Abstracts
Résumé
Quand Jean-Pierre Chauveau édite les Oeuvres diverses de Théophile de Viau, il adopte un style de présentation de l’anthologie en rupture avec les choix de ses prédécesseurs. Renonçant au classement générique et à la reprise des pièces de circonstance destinées à retracer la carrière courtisane du poète, il organise le parcours chronologique de l’oeuvre en fonction des étapes de la « destinée dramatique » de celui-ci (succès, disgrâce, prison, mort), tout en sélectionnant les poésies les plus accessibles à l’émotion immédiate des lecteurs, d’emblée éveillée par le titre pathétique tiré des derniers vers du poète mort à 36 ans : Après m’avoir tant fait mourir. Par ces divers modes d’actualisation, le recueil trouve une place légitime dans la collection « Poésie/Gallimard », vouée principalement à la diffusion des oeuvres poétiques contemporaines, françaises et étrangères, et entre en résonance, au début du xxie siècle, avec l’histoire du siècle précédent marqué par la persécution des artistes et des intellectuels.
Abstract
When editing Théophile de Viau’s Oeuvres diverses, Jean-Pierre Chauveau chose a style of presentation that broke away from that of his predecessors. Rejecting generic classification and the reprise of fugitive works intended to retrace the poet’s courtesan career, he organized the work’s chronological trajectory based on the stages of Viau’s “dramatic destiny” (success, disgrace, prison, death) while selecting those poems most immediately and emotionally accessible to readers taken aback by the mournful title of the final verses of the poet, dead at 36: Après m’avoir tant fait mourir. Thanks to these different updating modes, the anthology finds a legitimate place in the “Poésie/Gallimard” collection, devoted for the most part to the distribution of contemporary French and foreign poetry. As well, it resonates, in the early twenty-first century, with the history of the preceding century marked by the persecution of artists and intellectuals.