Abstracts
Résumé
La réappropriation de rites de passage islamiques que sont le mariage, l’aqîqa et la circoncision, par des femmes converties à l’islam, marque leur inscription dans un nouveau groupe d’appartenance. La mise en conformité de rituels traditionnels avec les exigences du renouveau islamique contemporain, tel qu’il prend forme en France, en sus de la négociation avec une culture héritée non islamique qu’elles mettent en oeuvre, s’apparente à un agencement de l’entre-deux qui participe, d’une part, à leur inclusion sociale au sein de la communauté de croyants et, d’autre part, à produire une nouvelle éthique religieuse. Toutefois, à la suite d’une volonté marquée de dé-culturer le religieux, de se distancier de rites perçus comme coutumiers et non valides sur le plan religieux, la fonction de rassemblement des ritualités se limite à un entre-soi religieux, car une mise à distance, voire une mise à l’écart des familles s’opère.
Abstract
The re-appropriation of Islamic rites of passage such as marriage, aqiqa and circumcision by women having converted to Islam denotes their belonging to a new social group. Making traditional rituals comply with the requirements of French-style contemporary Islamic revival, in addition to the necessary negotiations with inherited non-Islamic culture, is a sort of « in-between » arrangement. On the one hand, it contributes to their inclusion in the community of believers, and on the other hand, it forges a new religious ethic. However, given the determination to « deculturize » religion, to create a distance from rituals perceived as traditional, superstitious and not valid from a religious point of view, the function of these rituals that gather people together is simply that of a religious group identity, for families are kept at a distance, if not completely excluded.
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