Abstracts
Résumé
Louis d’Ussieux écrivit deux recueils de nouvelles à la fin du xviiie siècle. Dans le choix de ses titres et dans un avertissement, il se réfère au modèle de Segrais autant qu’à celui de Boccace, mais il souligne surtout l’influence qu’a exercée sur lui Baculard d’Arnaud. En prenant pour exemple quatre nouvelles extraites du recueil des Nouvelles françaises, dont deux au moins sont presque des plagiats, on montrera comment l’influence du théâtre a fait évoluer le genre de la nouvelle donnée pour une « anecdote » : la disposition des dialogues, le choix des scènes devenues plus importantes que les passages narratifs, l’intérêt pour l’éloquence et les excès pathétiques demandent au lecteur d’assister à un véritable spectacle, conforme à l’esthétique du drame. Ce projet est confirmé par l’illustration qui détermine la lecture en choisissant des épisodes spectaculaires de nature à intéresser les « âmes sensibles ».
Abstract
Louis d’Ussieux wrote two collections of short stories in the late eighteenth century. In the choice of his titles and in an advertisement, he was inspired by the models of Segrais and Bocaccio, but makes particular mention of the influence of Baculard d’Arnaud. By considering, for example, four short stories drawn from his collection Nouvelles françaises (French short Stories), at least two of which were virtually plagiarized, we will show how the influence of the theatre caused the genre of the short story told as an “anecdote” to evolve: the arrangement of the dialogues, the choice of scenes that have become more important than the narrative passages, the interest in eloquence and the pathetic excesses all call for the reader to assist at a genuine spectacle in conformity with the aesthetic of the drama. This project is confirmed by the illustration that determines the reading through the choice of spectacular episodes of a nature to interest “sensitive souls”.