EN:
This paper examines the participation of members of Montreal's tiny Jewish community in the city's economic development between the 1840's and the 1870's. Based largely on the R. G. Dun & Co. credit reports, this study reveals that Jews concentrated mainly in the retailing of jewellery and fancy goods, tobacco and dry goods and in clothing manufacturing. Most were petty traders; they were often transitory figures who succumbed to the vagaries of business fluctuations, or were incompetent, poorly financed or dishonest. Although his Jewishness was always taken note of, a businessman's creditworthiness was apparently assessed as objectively as that of a non-Jew: there is no evidence that antisemitism - of which there is plenty in these reports - by itself adversely affected Jewish business mobility or success to any significant extent. In this period Jewish businessmen tended to keep to trades or businesses with which they were familiar before immigrating; they often brought inventory with them, relied on family credit and kept largely to themselves. Most achieved a modest living while a few successful tobacco and clothing manufactures emerged.
FR:
L’auteur s’intéresse à la participation de la petite communauté juive de Montréal au développement économique de la ville durant les années 1840-1870. Essentiellement basée sur les dossiers de crédit de la maison R. G. Dun & Co., l’étude montre que les Juifs exerçaient surtout leur activité dans le commerce de détail (bijouterie, articles de fantaisie, tabac, mercerie) et la fabrication de vêtements. La plupart étaient de petits commerçants. Figures souvent éphémères de l’univers des affaires, ils résistaient mal aux fluctuations de la conjoncture ou manquaient de savoir-faire, de capital voire d’honnêteté. Leur identité de juif n’était jamais passée sous silence, mais leur solvabilité semble avoir été évaluée aussi objectivement que celle des non-Juifs. Rien n’indique que l’antisémitisme qui affleure dans les dossiers consultés ait nui de façon notable à leur liberté d’action ou à leur succès. Les hommes d’affaires juifs de l’époque avaient tendance à s’en tenir à des activités qu’ils connaissaient avant d’immigrer; souvent ils avaient emporté des stocks dans leurs bagages. Ils se prêtaient de l’argent à l’intérieur du cercle de famille, dont ils ne sortaient guère. Si la plupart se sont fait une existence modeste, quelques fabricants de produits du tabac et de vêtements sont sortis du lot.