Abstracts
Abstract
Inventing the Past : Remarks on the Re-enactment of Medieval Poetry — No matter how qualified she may be from the philological standpoint, the translator of medieval poetry is immediately confronted with a sense of her own diachronic incompetence insofar as the cultural, esthetic and affective resonances of the medieval poem are concerned.
The translator who chooses to produce a crib will give the modern reader a way into the surface structures of the medieval text, but will convey little of its emotional resonance. Opting for prose translation will allow her to flesh her reading out somewhat, but convey none of the meaning inherent in the form itself. Even verse translation — if it remains merely verse — will prove inadequate to the "poetry" of the original text. The only way to give the twentieth-century reader a way into the jouissance of the medieval poem, as opposed to its syntax and semantics, is to function as a poet, and produce a free-standing text.
This essay discusses various writerly strategies for reactivating the poetry of the medieval poem, for producing feeling, and the sort of insight that can come only from feeling. Illustrating these considerations are a number of "derived poems" of my own, based on pieces by Charles d'Orléans.
Résumé
Inventer le passé : remarques sur la réactivation de la poésie médiévale — Quelles que puissent être par ailleurs ses compétences de médiéviste, la traductrice de poésie ancienne demeure coupée, radicalement, de la matrice culturelle et pragmatique qui a informé aussi bien la réception que la production de ces textes.
Il existe, bien entendu, toute une panoplie d'approches traductionnelles — inadéquates, pour la plupart. La traduction-glose met en évidence le « grain » du texte, ses micro-structures linguistiques, mais passe à côté de ses contenus esthétiques et affectifs, comme de ses résonances culturelles. La traduction en prose fournit une meilleure approximation des contenus immédiats, mais escamote le sens véhiculé par la forme même. Même la traduction en vers peut passer à côté de la poésie du poème. Seule la traduction qui constitue en elle-même un poème aura quelques chances de procurer au lecteur cette jouissance esthétique et affective sans laquelle il n'est pas d'expérience poétique.
Cet essai fait état d'un certain nombre de stratégies artistiques visant à « réactiver », pour le lecteur du vingtième siècle, quelque chose de la poésie et de la charge affective du poème médiéval. Mes réflexions sont illustrées par un certain nombre de « poèmes dérivés » que j'ai tirés moi-même de l'oeuvre de Charles d'Orléans.
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