TTR
Traduction, terminologie, re?daction
Volume 10, Number 1, 1er semestre 1997 Langues, traduction et post‑colonialisme Languages, Translation and Post‑Colonialism Guest-edited by Paul St-Pierre
Table of contents (17 articles)
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Avant-propos
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Multiple Meanings and Contexts: the Diversity of the Post‑Colonial
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Approprier la traduction
Gabriel Louis Moyal
pp. 19–52
AbstractFR:
Approprier la traduction — L'étude de quelques articles publiés dans les pages du Constitutionnel et portant sur la traduction et la colonisation sont étudiés ici dans le but de montrer comment le pouvoir politique s'articule sur la traduction ou l'interprétation dans le discours de ce journal.
Tous les articles ont paru dans Le Constitutionnel entre mars et avril 1847, période qui correspond à la publication en feuilleton du dernier roman de Balzac, Le Cousin Pons. Ils portent sur des sujets très variés, couvrant une gamme qui comprend le statut légal de la traduction, les compétences qu'il faut avoir pour évaluer une traduction ou pour juger d'un savoir sur une nouvelle colonie, ou encore la bonne façon de raconter un massacre d'esclaves sur les côtes d'Afrique. Malgré cette disparité de sujets, quelques constantes s'avèrent sous-tendre l'approche que le journal adopte. On retrouve, à chaque fois, sous la discussion de ces sujets, une série de justifications politiques : celles du droit à la propriété et de l'expansion du capital, de la conquête et de l'exploitation des nouvelles colonies ainsi que du libéralisme économique. Le journal incorpore directement l'idéologie que représentent ces justifications dans son traitement de questions qui surgissent sur la traduction.
De façon plus générale, la stratégie dont use le quotidien pour établir son autorité et pour soutenir son idéologie consiste à ne fournir que sa traduction des événements ou des documents qu'il discute tout en décourageant ou en limitant l'accès aux faits ou aux originaux. Ainsi s'approprie-t-il la traduction : il fait passer sa version — laquelle implique toujours quelque naturalisation de la propriété — pour la seule convenable, la seule apte à transiger proprement avec la réalité.
EN:
Appropriating Translation — Through a study of selected articles bearing on translation and colonization in a French newspaper (Le Constitutionnel), this paper attempts to show how political power and interpretation or translation are articulated in journalistic discourse.
The articles studied all appeared in the paper in a period of several weeks in March-April 1847, a period which coincides with the publication in serial form of H. de Balzac's last novel (Le Cousin Pons). They cover subjects as varied as the legal status of translation, the competence to evaluate translation and knowledge about newly annexed territories, the proper reporting of a slave massacre as well as the possible liberalization of the Prussian monarchy. A number of constants are found to underlie all these issues as the newspaper raises them : the political justification of property, the rationalization of capital's expansion, the exploitation of colonies, the defense of economic liberalism. All of these are found to be homologous with the discursive strategies the newspaper employs to contend with the few instances of translation it deals with.
The primary stratagem the daily uses to establish its authority — and to justify its ideology — consists in presenting only its own translation of the documents and events while restricting or discouraging access to originals. In so doing, the newspaper "appropriates" translation : it makes its version (which, at some level, implies a naturalization of property) appear as the only proper one.
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Writing Between Cultures
Barbara Godard
pp. 53–99
AbstractEN:
Writing Between Cultures — This essay examines the traffic in languages or systematic interferences, the tropes of translation whereby the network of the Canadian literary system is produced. It focuses on two moments in that process, one whereby Canadian literatures are produced as Europe's other by vertical translation of Canadian concepts into classical languages and an erasure of horizontal translation among Amerindian languages as manifest in the writing of colonization, especially in the work of Marie de l'Incarnation. The second is the contemporary period where the theatre of cultures of Amerindian playwrights, Daniel David Moses in particular, restages the trope of non-translation to expose therein the rhetorical violence of imperialism and offers in its place a model of horizontal translation between Amerindian languages. Performance as repetition with a difference or rewriting is another mode of translation, characterized by a theory of language as event not as mimesis.
