TTR
Traduction, terminologie, rédaction
Volume 26, Number 2, 2e semestre 2013 Traduction et conscience sociale. Autour de la pensée de Daniel Simeoni Translation as Social Conscience. Around the Work of Daniel Simeoni Guest-edited by Alexis Nouss and Hélène Buzelin
Table of contents (15 articles)
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« La traductologie est un sport de combat »
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La traductologie, l’université et la politique
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Translators Talk about Themselves, Their Work and Their Profession: The Habitus of Translators of Russian Literature into Hebrew
Tanya Voinova and Miriam Shlesinger
pp. 29–57
AbstractEN:
In his discussion of the habitus of translators throughout history, Simeoni highlights the submissiveness and invisibility associated with their inferior position and with their tendency to assimilate and internalize these views of their professional activities. In keeping with recent reappraisals of this position, the present paper examines the ways in which translators of Russian literature into Hebrew, from the 1970s to now, present themselves, their work and their profession—and reflect on their habitus, their conduct in the system of Russian literature translation, and their practice. From the theories of Bourdieu and of Even-Zohar, we explore these self-representations, and find that rather than presenting themselves as invisible, passive and professionally indistinct, these translators make a point of announcing their presence as well as of emphasizing their work. While they adopt different models, they nevertheless share a repertoire and both a social and a professional habitus—one that is a prerequisite for entering the field of literary translation, and particularly the subfield of literary translation of Russian literature, and for operating successfully in these arenas. It is in this way that they achieve status in the culture, accumulate capital and construct their (distinctive) group identity. In addition, the discourse of Russian literary translators points to the dynamic nature of their system and helps push it towards the center of the polysystem of Hebrew translated literature.
FR:
Dans sa réflexion sur l’habitus des traducteurs à travers l’histoire, Simeoni met en relief la soumission et l’invisibilité découlant de la position d’infériorité de ces derniers et de leur tendance à assimiler et à intérioriser cette perception de leur activité. Dans la lignée de récentes remises en question de cette position, le présent article examine la façon dont les traducteurs de la littérature russe en hébreu, de 1970 à nos jours, représentent leur travail, eux-mêmes et leur profession, ainsi que la façon dont ils réfléchissent à leur propre habitus, à leur rôle dans le système de la traduction de la littérature russe et à leur pratique. À partir des théories de Bourdieu et d’Even Zohar, cet article explore l’image que projettent ces traducteurs et conclut que, loin de se présenter comme invisibles, passifs ou dénués de signe distinctif professionnel, ils affirment leur présence et valorisent leur travail. Si les modèles qu'ils adoptent sont variés, ces traducteurs partagent néanmoins un même répertoire et un même habitus, tant général que professionnel. Cet habitus constitue une condition d’entrée dans le champ de la traduction littéraire (et plus particulièrement dans le système de la traduction de la littérature russe) ainsi que pour s’y tailler une place. C’est ainsi que ces traducteurs acquièrent une position au sein de la culture, qu’ils accumulent différents types de capital et se façonnent une identité collective distincte. En outre, leur discours révèle la nature dynamique de leur système et contribue à déplacer ce dernier vers le centre du polysystème de la littérature traduite en hébreu.
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Translation and Identity: Social Trajectories of the Translators of Hebrew Literature in French
Gisèle Sapiro
pp. 59–82
AbstractEN:
This paper focuses on the relation between translation and identity through the case of translators from Modern Hebrew literature into French. The conditions of acquisition of linguistic skills and the paths that lead to the translational practice are analysed on the basis of a study of the social properties and trajectories of the translators, which reveals the population’s double historical process of specialization and of femininization. The way translators represent their activity to themselves, as expressed during in-depth interviews, is then placed in the context of the translators’ trajectories and habitus, following Daniel Simeoni’s suggestion. The question of translation’s role in the construction of individual and collective identity is thereby raised.
FR:
Cet article traite de la relation entre traduction et identité à travers le cas des traducteurs et traductrices de la littérature hébraïque moderne en français. Sur la base d’une étude de leurs caractéristiques sociales et de leurs trajectoires, qui indiquent un double processus historique de spécialisation et de féminisation de cette population, il analyse les conditions d’acquisition des compétences linguistiques et sur les voies qui conduisent à la traduction. Les représentations qu’ils ou elles se font de leur activité de traduction, telle qu’elles ressortent d’une série d’entretiens approfondis réalisés avec les personnes concernées, sont mises en relation avec la trajectoire et l’habitus des traducteurs, suivant la proposition de Daniel Simeoni. Ceci permet de s’interroger sur le rôle que joue la traduction dans la construction de l’identité individuelle et collective.
