Abstracts
Résumé
Dans le domaine de la musique, aux yeux des créateurs et des interprètes, l’expression « recherche-création » peut apparaître comme l’union quelque peu embarrassante de deux concepts étrangers, voire contradictoires, enchaînés pour le meilleur et pour le pire dans un oxymore troublant. D’un côté la spontanéité, l’affectivité et l’intuition du musicien; de l’autre avance avec lenteur et prudence l’activité raisonnée et distanciée du chercheur musicologue. Ici la chaleur de l’exaltation, là le froid regard de l’observateur rigoureux. Or, de nos jours, le musicien ne peut désormais plus échapper à un devoir de critique et de réflexion. Le présent article, avec l’aide du Paradoxe sur le comédien de Diderot (1773), cherche donc à résoudre cette équation en proposant une analyse des deux faces de l’oxymore et en suggérant quelques pistes de solution dans le domaine universitaire.
Abstract
For creators and performers in the field of music, research-creation may appear as a somewhat awkward union of two different, even contradictory concepts, joined together for better or for worse and forming a rather disturbing oxymoron. On one hand, we have the musician’s effervescent spontaneity, feeling, and intuition; on the other, the careful progress and abstract reasoning of the musicological researcher. Here, we imagine warmth of exaltation, and there, the cold gaze of the rigorous observer. The problem, however, is that performing musicians today can no longer escape the duty of critical reflection. With Diderot’s Paradoxe sur le comédien (1773) as support, I will approach the problem by analysing both sides of the “oxymoron” and proposing a few solutions in the academic context.