FR:
Écrire entre les cultures — Cet essai examine le trafic des langues ou interférences systématiques, les tropes de la traduction par lesquels se constitue le réseau du système littéraire canadien. Deux moments sont ici considérés. Le premier, lorsque les littératures canadiennes se constituent comme l'Autre de l'Europe par la traduction verticale de concepts canadiens dans les langues classiques ainsi que par l'effacement des traductions horizontales entre les langues amérindiennes, ainsi que l'on peut l'observer dans les écrits de la colonisation et particulièrement dans ceux de Marie de l'Incarnation. Le second concerne la période contemporaine où le théâtre des cultures amérindiennes, celui de Daniel David Moses en particulier, remet en scène le trope de la non-traduction afin d'exposer la violence rhétorique de l'impérialisme et offre comme option un modèle de traduction horizontal entre les langues amérindiennes. La performance comme répétition dans la différence où la ré-écriture s'offre comme un autre mode de traduction caractérisé par une théorie du langage en tant qu'événement et non mimesis.
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« Demain tout recommence » : Lord Durham’s Report en traduction
Marc Charron
pp. 101–136
AbstractFR:
« Demain tout recommence » : Lord Durham's Report en traduction — Cet article propose une analyse comparative des présupposés idéologiques qui traversent et façonnent chacune des trois traductions (1839, 1948 et 1969) de Lord Durham 's Report. On y étudie la représentation traductionnelle de certaines maximes idéologiques qui ont assuré la diffusion du discours nationaliste canadien-français et québécois au cours des cent cinquante années d'histoire de la traduction du célèbre rapport. Ainsi, il y est largement question de la perméabilité du discours traductionnel et des « principes régulateurs » qui le structurent. Après la présentation succincte du contexte sociopolitique propre au texte de départ et à chacune des traductions, l'étude comparative proprement dite tente d'illustrer comment les idéologèmes se manifestent à la surface du texte par le biais de variations synchroniques. Cette analyse du travail actif des idéologèmes se termine par l'examen de l'antagonisme entre le Canadien français et l'Autre, relation qui repose sur le « conquêtisme ».
EN:
'Demain tout recommence' : Lord Durham's Report in Translation — This article presents a comparative analysis of the ideological presuppositions that run through and shape each of the three translations (1839, 1948, and 1969) of Lord Durham 's Report. It attempts to explain how different maxims relevant to discursive practices of French-Canadian and Québec nationalism are disseminated throughout the 150-year history of Durham's text in translation. Thus the article largely deals with the permeability of translational discourse and the 'regulating principles' that structure it. The socio-political context proper to the source text and to each of its translations having been examined, the comparative analysis per se looks into the work of the ideologemes — that present themselves, at the textual-surface level, as synchronic variations. The latter part of the article discusses the antagonistic relation between the French Canadian and the Other, and the way in which this relation shows itself to be a surface manifestation of the ideologeme of 'conquêtisme'.
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Decolonising Québec: Discursive Strategies in Michel Tremblay’s Mistero buffo
Jane Dunnett
pp. 137–164
AbstractEN:
Decolonising Québec : Discursive Strategies in Michel Tremblay 's Mistero buffo — During the 1960s and 1970s the concept of decolonisation was taken up by many Québécois intellectuals in their bid to promote the nationalist cause. Drawing on the theories of Albert Memmi and Frantz Fanon, such writers denounced what they regarded as the political, economic and cultural dependence of Québec. This article examines the way in which the topos of colonisation that permeated the social discourse of the period affected the translation and reception of Michel Tremblay's joual version of Mistero buffo. It seeks to demonstrate that Dario Fo's play has been transformed into a vehicle for challenging the perceived cultural imperialism of France and for asserting the importance of secularisation in the movement to "décolonise" Québec.