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Regard transculturel sur l’asservissement des traducteurs : optiques cubaines et canadiennes
Lyse Hébert
pp. 83–102
AbstractFR:
Dans une volonté de contextualiser la position des recherches et chercheurs en traductologie, Daniel Simeoni a soulevé l’importance de conduire des études transculturelles sur l’habitus des traducteurs (Simeoni, 1998, p. 4). Cet article présente tout d’abord un survol des recherches ayant répondu à cet appel puis les résultats d’une enquête menée auprès d’un échantillon transculturel de traducteurs professionnels. Il se fonde sur les travaux du sociologue français Bernard Lahire qui a revisité le concept d’habitus développé par Pierre Bourdieu afin que cette notion tienne compte du fait que « toute personne porte en elle une pluralité de dispositions et traverse une pluralité de contextes sociaux » (Lahire, 2003, p. 342, ma traduction). Partant de la position de Meylaerts (2008, p. 94), pour qui les dispositions intériorisées des traducteurs sont essentiellement « plurielles et dynamiques », l’enquête explore plus particulièrement l’habitus de traducteurs résidant dans les provinces de l’Ontario (Canada) et La Havane (Cuba).
EN:
Ever concerned with the contextualization of both research and the researcher’s stance in Translation Studies, Daniel Simeoni called for a cross-cultural examination of translators (Simeoni, 1998, p. 4). This article is an overview of research inspired by Simeoni’s call and draws on work by French sociologist Bernard Lahire, who expands Bourdieu’s concept of habitus to allow for the view that “every singular individual is a bearer of a plurality of dispositions and passes through a plurality of social contexts” (Lahire, 2003, p. 342). Building upon Meylaert’s assertion that the “plural and dynamic habitus” of translators must be taken into account (Meylaerts, 2008, p. 94) when searching for manifestations of internalized dispositions, this article presents the results of a study conducted in the provinces of Ontario (Canada) and Havana (Cuba).
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The Multiple Lives of Translators
Reine Meylaerts
pp. 103–128
AbstractEN:
Daniel Simeoni’s call for an actor-based complement to the concept of norms in Translation Studies and its subsequent introduction of the habitus concept has revealed groundbreaking. Among other things, Translation Studies has benefited from using habitus as a conceptual tool to comprehend the translator/interpreter as a professional. However, as already pointed out by Simeoni 1998, a translator’s habitus cannot be reduced to his/her professional expertise as a translator. The present essay takes this observation a step further and argues that a translator’s plural and dynamic habitus (Lahire, 2004) also stands for a socialized individual with various positions and perceptions in other fields (e.g. the literary field for a literary translator especially when he/she is a novelist or critic him/herself) of which it would be artificial to isolate the translatorial habitus. A nuanced understanding of literary translators’ self-images and roles in cultural history asks for fine-grained analyses of their dynamic and plural intercultural habitus in all its complexities. It will lay bare translators’ multipositionality across linguistic, national and field-specific boundaries and the perceived aims, forms and functions of their multiple transfer activities, e.g. for the establishing of a national or international culture. Such an analysis may also contribute to a renewed model for interdisciplinary and intercultural historiographies of culture embedding translation within a multitude of transfer activities (translation, self-translation, etc.). As an illustration hereof, this essay analyzes a literary translator’s habitus in early 20th century Belgium.
