Abstracts
Résumé
Dans cet article, nous abordons les conséquences de la transformation néolibérale de l’État-providence pour les pratiques de collaboration dans l’action et l’intervention communautaire au Québec. Plus particulièrement, nous nous attardons aux obstacles qui se dégagent de l’approche néolibérale de la collaboration pour les pratiques d’organismes communautaires qui s’intéressent aux jeunes qui ont des difficultés de nature judiciaire. L’étude de cette question est réalisée à partir de l’approche gramscienne de l’hégémonie. Trois types d’obstacles sont décelés dans cet article : les obstacles concernent l’efficacité des pratiques d’intervention, ceux reliés au soutien économique de l’action communautaire et ceux relevant de la dimension déontologique. Dans les conclusions, nous soulignons l’importance de situer cette problématique dans le cadre du rapport Société civile-État.
Mots-clés :
- action communautaire,
- collaboration néolibérale,
- nouveau management public,
- société civile,
- hégémonie
Abstract
In this article, we discuss the consequences of the neoliberal transformation of the welfare state for collaboration in the field of community action and intervention in Quebec. More particularly, we focus on the barriers that emerge from the neoliberal approach to collaboration around the practices of community-based organizations working with youth in conflict with the law. We base our study on the Gramscian study of hegemony. Three types of obstacles are identified in this article: the obstacles concerning the effectiveness of intervention practices, those related to the economic support of community action and those relating to the ethical dimension. In conclusion, we stress the importance of situating this issue in the context of the Civil Society-State relationship.
Keywords:
- community action,
- neoliberal collaboration,
- civil society,
- state,
- hegemony
Appendices
Bibliographie
- Bayart, J.-F. (2006). L’État en Afrique : la politique du ventre. Paris : Fayard.
- Bentayeb, N., E. González Castillo, E. Greissler et I. Morissette (2019). Bilan de la démarche de pérennisation du projet SAJ : processus et résultats, Laval, Ville de Laval.
- Bernier, J. et K. Triollet (2018). « Luttes populaires à Pointe-Saint-Charles : résistance et résilience », Nouveaux Cahiers du socialisme, no 20, p. 119-127.
- Bherer, L. et J.-P. Collin (2012). « Enjeux urbains et mobilisation politique : de la subsidiarité à la gouvernance institutionnalisée », dans D. Fougères (dir.), Histoire de Montréal et de sa région. Tome II. De 1930 à nos jours, Québec, Presses de l’Université Laval, p. 1169-1208.
- Bouchard, M. J. (2006). « De l’expérimentation à l’institutionnalisation positive : l’innovation sociale dans le logement communautaire au Québec », Annals of Public and Cooperative Economics, vol. 77, no 2, p. 139-166.
- Bourque, D. (2012). « Intervention communautaire et développement des communautés », Revue d’intervention sociale et communautaire, vol. 18, no 1, p. 40-60.
- Bourque, D. et R. Lachapelle (2007). « L’approche socio-institutionnelle en organisation communautaire », dans D. Bourque et coll. (dir.), L’organisation communautaire. Fondements, approches et champs de pratique, Québec, Presses de l’Université du Québec, p. 101-117.
- Buttigieg, J. A. (1995). « Gramsci on Civil Society », Boundary, vol. 22 no 3, p. 1-32.
- Caillouette, J. (1994). « L’État partenaire du communautaire : vers un nouveau modèle de développement », Nouvelles pratiques sociales, vol. 7, no 1, p. 161-175.
- Caillouette, J. (2001). « Pratiques de partenariat, pratiques d’articulation identitaire et mouvement communautaire », Nouvelles pratiques sociales, vol. 14, no 1, p. 81-96.
- Cefaï, D. (2007). Pourquoi se mobilise-t-on ?, Paris, La Découverte-Mauss.
- Chandhoke, N. (2002). « The Limits of Global Society », dans H. Anheier, M. Glasius et M. Kaldor (dir.), Global Civil Society, Oxford, Oxford University Press, p. 35-53.
- Côté, L., B. Lévesque et G. Morneau (2009). État stratège, participation citoyenne, Québec, Presses de l’Université du Québec.
- Depelteau, J., F. Fortier et G. Hébert (2013). Les organismes communautaires au Québec. Financement et évolution des pratiques. Rapport de recherche, Montréal, IRIS.
- Ducharme, É. et F. Lesemann (2011). « Les fondations et la “nouvelles philanthropie” : un changement de paradigmes scientifiques et politiques », Lien social et politiques, no 65, p. 203-224.
- Fontaine, A. (2004). Balises et enjeux de définition du travail de rue, Québec, Association des travailleurs de rue du Québec. http://www.rapjeunesse.com/wp-content/uploads/2013/03/balises-et-enjeux-de-definition-du-travail-de-rue.pdf
- Fontaine, A. (2013). « Le travail de rue : accompagner les jeunes au fil de leurs aléas existentiels et quotidiens », Lien social et politiques, no 70, p. 189-203.