FR:
Décoloniser le Québec : stratégies discursives dans le Mistero buffo de Michel Tremblay — L'un des procédés utilisés par un certain nombre d'intellectuels québécois des années 1960 et 1970 dans leurs efforts de mise en valeur de la cause nationaliste consista à exploiter la notion de décolonisation. S'inspirant des théories d'Albert Memmi et de Frantz Fanon, ces auteurs dénonçaient ce qui leur apparaissait comme un état de dépendance à la fois politique, économique et culturelle du Québec. Cet article analyse comment le topos de la colonisation qui imprègne le discours social de l'époque est intervenu au niveau de la traduction et de la réception de la version en joual de Mistero buffo fournie par Michel Tremblay. Il cherche également à démontrer que l'on a fait de la pièce de Dario Fo un instrument de remise en question de ce que l'on percevait comme une forme d'impérialisme culturel de la part de la France en même temps qu'un moyen d'affirmer l'importance de la phase de sécularisation qu'avait connue le Québec dans le mouvement de « décolonisation » où il était engagé.
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Creole… English: West Indian Writing as Translation
Joanne Akai
pp. 165–195
AbstractEN:
Creole... English: West Indian Writing as Translation — This paper looks at the use of language(s) in Indo-Caribbean (i.e., West Indian of East Indian descent) writings. West Indian writers are Creole, in every sense of the term: born in (former) British colonies, they have a hybrid culture and a hybrid language. They operate from within a polylectal Creole language-culture continuum which offers them a wide and varied linguistic range (Creole to Standard English) and an extended cultural base ("primitive" oral culture to anglicized written culture). Indo-Caribbean writers, however, have access, not only to the Creole language-culture continuum, but also to the pre-colonial cultural, linguistic and religious traditions of their ancestors who came from India in the 19th century. But if Creole is the mother-tongue of all West Indians, English is the only language they know to read and write. West Indian literature in English constitutes an intricately woven textile of Creole and English : a hybrid writing made possible through the translation of Creole experience into English; oral Creole culture into written English; the Creole language into the English language. In fact, West Indian literature in English can be considered self-translation, for which the presence of the author as the translator gives authority to the hybridized product, a true extract of the West Indian writer and his Caribbean language-culture.
FR:
Créole... anglais : l'écriture caribéenne comme traduction — Cet article examine les jeux de langues et langages dans la littérature indo-caribéenne de langue anglaise. Les écrivains caribéens sont créoles, dans tous les sens du terme : ils sont nés dans les (anciennes) colonies britanniques; ils appartiennent à une culture métisse; et ils parlent une langue métisse. Ils oeuvrent dans un continuum linguistique et culturel créole; ils possèdent plusieurs variétés linguistiques (du créole à l'anglais standard) et revendiquent l'appartenance à plusieurs bases culturelles (de la culture orale "primitive" créole à la culture urbaine "anglicisée"). Toutefois, les écrivains indo-caribéens ont accès non seulement au continuum linguistique et culturel créole, mais aussi aux traditions culturelles, linguistiques et religieuses pré-coloniales de leurs ancêtres venus des Indes au XIXe siècle. Mais, si le créole est la langue maternelle des gens des Caraïbes, l'anglais n'en demeure pas moins la seule langue qu'ils lisent et qu'ils écrivent. La littérature caribéenne de langue anglaise constitue un tissu soigneusement mé-tissé du créole et de l'anglais : une écriture métisse née de la traduction de l'expérience créole en anglais; de la culture orale créole en anglais écrit; et de la langue créole en langue anglaise. En fait, la littérature caribéenne de langue anglaise peut être considérée comme une auto-traduction, dont l'auteur-traducteur valide l'aspect métissé, un extrait authentique qui rend l'essence de l'écrivain caribéen et de sa langue-culture caribéenne.
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En anglais, Léonora parle-t-elle encore et à qui?