FR:
L’appel de Daniel Simeoni à compléter le concept traductologique de ‘normes’ par un complément d’acteur et son introduction subséquente de la notion d’habitus s’est révélé pionnier. La Traductologie a notamment bénéficié du concept d’habitus pour comprendre le traducteur/interprète comme un professionnel. Toutefois, comme cela avait déjà été signalé par Simeoni (1998), l’habitus du traducteur ne peut être réduit à son expertise professionnelle en tant que traducteur. Le présent article développe cette observation en soutenant que l’habitus pluriel et dynamique du traducteur (Lahire, 2004) réfère également à un individu socialisé avec diverses positions et perceptions dans d’autres champs (p. ex., le champ littéraire pour un traducteur littéraire, surtout lorsqu’il est romancier ou critique lui-même) dont il serait artificiel d’isoler l’habitus traductionnel. Une compréhension nuancée des auto-perceptions et rôles des traducteurs littéraires dans l’histoire culturelle demande des analyses détaillées de leur habitus interculturel dynamique et pluriel dans toutes ses complexités. Celles-ci révéleront la multi-positionalité des traducteurs à travers les frontières nationales et linguistiques, et à travers les divers champs artistiques ainsi que les objectifs, les formes et les fonctions de leurs multiples activités de transfert, par exemple, pour construire une culture nationale ou internationale. Ces analyses peuvent aussi contribuer à un modèle renouvelé pour des historiographies culturelles interdisciplinaires et interculturelles, incorporant la traduction au sein d’une multitude d’activités de transfert (traduction, auto-traduction, etc.). À titre d’exemple, cet article analyse l’habitus d’un traducteur littéraire du début du XXe siècle en Belgique.
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L’Inde traduite par Louis-Mathieu Langlès
Paul St-Pierre
pp. 129–170
AbstractFR:
Dans ses travaux, Daniel Simeoni accordait une grande importance à la pratique du traducteur. Adoptant ce point de départ, j'analyserai ici les pratiques de Louis-Mathieu Langlès, conservateur des manuscrits orientaux de la Bibliothèque nationale de Paris de 1792 à 1824, et fondateur de l’École spéciale des langues orientales vivantes où il a travaillé à titre d’administrateur et de professeur de persan jusqu’à sa mort en 1824. Langlès occupe une position centrale dans l’orientalisme français tel qu’il s’est développé à Paris à la fin du dix-huitième et au début du dix-neuvième siècle. Dans ses multiples publications, qui comptent de nombreuses recensions, des notes biographiques, des éditions et des traductions, Langlès engage systématiquement un dialogue avec les auteurs qu’il traduit ou présente, réagissant à leurs textes et augmentant ceux-ci de copieuses notes et notices, de mémoires, de discours et autres matériaux paratextuels. Loin d’adopter une attitude de servitude, Langlès se pose en égal. Les vives réactions, tant positives que négatives, qu’ont suscitées ses écrits sont un indicateur des changements qui s’opéraient alors au sein de la discipline et des tensions personnelles qu’ils entraînaient parfois, à mesure que l’orientalisme allait se rapprocher de la science et, finalement, de la philologie.
EN:
In his work Daniel Simeoni gave prominence to the practice of the translator. Taking this as my point of departure, I analyze the practices of Louis-Mathieu Langlès, curator of Oriental manuscripts at the National Library in Paris from 1792 to 1824, and founder in 1795 of the École spéciale des langues orientales vivantes, where he was the administrator and professor of Persian until his death in 1824. Langlès held a central position in French Orientalism as it was developing in Paris at the end of the eighteenth and beginning of the nineteenth centuries. In his numerous publications, which included many reviews, biographical notices, editions and translations, Langlès systematically engages with the authors whose work he is translating or presenting, reacting to and supplementing their texts with copious notes, notices, discourses, memoirs, and other forms of paratextual materials. Far from adopting a subservient position, Langlès positions himself as an equal. His publications received both high praise and strong criticism from critics and reviewers, an indication of the changes taking place within the discipline, and the personal tensions these at times involved, as Orientalism evolved towards a more scientific, and eventually a more philological, approach.
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Translation North and South: Composing the Translator’s Archive
María Constanza Guzmán
pp. 171–191
AbstractEN:
One of Daniel Simeoni’s major contributions to translation thinking is his investigation of the translator as an agent of cultural production. This approach to the translator, in Simeoni’s view, originates in a strong sense of social and geopolitical situatedness. Based on this perspective and drawing on Simeoni’s arguments and in particular on his call to develop translators’ “sociographies,” in this paper I posit the notion of the “translator’s archive” as an epistemological and methodological possibility to study the translator and for a geneology of translation praxis. I investigate the significance of the “translator’s archive” in particular to understand the place of literary translators and their social situatedness and agency in the context of the Americas.
