Abstracts
Résumé
Directeur du Vieux-Colombier à Paris, Jacques Copeau y a mis en scène dix-sept nouvelles pièces françaises entre 1919 et 1924. Selon quels choix visuels ? Archives et manuscrits conservés à la Bibliothèque nationale de France permettent de cerner les créations scéniques du Paquebot Tenacity et de Michel Auclair par Charles Vildrac, de L’oeuvre des athlètes par Georges Duhamel, des Plaisirs du hasard par René Benjamin, de Bastos le hardi par Léon Régis et de L’imbécile par Pierre Bost. Si les références au cinéma – jugé inférieur au théâtre par Copeau – sont totalement absentes de ses décors, accessoires et costumes, il construit un savant réseau d’images fixes, peintures et photographies, à l’intérieur de ses spectacles. Avec La maison natale, pour la première fois, Copeau dramaturge associe texte et mise en scène en se donnant le rôle d’un vieillard à moitié fou, métaphorique du créateur, qui, retranché dans une mansarde, au sein d’une famille qui se déchire, manipule un petit théâtre miniature. Par cette création particulière, il illustre sa conviction que les jeux avec les images et les objets offrent un point commun entre les enfants, les acteurs, les dramaturges et les metteurs en scène, créant, dès lors, des liens de complicité essentiels avec le public.
Abstract
Director of the Vieux-Colombier in Paris, Jacques Copeau staged 17 new French plays within its walls between 1919 and 1924. What visual choices were used? Archives and manuscripts in the Bibliothèque nationale de France identify the stage creations for Paquebot Tenacity and Michel Auclair by Charles Vildrac, L’oeuvre des athlètes by Georges Duhamel, Plaisirs du hasard by René Benjamin, Bastos le hardi by Léon Régis and L’imbécile by Pierre Bost. Although there are no references to cinema—which Copeau viewed as inferior to theatre—in his sets, props and costumes, he constructs an ingenious network of still images, paintings and photographs within his mise-en-scènes. With La maison natale, Copeau the playwright associates text and performance for the first time by assuming the role of a half-mad old man, a metaphor for the creator, who, ensconced in the attic of a squabbling family, operates a miniature stage. By means of this particular play, he illustrates his conviction that games with images and objects are a point in common among children, actors, playwrights and directors, and therefore establish essential connections with the audience.