Anne Malena
pp. 197–217
AbstractFR:
En anglais, Leonora parle-t-elle encore et à qui? — Dany Bébel-Gisler, sociolinguiste et attachée de recherche au C.N.R.S., a écrit Leonora : l'histoire enfouie de la Guadeloupe afin de célébrer la culture de son île natale et de produire un contre-discours au discours national français. À partir d'une série d'entrevues en créole avec Léonora, travailleuse de canne née en 1919, Dany établit le texte d'un roman-témoignage dans lequel elle maintient certains passages en créole. Bien que Bébel-Gisler s'approprie la voix de Léonora, elle le fait dans un but didactique et militant et cet acte littéraire de traduction peut être défendu comme un geste de solidarité visant à explorer et à faire connaître le pouvoir de résistance des pratiques culturelles de la Guadeloupe. Le présent article analyse la version américaine de Léonora traduite par Andrea Leskes, publiée par « University Press of Virginia », afin de déterminer si elle parvient à renouveler ce geste de solidarité. Une question bakhtinienne (Qui parle?) est posée et trois problèmes spécifiques sont examinés pour tenter d'y répondre : l'emploi du créole, la relation dialogique entre le créole et le français et la valeur de contre-discours du roman.
EN:
In English, is Leonora Still Speaking and to Whom? — Dany Bébel-Gisler, a sociolinguist and member of the C.N.R.S, wrote Léonora : The Buried Story of Guadeloupe as a celebration of the culture of her native island and as counter-discourse to the French national discourse. Basing her text on a series of interviews conducted in Creole with Léonora, a cane worker born in 1919, Dany produces a novel in the genre of the testimonio in which she maintains many passages in Creole. Even though Bébel-Gisler appropriates Léonora's voice, her goal is didactic and militant and she accomplishes a literary act of translation that can be defended as a gesture of solidarity meant to explore and promote the cultural practices of Guadeloupe as a powerful force of resistance. This article examines the American version of Léonora translated by Andrea Leskes, published by University Press of Virginia, in order to determine whether this gesture of solidarity is renewed in the translation. In attempting to answer the Bakhtinian question, "who is speaking?", three particular problems are treated : the use of Creole, the dialogical link between Creole and French, and the counter-discursive nature of the novel.
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Le bilinguisme officiel (français-anglais) au Cameroun : un problème d’aménagement efficace
Dieudonné P. Aroga Bessong
pp. 219–244
AbstractFR:
Le bilinguisme officiel (français-anglais) au Cameroun : un problème d'aménagement efficace — Cette étude vise à vérifier l'étendue de la prépondérance exclusive du français et de l'anglais dans la communication au sein de l'État camerounais, en raison de certaines contradictions (Renaud 1979 et 1987). Ces langues officielles sont censées y assurer les fonctions les plus hautes en présence de 236 langues autochtones. Ces dernières sont-elles réellement absentes des services publics? Quelles sont les attitudes des Camerounais envers elles et leurs communautés constitutionnelles respectives? Quelle serait une politique linguistique réaliste pour le Cameroun?
Pour répondre à ces questions, nous avons, en 1993, soumis à 590 personnes dans les chefs-lieux administratifs des dix provinces du pays, un questionnaire fermé sur leurs choix de langue et les attentes linguistiques perçues par eux dans leurs contacts officiels. L'analyse des données a révélé l'existence d'une concurrence participative reflétant l'élargissement fonctionnel des langues non officielles. Une tension y est apparue entre le français et l'anglais, mais elle reflète les conflits politiques ambiants.
S'agissant des attitudes, le répondant devait porter son jugement sur les langues officielles et leurs communautés constitutionnelles respectives, par rapport à sept différenciateurs sémantiques inspirés de Gardner et Smythe (1976). L'analyse révèle : une haute appréciation des répondants de chaque communauté pour leur première langue officielle, l'évaluation négative de leur deuxième langue officielle par les anglophones, l'apparition des stéréotypes négatifs envers le pidgin, et la meilleure image que les anglophones auraient de leur communauté.
La concurrence participative entre langues officielles et non officielles, le nationalisme et la volonté d'ouverture des Camerounais, ainsi que leur aspiration à voir les hautes fonctions étendues aux langues locales, nous ont amené à proposer l'alphabétisation fonctionnelle en langues locales, pour la nécessaire valorisation des langues endogènes, dans un contexte minimisant la confrontation avec les langues officielles, et consacrant le passage du culturel à l'économique.
