Abstracts
Résumé
Fondé en 1889, le parc Sohmer a habité le paysage culturel de Montréal pendant trente ans, mais n’a suscité jusqu’à présent que deux études d’envergure et quelques articles qui ne donnent qu’une idée vague de son activité musicale. On ignore à peu près tout de la nature et de la dimension véritables de son répertoire, de la part occupée par la « bonne musique » et la « musique à danser », les répertoires ancien et contemporain, national et international. S’appuyant sur un corpus encore mince, cet article décrit la méthodologie et les objectifs d’une étude qui permettra à l’auteure de déterminer, une fois la collecte et l’analyse des programmes complétées, le rôle du parc Sohmer dans l’éducation musicale d’une clientèle de classe moyenne qui ne possédait que peu d’instruments pour s’initier sérieusement à la musique. Les résultats fragmentaires exposés ici semblent indiquer que la fréquentation du parc a pu contribuer à « apprivoiser le public » à une musique d’un style plus « relevé » et à l’acheminer vers les concerts ou les spectacles lyriques offerts dans les théâtres conventionnels du centre-ville. Une fois terminée, la recherche devrait donner une image plus achevée de ce qu’un témoin a qualifié de « premier conservatoire du temps ».
Abstract
Founded in 1889, Sohmer Park was a part of Montreal’s cultural landscape for thirty years, but up to the present day it has been the focus of only two substantial studies, as well as several articles that give only a vague idea of its musical activities. We have almost no knowledge of the nature and the true scope of its repertoire, of the percentage taken up by “serious music” versus that taken up by “dance music,” or of older versus contemporary repertoire, of national versus international. Relying on a still somewhat slim body of work, the goal of this article is to call attention to the issues and methodologies underlying the author’s research and to give a brief sketch of its findings. Following the collection and analysis of all the currently available programmes, this study determines, among other things, whether the park contributed in a major way to the development and instruction of a middle-class clientele who had access to few instruments for serious musical training, to the “education of the public” by more “sophisticated” music and to the attraction of this audience to concerts and lyrical productions offered by traditional downtown theatres. The goal of this essay is to provide a more complete picture of what a contemporary witness described as “the leading conservatory of the day.”
Appendices
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