Abstracts
Résumé
La querelle sur le genre pastoral, qui occupera la critique des années 1685 à 1730, suppose une entreprise de redéfinition générique selon laquelle les théoriciens chercheront de nouveaux modèles pouvant exemplifier la nouvelle pastorale française et galante qu’ils envisagent. C’est ainsi que la réception critique qu’on fera des oeuvres de Madame Deshoulières participera au développement d’un style champêtre moderne qui sera pleinement investi par les poètes de la fin du siècle. Dans cette optique, on verra s’affirmer un goût renouvelé pour l’élégie, genre généralement délaissé dans la première moitié du siècle, qui accompagnera cette fois la vogue en faveur d’une poésie sentimentaliste. Deux facteurs semblent alors avoir contribué à faire de Madame Deshoulières un modèle dans ce domaine : d’abord, elle constitue une figure marquante de ce passage du genre de l’élégie vers un mode élégiaque adossé à l’esthétique galante et rattaché à une promotion des genres mineurs ; ensuite, les qualités de naturel et de délicatesse qu’on accorde au style de la poétesse ont favorisé sa mise à profit dans le cadre d’une revalorisation de la sensibilité servant désormais de socle à la poésie pastorale en général et à l’élégie en particulier.
Abstract
The quarrel about the pastoral style, which was a focus of criticism from 1685 to 1730, supposed a major generic redefinition, where theoreticians looked for new models to exemplify the new French pastoral and galant mode they envisioned. Accordingly, the critical reception of the works of Madame Deshoulières contributed to the development of a modern pastoral style that would be widely practiced by poets in the late eighteenth century. From this perspective, one notices a renewed taste for the elegy, a genre generally neglected during the first half of the century, which now accompanied the vogue for sentimental poetry. Accordingly, Madame Deshoulières became a model in this area for two reasons: first, she was a leading figure during this passage from the elegy genre to an elegiac mode based on the galant aesthetic and associated with a promotion of minor genres; and second, the qualities of naturalness and delicacy imputed to the poetess’s style were useful for reevaluating the sensibility that was henceforth the cornerstone of pastoral poetry in general and the elegy in particular.