EN:
Official Bilingualism (French-English) in Cameroon : A Question of Efficient Planning — This study aims at a verification of the extent of exclusive predominant usage of French and English in public offices in Cameroon, in communication within the Cameroonian State, since some contradictions exist (Renaud, 1979 and 1987). The official languages are supposed to assume the highest functions among 236 home languages. Are these actually absent from public services? What are the attitudes of Cameroonians toward these official languages and their respective communities as per the Cameroon Constitution? What would be a realistic language policy for Cameroon?
To answer these questions, a closed survey on language choices and perceived expectations in official contacts was submitted in 1993 to 590 persons in the administrative headquarters of Cameroon's ten provinces. Data analysis showed participative competition as a reflection of a widening of functions assumed by non official languages. Tension between French and English was noticed, as a manifestation of local political conflicts.
As concerns attitudes, those surveyed were asked to express their judgment on official languages and their respective communities, according to seven semantic differentials taken from Gardner and Smythe (1976). The analysis revealed : high levels of appreciation by members of each community, of their first official language, a negative evaluation by Anglophones of their second official language, the negative stereotypes of Pidgin English, a better image of their own community as perceived by Anglophones.
On account of the participative competition between official and non official languages, the nationalism and open-mindedness of Cameroonians, as well as their aspiring to a widening of higher linguistic functions to include home languages, functional literacy in local languages is recommended, as a means to solve the necessary enhancement of endogenous languages, with minimal confrontation with official languages, as a consecration of an evolution from the cultural to the economic aspect of language.
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Vernacularisation et traduction des textes pragmatiques en Afrique
Raymond Mopoho
pp. 245–261
AbstractFR:
Vernacularisation et traduction des textes pragmatiques en Afrique — La traduction des textes comportant des lacunes d'ordre grammatical, lexical, stylistique ou idiomatique présente habituellement des difficultés particulières, lesquelles sont amplifiées lorsqu'elles sont attribuables à la vernacularisation d'une langue étrangère. Dans les sociétés postcoloniales, l'absence ou la non-disponibilité des études linguistiques sur la plupart des langues locales rend ardue l'analyse des interférences entre ces dernières et les langues officielles étrangères. Cette situation, ajoutée à la grande diversité ethnolinguistique ambiante, ne facilite pas l'interprétation des textes produits par les personnes semi-lettrées. Le traducteur de ces textes se présente davantage comme un rédacteur qui, à partir de l'idée globale qui se dégage de l'original, conçoit et produit un texte répondant aux normes de la langue cible. L'évaluation d'un tel travail ne peut se faire qu'en comparant la finalité des deux textes.
EN:
Vernacularisation and Translation of Pragmatic Texts in Africa — Written texts with grammatical, lexical, stylistic or idiomatic gaps usually present specific challenges in translation. These challenges are amplified when they stem from the vernacularization of a foreign language. In postcolonial settings, the analysis of interference between local and foreign languages is hindered by the absence or unavailability of linguistic studies related to local languages. When added to the prevailing ethnolinguistic diversity, this situation renders the interpretation of writings by semi-literate individuals more arduous. The translator appears to be more of a (re)writer who relies on the general idea as expressed in the original to produce a text that conforms to the norms of the target language. Assessing the result of such a process can only be based on a comparison of the aim or function of each text involved.
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Translation as a Provider of Models of Sociological Discourse in Nusantara
Brian D. Smith
pp. 263–282
AbstractEN:
Translation as a Provider of Models of Sociological Discourse in Nusantara — The social sciences have seen rapid growth both as academic subjects and as instruments of national development in the Malay language nations of SE Asia: Brunei Darussalam, Indonesia and Malaysia. The particular nature of social science terminology and discourse has presented special problems for translators of social science texts, who have been at the frontiers of language creation as national language texts have been increasingly used at all levels of education in Indonesia and Malaysia.
In Indonesia, where higher education had been Indonesian-medium after independence, the first social science texts to be translated were from Dutch, but, following the departure of the Dutch, extensive American support to social science education by the USA from the 1960s led to a new wave of texts translated from English. In Malaysia the decision to introduce Malay-medium higher education created a need for translations of key texts from English. In Brunei Darussalam, while higher education is English-medium, Malay-medium university students have found it necessary to translate English social science material to succeed in their learning.
