Abstracts
Résumé
Dans un temps où l’on cherche à vivre autrement la différence, sans une dévaluation de « l’autre », cet article présente des résultats d’une recherche réalisée sur le terrain à Montréal (Québec, Canada) dans le cadre de laquelle on a écouté le récit autobiographique spirituel de femmes féministes engagées dans des pratiques interculturelles ou interreligieuses. La recherche se situe dans le contexte canadien et québécois où des féministes antiracistes de la base distinguent différents groupes géopolitiques entre lesquelles se jouent des relations inégalitaires et postcoloniales, dont les Autochtones, les personnes immigrantes, les Anglais et les Français. Sur le plan théorique, le travail s’inscrit dans le champ d’une théologie féministe interculturelle et multireligieuse. On a écouté les récits de femmes qui appartiennent à diverses traditions religieuses ou spirituelles. Quelles stratégies mettent-elles en oeuvre pour créer une justice relationnelle ? On a retenu quatre dimensions de leurs actions : la critique des hiérarchies pour instaurer l’égalité, un désapprentissage des propres préjugés, la construction d’une estime de soi qui intègre les histoires de souffrance de soi et des autres, et la force transformatrice du groupe d’affinité.
Abstract
In those times, when one tries to live the difference in other ways, without devaluating “the other”, this paper presents the results of a study made in Montréal (Québec, Canada) that focused on the autobiographical spiritual narratives of feminist women that are engaged in intercultural or interreligious practices. The study is made in a context where grassroots antiracist feminists distinguish different geopolitical groups between which unequal and postcolonial relations take place, including Natives, migrants, French and English people. On the theoretical level, the study belongs to the field of an intercultural and multireligious feminist theology. We heard the narratives of women coming from different religious or spiritual traditions. What strategies do they have to create a relational justice? Four dimensions are found in their actions: criticizing hierarchies to create equality, unlearning their own biases, building up a self-esteem that integrates their tales of suffering, as well as others’, and the transforming force of their group of affinity.
Appendices
Bibliographie
- Braidotti, R. (2003), « Vers une subjectivité viable : un point de vue philosophique et féministe », dans M-G Pinsart, dir., Genre et bioéthique. Annales de l’Institut de philosophie et de sciences morales, Paris, Vrin, p. 27-52.
- Braidotti, R. (2013), The Posthuman, Cambridge, Polity Press.
- Jones, S. (2011), « Feminist Theology and the Global Imagination », dans S. Briggs et M. McClintock Fulkerson, dir., The Oxford Handbook of Feminist Theology, Publié sur Oxford Handbooks Online, Janvier 2012, p. 23-50.
- Keller, C. (2004), « The Love of Postcolonialism : Theology in the Interstices of Empire », dans C. Keller, M. Nausner et M. Rivera, dir., Postcolonial Theologies. Divinity and Empire, St. Louis, Chalice Press, p. 221-242.
- McClintock Fulkerson, M. et Briggs, S. (2011), « Introduction », dans S. Briggs et M. McClintock Fulkerson, dir., The Oxford Handbook of Feminist Theology, Publié sur Oxford Handbooks Online, Janvier 2012, p. 1-20.