- Fréchette, L. (2007). « L’approche sociocommunautaire dans le développement social des communautés », dans D. Bourque et coll. (dir.), L’organisation communautaire. Fondements, approches et champs de pratique, Québec, Presses de l’Université du Québec, p. 119-136.
- González Castillo, E. (2015). « Community Action and Immigration in the City of Montreal », Dialectical Anthropology, vol. 30, no 2, p. 165-182.
- González Castillo, E. (2022). « External Intimacy: Community-based Intervention Concerning Crime and the Integral State in Quebec », Social & Legal Studies, vol. 31, no 6, p. 893-913.
- González Castillo, E. et M. Goyette (2014). Travail de rue à Montréal-Nord. Structure, impact et partenariat, Montréal, Ville de Montréal et Ministère de l’Emploi et de la Sécurité sociale.
- González Castillo, E. et M. Goyette (2021). « L’intervention communautaire en criminologie vue par le biais d’une approche gramscienne », dans C. Côté-Lussier, D. Moffette et J. Piché (dir.), Enjeux criminologiques contemporains. Au-delà de l’insécurité et de l’exclusion, Ottawa, Presses de l’Université d’Ottawa, p. 237-260.
- Gramsci, A. (2011). Guerre de mouvement et guerre de position, Paris, La Fabrique.
- Groulx, L.-H. (2009). « La restructuration récente des politiques sociales au Canada et au Québec : éléments d’analyse », Labour/Le travail, no 63 (Printemps), p. 9-46.
- Harvey, D. (1989). The Condition of Postmodernity, Cambridge, Blackwell.
- Heron, B. A. (2019). « Le néolibéralisme et la réglementation du travail social. Implications d’une résistance épistémique », Revue canadienne de service social, vol. 36, no 2, p. 9-27.
- Hetherington, K. (2011). Guerrilla Auditors: The Politics of Transparency in Neoliberal Paraguay, Durham et Londres, Duke University Press.
- Jetté, C. (2008). Les organismes communautaires et la transformation de l’État-providence. Trois décennies de coconstruction des politiques publiques dans le domaine de la santé et des services sociaux, Québec, Presses de l’Université du Québec.
- Jetté, C. (2017). « Action communautaire, militantisme et lutte pour la reconnaissance : une réalité historique, politique et sociologique », Reflets, vol. 23, no 1, p. 28-56.
- Kearney, M. et Y. Vaillancourt (2006). « Communautés locales : interaction et collaboration : les collaborations stratégiques en développement local ou comment améliorer la qualité de vie en soutenant la citoyenneté participative », Cahiers du LAREPPS, vol. 60, no 3, p. 1-41.
- Lamoureux, È. (2009). Art et politique. Nouvelles formes de l’engagement artistique au Québec, Montréal, Écosociété.
- Lamoureux, J. et D. Lamoureux (2009). « Histoire et tensions d’un mouvement », Relations, mars, p. 15-17.
- Lavoie J. et J. Panet-Raymond (2014). La pratique de l’action communautaire, Québec, Presses de l’Université du Québec.
- Linteau, P.-A., J.-C. Robert, R. Durocher et F. Ricard (1989). Histoire du Québec contemporain. Le Québec depuis 1930, Montréal, Boréal.
- Massé, R. (2004). « Les groupes communautaires comme espaces moraux », dans F. Saillant, M. Clément et C. Gaucher (dir.), Identités, vulnérabilités, communautés, Montréal, Nota bene, p. 307-324.
- McBride, S. et J. Shields (1993). Dismantling a Nation: Canada and the New World Order, Halifax, Fernwood Publishing.
- Métivier, C. (2018). « À bout de souffle. L’action communautaire en 2018 », Nouveaux Cahiers du socialisme, no 20, p. 23-30.
- Paquin, S. (2005). « Le partenariat dans la prévention du crime en milieu urbain : les défis d’une culture à consolider », Revue canadienne de criminologie et de justice pénale, vol. 47, no 2, p. 317-336.
- Paye, O. (2005). « La gouvernance : d’une notion polysémique à un concept politologique », Études internationales, vol. 36, no 1, p. 13-40.
- Saulnier, M., E. González Castillo, A. Fontaine et M. Goyette (2016). Interventions de milieu en Montérégie Est, Montréal, CRÉVAJ.
- Spergel, I. A. et S. F. Grossman (1997). « The Little Village Project: A Community Approach to the Gang Problem », Social Work, vol. 42, no 5, p. 456-470.
- Thomas, P. D. (2021). « After (Post) Hegemony », Contemporary Political Theory, vol. 20, no 2, p. 318-340.
- Visscher, C. de et F. Varone (2004). « La nouvelle gestion publique en action », Revue internationale de politique comparée, vol. 11, no 2, p. 177-185.
- White, D. (2012). « L’institutionnalisation de la résistance : la politique québécoise de reconnaissance et de soutien de l’action communautaire », Cahiers de recherche sociologique, no 53, p. 89-120.