Abstracts
Résumé
Hélène Cixous, dans son récit intitulé Les rêveries de la femme sauvage, emprunte à la psychanalyse le phantasme des origines et la scène primitive (rêvée, imaginée, inventée) afin de reformuler les souvenirs douloureux de son enfance passée en Algérie. Cette lecture se penche sur les stratégies d’écriture qui composent une scénographie onirique, laquelle se manifeste à travers plusieurs scènes marquantes qui tournent autour de l’identité sexuelle de la narratrice. La résistance au récit, l’oubli, l’aveuglement devant le passé sont autant de motifs qui sont analysés ici afin de mettre au jour une poétique de la confession où l’écriture, loin d’être réparatrice, est envisagée comme une rêverie, seule voie possible pour énoncer les trahisons de l’enfance.
Abstract
In her narrative entitled Les rêveries de la femme sauvage (Daydreams of the Wild Woman), Hélène Cixous borrows from psychoanalysis the fantasy of origins and the primal scene (dreamed, imagined, invented) to reformulate the painful memories of her childhood in Algeria. This reading focuses on the writing strategies used to create a dreamscape, emphasized by several striking scenes centred on the narrator’s sexual identity. Resistance to the narrative, loss of memory and denial in the face of the past are sub-themes analyzed to reveal a poetics of confession in which writing, far from being a healing force, is viewed as a daydream, and the only possible way of expressing the betrayals of childhood.