Abstracts
Résumé
Cet article propose d’interroger les limites de la phrase quignardienne à partir de certaines formes récurrentes : brachylogies, sommaires, asyndètes, les « bienfaits du fragment » dans l’attaque — globalement, un travail syntaxique instruisant sa propre disjonction. Par cette cartographie des formes disjonctives, on observe un effet paradoxal d’imprévisibilité ou d’indécidable — c’est, en somme, la rhétorique du traité : « pas de but, pas de stratégie, pas de conscience » (Petits traités i). Cette rhétorique est paradoxale, parce qu’elle est mise au service d’un discours extrêmement maîtrisé dans son dessein général — une maîtrise que l’on constate dans la lecture de Quignard par le monde universitaire, qui se sert généralement des outils d’analyse présents dans le texte. Sans contester cette maîtrise, cette étude propose de la lire autrement.
Abstract
This article aims to investigate the limits of the Quignardian sentence based on certain recurring forms: brachylogies, summaries, asyndeta, the “benefits of the fragment” in the attack—overall, a syntactic work instructing its own disjunction. Through this mapping of disjunctive forms, we observe a paradoxical effect of the unforeseeable or undecidable—it is, in summary, the rhetoric of the treatise: “no aim, no strategy no conscience.” (Petits traités i). This rhetoric is paradoxical, in that it enables a discourse whose overall design is tightly mastered—a mastery one observes in the reading of Quignard by the Academy, which generally uses tools of analysis found in the text. Without disputing this mastery, the present study proposes a different reading.