EN:
Does the border between the United States and Canada make a difference? To a political scientist it does for the obvious reason: the border defines two different political entities with different forms of government, different political customs and conventions. Two attempts in the first thirty years of the twentieth century to change the structure of the government of the City of Toronto illustrate the difference the border can make.
The two proposals, commission government and city manager government, had originated with municipal reformers in the United States during the Progressive Era. The main idea behind both plans was to concentrate the executive and legislative authority in one governing unit. Commission and city manager government, however, attracted only a few supporters in the City despite their extreme popularity in the United States. City government in Toronto was not considered as bad as the government in those cities in the United States that had changed to new forms. Moreover, the proposals were American innovations and Toronto politicians were wary of American fads, especially ones like these which were drawn "from the uncertain spheres of political theory."
FR:
La frontière entre les États-Unis et le Canada change-t-elle quelque chose? Pour un spécialiste en science politique, et pour d'évidentes raisons, la réponse est oui : la frontière sépare deux entités politiques distinctes, avec chacune une forme de gouvernement distinct, des coutumes et des conventions politiques distinctes. Au cours des trente premières années du 20e siècle, deux tentatives visant à modifier la structure du gouvernement de la ville de Toronto illustrent la différence que peut faire cette frontière.
Les deux propositions, le gouvernement avec une commission et le gouvernement avec un directeur municipal émanaient de réformateurs municipaux américains, et dataient de l’âge du progrès. L’idée était avant tout de réunir le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif en une même unité administrative. Cependant, ce mode de gouvernement avec une commission et un directeur municipal ne rallia à Toronto que quelques adeptes, alors qu’il connut aux États-Unis un très grand succès. Le gouvernement municipal de Toronto n’était pas considéré comme étant aussi désastreux que celui des villes américaines qui avaient adopté les nouvelles formules. De plus, ces propositions étaient des innovations américaines, et les politiciens de Toronto éprouvaient une certaine méfiance à l’égard des modes américaines, en particulier, des modes comme celles-ci émanant « des sphères incertaines d’une théorie politique ».