de la planification urbaine et de l’architecture a provoqué l’émergence d’une nouvelle idéologie du logement, du foyer et de l’urbanité, idéologie qui vise la reconstruction urbaine et la création de nouvelles agglomérations qui soient plus efficaces et plus équilibrées. La ville idéale comportait des quartiers ouvriers qui bien que géographiquement séparés des quartiers de la classe moyenne leur ressemblaient de plus en plus. Cette homogénéité était présente autant dans l’aménagement urbain que dans la conception des espaces fonctionnels intérieurs des logements. La réglementation étatique de la construction des logements pour la classe ouvrière associée aux plans de planification urbaine représente une tentative de réaliser ces idéaux. Sachant que le développement des banlieues est partie prenante à ces idéaux, nous soutenons que la planification urbaine et l’architecture des années 1920 au Canada a résulté en une nouvelle conception de la banlieue idéale.
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Chez Fadette: Girlhood, Family, and Private Space inLate-Nineteenth-Century Saint-Hyacinthe
Annmarie Adams and Peter Gossage
pp. 56–68
AbstractEN:
The histories of domestic space and domestic life have been written relatively independently in Canada. This article describes the preliminary results of an interdisciplinary project intended to narrow that gap. Based on both textual and non-textual evidence, the discussion turns on relationships between familial change and physical space in a bourgeois household in late-nineteenth-century urban Québec. The house is the childhood home of prominent journalist Henriette Dessaulles, known widely by the pseudonym Fadette. Ultimately, the authors make two distinct but inter-related arguments: First, that the built environment (the house) functions as a primary source in the larger study of family dynamics. And second, that important transitions in domestic life, such as remarriage, inspired women to take greater control of their own spaces.
FR:
Les histoires de l’espace domestique et de la vie domestique se pratiquent de façon relativement indépendante au Canada. Cet article dévoile les résultats préliminaires d’un projet interdisciplinaire dont le but ultime est de réduire cet écart. Fondée sur des sources écrites et non-écrites, la discussion porte sur la relation entre les changements familiaux et les espaces physiques au sein d’un ménage bourgeois du Québec urbain vers la fin du dix-neuvième siècle. Il s’agit de la maison de la jeune Henriette Dessaulles, la journaliste bien connue sous son nom de plume, Fadette. Enfin, les auteurs font valoir deux arguments distincts mais complémentaires. D’abord, on souligne l’intérêt de l’environnement bâti (la maison) comme source de base dans l’étude plus large de la dynamique familiale. Et ensuite, on affirme que d’importantes transitions dans la vie domestique, le remariage par exemple, inspirent les femmes à prendre un contrôle plus important de leurs propres espaces.