Abstracts
Abstract
Poetry as Knowing — Like the pure sciences, poetry is first and foremost a cognitive instrument, one of the most rigorous modes of knowing that exist. Everything about it is shaped by the search for insight, or even truth. Poets are no more in the business of "making pretty" than molecular biologists or computer nerds; they put us into un-mediated contact with the grid of the world, force us to dig deeper than ever before into the amorphous business of being.
This they do by "making it new". Poetry is a "counter idiomatic" practise, one that grates against the words of the tribe, its received ideas and its verities. And "form" — whether "free" or forged out of constraints — plays an all-important part in making it new for us. Form is decorative only to the illiterate. For the competent receiver, it is acutely, intensely functional.
By giving it form, making it new, forcing us out of the lexicalized varieties that have gone stale on us, poetry makes us feel our way to new truths, or to a gut knowledge of old ones. Hence the maïeutic function of poetry.
The very fact that poetry is so intolerant of the already-said is what explains the irreplicability or what Berman referred to as la lettre and makes the poem refractory to translation. Yet, most practitioners conceive of translation as a way of replicating what's already there. It's hard to imagine a more anti-poetic stance.
Résumé
Poésie et connaissance — Comme les sciences pures, la poésie est avant tout une entreprise cognitive tendue tout entière vers la recherche de vérités voire de la Vérité. Son propos n'est nullement de « faire joli » : pas plus que la biologie moléculaire ou l'astro-physique, elle ne vise à être un art d'agrément. Elle cherche au contraire à entrer plus avant dans la matière brute du monde, nous incitant de ce fait à fouiller le flou de notre existence.
Pour ce faire, la poésie travaille en marge du langage reçu. Pratique contre-idiomatique, elle s'insurge contre le déjà-perçu, le déjà-lexicalisé, le déjà-dit. Et la mise en forme poétique — qu'elle soit « libre » ou bâtie à partir de contraintes prosodiques — joue un rôle primordial dans cette entreprise de décapage et de découverte. La forme du poème n'est décorative qu'à l'ignare. Pour qui sait lire, elle est fonctionnelle au plus haut degré.
En donnant forme à l'informe, en bouleversant nos habitudes langagières, perceptuelles et cognitives, la poésie nous arrache à nos vérités toutes faites. Elle nous force à arriver par la voie de l'affectivité à des connaissances neuves, ou à une saisie viscérale de ce que nous pensions savoir déjà. D'où sa fonction maïeutique.
C'est le refus du déjà-dit qui fonde la singularité du langage poétique et qui rend la poésie réfractaire à la traduction. La plupart des traducteurs, cependant, envisagent la traduction comme affaire de réplication. On ne saurait méconnaître plus radicalement la dynamique de la poésie.
Download the article in PDF to read it.
Download