Abstracts
Résumé
En 1967, année du centenaire de la Confédération canadienne, la tenue à Montréal d’une grande Exposition universelle internationale (« Expo 67 ») a permis à maints compositeurs québécois et canadiens d’atteindre un public large et varié. Trois oeuvres particulièrement marquantes ont été diffusées quotidiennement à l’intérieur de pavillons de l’Exposition. Tandis que Serge Garant concevait une musique de film pour le pavillon thématique L’homme et les régions polaires (oeuvre instrumentale qui deviendra un an plus tard Amuya), Gilles Tremblay réalisait la sonorisation du pavillon du Québec et Otto Joachim créait dans son studio privé l’oeuvre Katimavik, destinée au pavillon du Canada mais diffusée en plein air et entièrement élaborée à partir de sons électroniques. Différents documents montrent que ces trois oeuvres, d’une esthétique indéniablement moderne, ont été conçues en fonction d’un contexte et d’un espace public très particulier, et que leur impact sur le grand public et la critique fut considérable.
Abstract
In 1967, the 100th anniversary of Canadian confederation, Montreal’s hosting of the World Fair (“Expo 67”) allowed many Quebec and Canadian composers to reach a large and varied public. Three particularly memorable works were broadcast daily in the fair’s pavilions. Serge Garant composed film music for the thematic pavilion Man and the Polar Regions (an instrumental work that one year later would become Amuya), Gilles Tremblay prepared the soundtrack for the Quebec pavilion, while Otto Joachim created Katimavik in his private studio for the Canadian pavilion, a work played through loudspeakers out-of-doors, consisting entirely of electronic sounds. A number of documents show that these works, in an undeniably modernist aesthetic, were conceived in terms of a very particular context and public space, and that they had a considerable impact on the general public and critics alike.
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Appendices
Notes biographiques
Professeur titulaire à l’Université de Sherbrooke, Jean Boivin détient un Diplôme d’études approfondies de l’Université de Paris IV-Sorbonne et un doctorat en musicologie de l’Université de Montréal. Il s’intéresse à différents aspects de l’histoire musicale du 20e siècle, tant au Québec qu’en Europe. Son livre La classe de Messiaen (Paris, Bourgois, 1995) a été couronné de plusieurs prix. Il a été invité à participer à plusieurs colloques internationaux et a collaboré à divers ouvrages collectifs (parus notamment aux éditions Garland, Einaudi, Actes Sud, IQRC, Ashgate et Symétrie). On lui doit plusieurs articles sur l’histoire de la musique moderne et contemporaine au Québec et au Canada, publiés par exemple dans les revues Circuit, Intersections et dans les Cahiers d’histoire de la radiodiffusion (France). Le prix de « L’article de l’année » lui a été décerné par le Conseil québécois de la musique en 1999 et 2002. Il a présidé la Société québécoise de recherche en musique de 1998 à 2001 et dirigé le département de musique de l’Université de Sherbrooke de 2003 à 2006. Depuis l’automne 2013, il est le rédacteur en chef des Cahiers de la Société québécoise de recherche en musique. Il prépare une monographie sur l’histoire de la musique moderne au Québec (1930-1967).
Patrick Hébert détient une maîtrise en histoire de l’Université de Sherbrooke et une formation de troisième cycle en histoire de la culture (cinéma) à l’Université de Montréal, ainsi qu’un baccalauréat en pédagogie. Titulaire de la bourse d’excellence institutionnelle de la Faculté des études supérieures (histoire) de l’Université de Montréal, il a enseigné la méthodologie en sciences humaines au Cégep de Sherbrooke. Il a publié plusieurs articles et prononcé de nombreuses conférences. Réalisateur primé pour ses premiers films, Cercles vicieux (2005) et École... logis ? (2006), créateur et directeur d’un collectif de production vidéo sans but lucratif de 2003 à 2010 et enseignant au secondaire depuis 2002, il a créé un cours de création et de critique des arts médiatiques destiné aux adolescents et enseigne maintenant le 7e art et les médias visuels modernes au secondaire depuis 2008.
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