While the three countries have an agreement to standardise terminology and discourse, social science language has to some extent diverged. Meanwhile a serious shortage of qualified translators has hampered the production of adequate and sufficient translations.
This paper discusses (1) the issues of "transparency" and "invisibility" in providing Indonesian and Malay target texts and (2) the feasibility of "domesticating" concepts and methodologies and providing recipient language texts which are usable and developmental.
FR:
Apports de la traduction au discours sociologique au Nusantara — La sociologie connaît une croissance rapide en tant que discipline académique et instrument de développement national dans les nations de langue malaise de l'Asie du Sud-Est : le Brunei Darussalam, l'Indonésie et la Malaisie. Les particularités de la terminologie et du discours sociologiques posent des problèmes spécifiques pour les traducteurs de textes sociologiques, qui ont été à l'avant-garde des créations linguistiques en raison de l'usage croissant de manuels en langue nationale.
En Indonésie, où les études supérieures sont, depuis l'indépendance, conduites en indonésien, les premiers textes sociologiques furent traduits du hollandais. Cependant, après le départ des Hollandais, un soutien américain majeur à l'enseignement de la sociologie de la part des États-Unis, a donné lieu, depuis les années 60, à une nouvelle vague de textes traduits cette fois-ci de l'anglais. En Malaisie, le choix du malais comme langue d'enseignement universitaire a suscité le besoin de traduire les mots-clés anglais. Au Brunei Darussalam, si l'enseignement universitaire se fait en anglais, les étudiants de langue malaise ont ressenti la nécessité de traduire les documents sociologiques pour réussir dans leur apprentissage.
Bien que ces trois pays se soient accordés pour standardiser la terminologie et la morphologie, le langage sociologique est dans une certaine mesure devenu divergent. Pendant ce temps, la pénurie de traducteurs qualifés empêche la production suffisante et adéquate de traductions.
Cet article aborde (1) les notions de « transparence » et « d'invisibilité » dans l'élaboration de textes cibles en langue indonésienne et malaise ainsi que (2) la possibilité de « domestiquer » les concepts et méthodologies et de fournir des textes cibles qui puissent être utilisés tant pour les études que pour la recherche.
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Byron Lands in Korea: Translation and Literary/Cultural Changes in Early Twentieth‑Century Korea
Theresa Hyun
pp. 283–299
AbstractEN:
Byron Lands in Korea : Translation and Literary/Cultural Changes in Early Twentieth-Century Korea — This article deals with the role of translation during the formative phase of modern Korean poetry. Most scholars think that the work of poet/translators of the early twentieth century like Ch'oe Namson emphasized transmitting a message rather than technique. I assert that we need to re-examine the crucial relationship of the new poetic rhythms and images used by Ch'oe and the development of modern Korean poetic forms in the 1920s.
FR:
Byron en Corée : traduction et changements littéraires/culturels en Corée au tournant du siècle — Cet article étudie le rôle qu'a joué la traduction dans l'émergence de la poésie coréenne moderne. La plupart des chercheurs croient qu'au tournant du siècle, les poètes/traducteurs tels Ch'oe Namson se sont attachés à transmettre davantage le message que la forme. Nous croyons qu'il est nécessaire de reconsidérer le lien étroit qui unit les images et rythmes poétiques créés par Ch'oe et le développement, dans la poésie coréenne des années vingt, de nouvelles formes.
Comptes rendus de lecture
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Fernando Poyatos ed. Nonverbal Communication and Translation. Amsterdam/Philadelphia, John Benjamins, 1997.
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Shanta Ramakrishna ed. Translation and Multilingualism: Post-Colonial Contexts. Delhi, Pencraft International, 1997.
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Mark Shuttleworth with Moira Cowie. Dictionary of Translation Studies. Manchester, St. Jerome Publishing, 1997.
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Jean-Paul Vinay and Jean Darbelnet. Comparative Stylistics of French and English, trans. and ed. by Juan C. Sager and M.‑J. Hamel. Amsterdam/Philadelphia, John Benjamins, 1995.