Abstracts
Résumé
Dès les débuts de l’installation des Français en Nouvelle-France, on voit les missionnaires se mettre à l’étude des langues autochtones et fabriquer presque simultanément différents outils d’apprentissage dans un effort manifeste de grammatisation. Ce processus de description des langues amérindiennes s’inscrit dans un mouvement plus général de linguistique missionnaire, dont les fondements théoriques reposent sur la croyance de l’époque en un langage mental originel. Le latin étant utilisé comme modèle de référence pour décrire les langues « sauvages », la perspective s’en trouve forcément faussée. Cet article propose une première réflexion sur ce phénomène en se fondant en particulier sur l’édition et l’analyse des « Notes sur l’algonquin » du P. Louis André, missionnaire auprès des Montagnais entre 1693 et 1709.
Abstract
From the earliest days of the colony in New France, missionaries were studying the aboriginal languages while simultaneously creating various learning tools in an obvious grammatization effort. This process of describing Amerindian languages falls within a more general missionary linguistics movement, whose theoretical foundations rested on the conventional belief in a first mental language. With Latin as a model of reference for describing “savage” languages, perspective was inevitably distorted. The present article proposes a first study of this phenomenon based particularly on the publication and analysis of “Notes on Algonquian” by Father Louis André, missionary to the Montagnais Indians between 1693 and 1709.