FR:
L’une des plus importantes contributions de Daniel Simeoni à la traductologie réside dans son exploration des traducteurs en tant qu’agents de production culturelle. Cette conception prend sa source, selon Simeoni, dans une conscience vive de l’ancrage social et géopolitique de ces derniers. Dans cette perspective, et suivant plus particulièrement l’appel de Simeoni à l’élaboration de « sociographies » de traducteurs, le présent article développe la notion d’« archives de traducteurs ». Il explore en quoi cette catégorie épistémologique et méthodologique permet de mieux comprendre l’agent traduisant, en constituant une généalogie de sa praxis. L’auteure applique plus précisément cette notion à l’étude de la position sociale et de l’agentivité des traducteurs et traductrices littéraires oeuvrant dans le contexte des Amériques.
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Mind the Gap: Translation Automation and the Lure of the Universal
Michael Cronin
pp. 193–218
AbstractEN:
A recurrent concern of Daniel Simeoni’s writings is the concealed or disguised cultural origins of theoretical reflection or absence of reflection on translation. Allying this concern to a discomfort around particular kinds of universalist claims, this article examines forms of translation thought and practice that have emerged in the digital age. Two approaches to thinking about translation, “massive” thinking, and “detailed” thinking are used to situate particular kinds of translation practice in the era of automation and semi-automation. The strategic importance of detail in translation practice is located within the rising popularity of gist or indicative translation. Underlying both the “massive” and “detailed” approaches to translation, it is argued, are two different approaches to the question of the universal. The tension between easy universalism and difficult universalism is seen as bound up with projections of power and influence from which, as Simeoni repeatedly argued, translation and thinking about translation are not immune. In order to further develop the implications of difficult universalism for translation thinking and practice, the notion of “gap” is opposed to that of difference. The idea of “gap” avoids the reifying thrust of typicality that often underlies the invocation of difference and favours not so much the celebration of identity as the cultivation of fecundity. In this view, translators look to languages and cultures not so much for values as for resources. Where these “gaps” might be located is, of course, a source of endless conjecture but it is argued that in translation practices in the digital age, one place to look is in the debates around quality and what quality might mean in a digital age. The challenge quality poses for extensive universality is framed within Simeoni’s notion of the translator as borderline agent.
FR:
Le manque d’intérêt pour les origines culturelles de la réflexion théorique sur la traduction, voire la dissimulation de ces origines, est un thème récurrent dans les écrits de Daniel Simeoni. Partant de cette question et du malaise suscité par certains postulats universalistes, le présent article examine les pratiques et réflexions traductionnelles qui émergent à l’ère du numérique. Les différentes pratiques de traduction à l’âge de l’automatisation et de la semi-automatisation sont analysées selon l’opposition entre deux types de réflexions sur la traduction – l’une axée sur le « volume », l’autre axée sur le « détail » – réflexions sous-tendues par des approches très distinctes à la question des universaux. La popularité croissante de la traduction « qui va à l’essentiel » (gist translation) fait resurgir l’importance stratégique du détail dans la pratique de la traduction. La tension entre un universalisme « facile » et un universalisme « difficile » est liée à des rapports de pouvoir et d’influence desquels la pratique de la traduction et la réflexion sur la traduction ne sont pas immunes. Afin de mieux comprendre les implications d’un « universalisme difficile » pour la pratique et la réflexion traductionnelles, la notion « d’écart » (gap) est proposée et comparée à celle de « différence ». L’article montre que la notion d’« écart » permet d’éviter la tendance réifiante qui sous-tend souvent l’invocation de la différence, et invite non pas tant à célébrer l’identité qu’à cultiver la fécondité. Dans cet esprit, les traducteurs abordent les langues et les cultures non pas tant comme valeurs que comme ressources. Comment situer ces écarts reste un éternel sujet de conjectures ; mais en ce qui concerne les pratiques de traduction à l’ère du numérique, une attention particulière doit être portée aux débats sur la question de la qualité et sur ce que signifie la qualité.
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Dénis de traduction et désir de traduire
Yves Gambier
pp. 219–243
AbstractFR:
La traduction connaît des transformations sous l’influence des TIC. Naguère, elle était invisible, niée, à la fois comme besoin, comme travail, comme profession et comme discipline. En quelques décennies, un nouvel environnement a bousculé ce monde de la traduction, laissant apparaître de nouveaux types de traducteurs et modifiant offres et demandes. Il n’empêche que nous avons encore besoin d’outils et de méthodes appropriés pour analyser les nouvelles hiérarchies entre d’une part les traducteurs et d’autre part les divers marchés du travail.
