Abstracts
Résumé
Cette étude se propose d’examiner les multiples facettes de la théorie de la traduction élaborée par Franz Rosenzweig, à la lumière notamment de son postulat paradoxal selon lequel il n’existe qu’une seule et unique langue qui cependant se réalise et se peut retracer dans chacune des langues, quel que soit le stade ou le degré de leur évolution. Ce postulat est mis à l’épreuve au gré des diverses remarques, observations et notes critiques jalonnant le travail de traduction auquel Rosenzweig s’est lui-même livré, tout spécialement sa traduction d’hymnes et de poèmes de Jehuda Halévi ainsi que sa collaboration avec Martin Buber à une Verdeutschung de la Bible hébraïque. Ce labeur reçoit enfin un éclairage sans doute plus étonnant, mais néanmoins convaincant, en le replaçant dans l’horizon de l’eschatologie messianique qui sous-tend le propos de Rosenzweig, qui fait de la traduction un vecteur de la rédemption.
Mots-clés:
- Franz Rosenzweig,
- hétéronomie,
- langue Une/pluralité des langues,
- pensée dialogique,
- temporalité messianique
Abstract
This paper intends to provide a thorough survey of the multi-faceted claims described in Franz Rosenzweig’s translation theory. A paradoxal axiomatic proposal of his is the notion that there is only one language and, therefore, that this assumption is vindicated in each and every language used by human beings. This stance is tested by the careful scrutiny of manifold observations provided by Rosenzweig in his own work as a translator of Jehuda Halevi’s Diwan and in his collaboration with Martin Buber in a Verdeutschung of the Hebrew Bible. The whole range of this speculative endeavor should be read against the background of the messianic eschatology which informs his most seminal intuitions on the art of translation, whose operation is finally conceived as a vector of redemption, a redeeming drive of the One language.
Keywords:
- Franz Rosenzweig,
- heteronomy,
- One and only language/plurality of idioms,
- dialogical thought,
- messianic temporality