Comptes rendusBook Reviews

Ilse Feinauer, Amanda Marais et Marius Swart, dir. Translation Flows: Exploring Networks of People, Processes and Products. Amsterdam et Philadelphie, John Benjamins Publishing, 2023, 252 p.

  • Raúl E. Colón Rodríguez

…more information

  • Raúl E. Colón Rodríguez
    Université d’Ottawa

Access to this article is restricted to subscribers. Only the first 600 words of this article will be displayed.

Access options:

  • Institutional access. If you are a member of one of Érudit's 1,200 library subscribers or partners (university and college libraries, public libraries, research centers, etc.), you can log in through your library's digital resource portal. If your institution is not a subscriber, you can let them know that you are interested in Érudit and this journal by clicking on the "Access options" button.

  • Individual access. Some journals offer individual digital subscriptions. Log in if you already have a subscription or click on the “Access options” button for details about individual subscriptions.

As part of Érudit's commitment to open access, only the most recent issues of this journal are restricted. All of its archives can be freely consulted on the platform.

Access options
Cover of La subjectivité dans la retraduction collaborative, Volume 37, Number 2, 2e semestre 2024, pp. 11-360, TTR

Le volume que nous analysons ici résulte du bilan de l’actualité traductologique dressé lors du 9e congrès de la Société européenne de traductologie tenu en 2019 à Stellenbosch en Afrique du Sud, et pour la première fois en dehors de l’Europe. Les directeurs du collectif ont estimé que les « flux de traduction » ou plutôt la « nature fluide de la traduction » (p. 1) constituait l’axe principal de cette actualité. Soulignons au passage le solide travail d’édition appuyé sur une double révision par les pairs. Avec son collègue Kobus Marais, pionnier de la complexité en traductologie, Ilse Feinauer a édité l’une des rares publications critiques donnant une vision africaine du postcolonialisme en traductologie plutôt qu’une vision européenne ou nord-américaine (Marais et Feinauer, 2017). Cette approche et l’influence de la pensée complexe sont visibles dans l’organisation du volume. Au lieu de suivre les rubriques du congrès (les gens, les processus, les produits), les éditeurs ont divisé le volume en deux parties articulées autour du critère de temporalité : d’une part, les « flux historiques » et de l’autre, les « flux contemporains ». Cet effort de distanciation entre formellement dans la conception complexe reliant diachronie et synchronie, mais il aurait gagné en reliance avec une articulation explicitée et développée entre les deux parties, soit en conclusion, soit dans un chapitre à part. Retenons également la représentativité internationale des auteurs et des sujets traités. Du côté de l’histoire, on traite de réalités australiennes, russes, argentino-espagnoles, espagnoles et turques, tandis que les flux contemporains regroupent des réalités tirées de l’espace turc, nigérien, franco-caribéen-suédois, australo-chinois, caribéen au sens large (espaces espagnol, français et anglais) et néerlandais-italien. La première partie débute par un chapitre d’Anthony Pym sur la traduction entre des langues autochtones de son Australie natale avant la colonisation européenne. Il y révèle des pratiques qui élargissent la catégorie « traduction », à savoir « les polyglottes, les endroits multilingues de rencontre pour le commerce, la résolution des conflits et les cérémonies (p. 3), parmi celles qu’on trouve dans d’autres espaces autochtones (Henitiuk et Mahieu, 2024; Tripotin, 2024). Pym conclut que ces pratiques allaient dans le sens de « traduire moins et penser plus » (p. 3). Le deuxième chapitre est signé par Philipp Hofeneder, postdoctorant à l’Université Karl-Franzens de Graz en Autriche. Il porte sur les flux de traduction multilingues et multiethniques des empires austro-hongrois, russe et soviétique. Cette contribution à l’histoire de la traduction dans une optique « spatiale » (spatial turn) possède une connotation épistémologique (p. 24). Elle se résume, selon Hofeneder, à la manière dont « des endroits liés aux savoirs sont influencés par certaines pratiques liées aux savoirs (comme c’est le cas de la traduction) » (ibid.), focalisant l’attention non seulement sur les traductions en tant qu’objets matériels, mais également sur les traducteurs, les auteurs et les lecteurs. Hofeneder s’intéresse à « trois instances différentes d’espaces traductifs » (p. 25) dans la Russie du XIXe siècle au travers de la médiation culturelle de Nikolaï Karamzine introduisant les idées occidentales. En conclusion, l’auteur conteste certains postulats traductologiques traditionnels tels que le lien (pas toujours linaire) entre le lieu de publication d’une traduction et les destinataires de cette traduction. Le troisième chapitre est de Sofía Monzón Rodríguez (Utah State University). Il concerne l’interaction des traducteurs, éditeurs et censeurs autour des oeuvres de trois auteurs états-uniens « controversés » (Miller, Nin, Durrell) traduits vers l’espagnol et le catalan depuis l’Amérique du Nord et l’Argentine à destination de l’Espagne franquiste. Ce corpus permet à l’auteure de décrire les défis posés aux maisons d’édition pour contourner …

Appendices