EN:
Translating and translation are transformed with Information and Communication Technology (ICT). Yesterday, translation was invisible, denied—as a need, as a process, as a profession, and as a discipline. Within three decades, a new work environment shakes up the translators’ world. New types of translators emerge. The balance between supply and demand is changing. However, we still need adequate tools and methods to investigate the new hierarchy which has become established between translators, between different kinds of job markets.
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La sociologie, l’interdisciplinarité et les recherches sur la traduction
José Lambert
pp. 245–268
AbstractFR:
En se taillant une place de plus en plus visible dans les structures du monde universitaire globalisant grâce entre autres à la reconnaissance de doctorats en traductologie, les chercheurs qui représentent la traduction (traductologie ou Translation Studies) auraient tort d’imaginer qu’ils n’ont plus de problèmes d’identité. En effet, leur homogénéité comme communauté de chercheurs n’est pas évidente, quoique l’usage de l’anglais dans la désignation de la discipline – Translation Studies ou TS – risque de nous faire croire le contraire. L’hétérogénéité n’est pas forcément un handicap, mais l’absence de cohésion entre les différentes ailes des TS (formation des traducteurs et des interprètes; traduction dite automatique; recherches dites descriptives ou théoriques, tantôt appliquées, tantôt fondamentales) n’est pas de nature à nous rassurer. L’absence d’harmonie, camouflée non sans diplomatie dans le terme TS, ne manque pas de gêner l’intégration avec et dans les autres disciplines. Il y aurait lieu de distinguer entre homogénéité interne et externe, l’une renforçant sans doute l’autre. S’il est vrai que les spécialistes de la traduction n’ont pas toujours brillé dans les initiatives interdisciplinaires, la cécité réciproque n’est pas rare dans le monde universitaire. Il est plus grave encore de constater que certaines grandes tendances en matière de langue, linguistique, société et communication, susceptibles d’inspirer des formes de coopération nouvelles, ont été ignorées. C’est le cas, entre autres, des mouvements novateurs qui se concentrent sur l’internationalisation et la mondialisation. En somme, une conception statique du monde universitaire n’est guère compatible avec la recherche sur la traduction.
EN:
While becoming more and more visible in the globalizing academic landscape, partly because of the recognition of PhDs in Translation Studies, the many colleagues who represent the new discipline have good reasons not to assume that they have no more identity problems, although the homogeneity of their research community is not fully obvious. The use of English may seem to have a positive impact on our general image, particularly in the name of the discipline (Translation Studies or TS). Heterogeneity may have positive effects on a discipline, but the lack of harmonization between the various trends of the discipline (training of translators and interpreters, machine translation, descriptive and theoretical research which could be related to applied or fundamental research) may generate a negative impact. Such a lack of harmonization does not make easier integration between and into other academic traditions. There are good reasons for distinguishing between internal and external homogeneity, as one does not really go without the other. Experts in TS could obviously have been more performative in interdisciplinary initiatives. However, in more general terms, academic blindness cannot be excluded. The fact is that several important trends and opportunities in terms of multilingualism, linguistics, society, and communication have been ignored in our discipline. It is the case, for example, of some new innovative movements focusing on internationalization and globalization. How could a static idea of university and disciplines be compatible with research on translation?
Comptes rendus
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Ronald Jenn. La pseudo-traduction, de Cervantès à Mark Twain. Louvain-la-Neuve, Peeters, Bibliothèque des cahiers de l’Institut de linguistique de Louvain, 2013, 143 p.
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Klaus Kaindl and Karlheinz Spitzl, eds. Transfiction. Research into the realities of translation fiction. Amsterdam/Philadelphia, John Benjamins, 2014, 373 p.
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Sergey Tyulenev. Applying Luhmann to Translation Studies. London and New York, Routledge, « Routledge Advances in Translation Studies », 2012, 235 p.
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Michelle Woods. Censoring Translation: Censorship, Theatre, and the Politics of Translation. Londres et New York, Continuum, 2012, 175 p.