Comptes rendus

Daniel Blampain, Philippe Thoiron et Marc Van Campenhoudt (dirs). Mots, termes et contextes. Actes des septièmes Journées scientifiques du réseau de chercheurs Lexicologie, terminologie et traduction. Paris, Contemporary Publishing International – Éditions des archives contemporaines – Agence universitaire de la Francophonie, 2006, 741 p.[Record]

  • Philippe Caignon

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  • Philippe Caignon
    Université Concordia

Dans leur pratique quotidienne, les terminologues, traducteurs, lexicographes et lexicologues étudient, consultent, décortiquent et analysent les contextes dont ils ont besoin pour élaborer le système conceptuel d’un domaine, rendre de façon efficace un texte dans une langue différente, choisir une citation pertinente ou encore (re)définir des mots. La problématique des contextes en linguistique de corpus n’est pas nouvelle, mais elle gagne en importance dans un monde où les sciences et les techniques évoluent de plus en plus rapidement et où les langues subissent les contrecoups des enjeux politiques et économiques liés à la mondialisation. En effet, les mots, les termes, les locutions et les phraséologies changent selon leur contexte d’utilisation, qu’il soit sur papier ou numérisé, et doivent être répertoriés pour garantir une communication efficace constante. Comme nombre d’autres sciences, la linguistique de corpus se transforme. Les outils informatiques ont ouvert de nouvelles pistes de recherche et permettent des analyses approfondies sur de larges corpus et sur des contextes variés. Les travaux qui en découlent intéressent aussi bien les enseignants-chercheurs et leurs étudiants que les langagiers-praticiens et leurs clients puisque les applications possibles – telles l’élaboration de listes de cooccurrences et le repérage de néologismes – sont diverses. C’est dans un tel contexte – sans jeu de mots – que s’insère l’ouvrage dirigé par Daniel Blampain, Philippe Thoiron et Marc Van Campenhoudt. Il s’agit des actes des septièmes Journées scientifiques tenues à Bruxelles du 8 au 10 septembre 2005 et organisées par le réseau des chercheurs Lexicologie, Terminologie et Traduction en collaboration avec l’Institut supérieur de traducteurs et interprètes. Les Journées avaient pour titre « Mots, termes et contextes ». Ces Journées ont eu du succès auprès de la communauté des chercheurs puisque le comité scientifique a reçu plus de 90 propositions de communication envoyées par des spécialistes oeuvrant dans une trentaine de pays. De toutes ces propositions, 62 ont donné lieu à des présentations puis à des articles pour les actes. En tout, 76 auteurs ont contribué à l’ouvrage de 741 pages… Oui, c’est une brique! Les articles comptent entre dix et vingt-deux pages. Tous sont précédés d’un résumé de cinq à vingt lignes et d’une liste de cinq ou six mots-clés renvoyant au sujet abordé ou à la méthodologie employée. Une bibliographie détaillée accompagne chaque contribution. Le nombre de sciences et de disciplines représentées dans les actes est impressionnant. Parmi celles-ci figurent la didactique des langues, l’ethnolinguistique, l’informatique, l’interprétation, la lexicographie, la lexicologie, la linguistique de corpus, la linguistique informatique, la morphologie, l’ontologie, la pragmatique, la rédaction technique, la sémantique, la sociolinguistique, la socioterminologie, la terminologie d’entreprise, la terminologie générale, la terminotique, la traduction pragmatique et la traductologie. Une telle liste de domaines n’est pas sans révéler à quel point l’étude des contextes est généralisée et pertinente pour obtenir des données empiriques fiables. Les langues examinées et les dialectes analysés par les auteurs sont également nombreux et variés. Nous n’avons qu’à mentionner l’anglais, l’arabe, le créole, le dioula, l’espagnol, l’eurolecte, le français, le grec, le nouchi, le portugais et le roumain pour nous rendre compte de l’intérêt que suscitent les langues africaines, européennes et moyen-orientales auprès de la communauté scientifique. On peut espérer que des travaux portant sur les langues orientales soient présentés aux prochaines Journées afin d’enrichir les échanges entre chercheurs. Remarquons que les langues de spécialité touchant à la botanique, à la biomédecine, à l’économie, à l’histoire, à la métallurgie et à la politique ajoutent déjà une variété appréciée aux sujets abordés. Puisqu’il suit le format d’une réunion scientifique internationale, l’ouvrage comporte les points forts et les points faibles associés habituellement aux actes de colloque. Pour …