Abstracts
Résumé
Lors de l’explosion de la pandémie de coronavirus le premier impératif diffusé à la population a été de recalculer les distances de chacun avec chacun. Bien sur, cette mesure de précaution est censée freiner la propagation du virus, mais que nous dit-elle de l’art politique de la modernité? Cet article soutien que le geste politique le plus élémentaire est encore et toujours le calcul de la « bonne distance » entre les humains, et entre les humains et les non-humains. Si depuis Hobbes jusqu’aux néoliberaux ce calcul doit permettre le bon fonctionnement de la triade croissance-circulation-patriarcat (c’est-à-dire rien d’autre que la loi du Capital), il est peut-être temps de s’approprier de la question de la distance pour penser l’après-virus. Histoire de quitter le monde du Capital sans aucune nostalgie.
Mots-clés :
- distance,
- coronavirus,
- circulation,
- croissance,
- patriarcat
Abstract
During the explosion of the coronavirus pandemic the first instruction enacted was « social distancing » that implies to recalculate the distances from each one to each one. Of course, this precautionary measure is supposed to stop the spread of the virus, but what does it tell us about the modern political art ? This article argues that the most basic political gesture is still the calculation of the “right distance” between humans, and between humans and nonhumans. If, from Hobbes to the neoliberals, this calculation should allow the functioning of the triad of growth-circulation-patriarchy (i.e., nothing but the law of Capital), it is perhaps time to take up the question of distance to think about our world after virus and leave the world of Capital without any nostalgia.
Keywords:
- distance,
- coronavirus,
- circulation,
- growth,
- patriarchy
Appendices
Bibliographie
- Aries, Philippe. 1975. Essais sur l’histoire de la mort... Paris: Seuil.
- Braudel, Fernand. 1985. La dynamique du capitalisme. Paris: Arthaud.
- Cantillon, Philippe de. 1755. Essai sur la nature du commerce en général. Londres-Paris.
- Carolis, Massimo De. 2017. Il rovescio della libertà. Tramonto del neoliberalismo e disagio della civiltà. Macerata: Quodlibet.
- Coccia, Emanuele. 2020. Métamorphoses. Éditions Payot & Rivages.
- Felli, Romain. 2016. La grande adaptation : Climat, capitalisme et catastrophe. Paris: Seuil.
- Harper, Kyle. 2019. Comment l’empire romain s’est effondré : Le climat, les maladies et la chute de Rome. Traduit par Philippe Pignarre. La découverte.
- Lussault, Michel. 2009. De la lutte des classes à la lutte des places. Paris: Grasset.
- Pateman, Carole. 2010. Le Contrat Sexuel. Paris: La découverte.
- Rose, Nikolas, et Peter Miller. 2010. « Political Power Beyond the State: Problematics of Government ». The British Journal of Sociology 61 (s1):271‑303. https://doi.org/10.1111/j.1468-4446.2009.01247.x.
- Scranton, Roy. 2015. Learning to Die in the Anthropocene: Reflections on the End of a Civilization. City Lights Publishers.
- Slobodian, Quinn. 2018. Globalists: The End of Empire and the Birth of Neoliberalism. Cambridge, Massachusetts: Harvard University Press.
- Stiegler, Barbara. 2019. «Il faut s’adapter»: Sur un nouvel impératif politique. Paris: Gallimard.
- Strauss, Leo. 1986. Droit Naturel et Histoire - Traduit de l’anglais Par Monique Nathan et Eric de Dampierre. Flammarion. Paris: Broché.