Abstracts
Résumé
Quand elle révèle à la reine Guenièvre qu’elle est au courant de ses amours, la dame de Malehaut expose aussi en quelques mots le rôle et la fonction du confident d’une manière qui n’est pas sans rappeler la présentation qu’en fait Guillaume de Lorris dans le Roman de la Rose. Permettant de « descovrir son penser », et de se « solacier », la confidence crée un lien d’amitié puissant entre les personnages. Les confidents, comme l’a montré Frédérique Le Nan dans sa thèse sur le secret, « soulagent [les détenteurs des secrets] de l’extraordinaire tension qu’ils infligent. » Cependant, nous devons constater que si le mécanisme de la confidence est fort bien décrit par le roman, le contenu de ces confidences est rarement rapporté dans les dialogues : ceux-ci sont en général constitués d’actes de langage déclaratifs par lesquels les personnages s’engagent l’un envers l’autre, le contenu même des confidences est en général laissé à la discrétion du discours narrativisé. Par ailleurs, la relation entre les confidents n’est pas si idéale qu’elle en a l’air car les personnages, déchirés entre le désir de ne pas blesser leur confident et leur envie de parler, sont progressivement condamnés au mutisme.
Mots-clés :
- littérature médiévale,
- Lancelot en prose,
- dialogues