Abstracts
Résumé
Dead ringers, ou dans son titre français Faux semblants, est le treizième long-métrage de David Cronenberg, cinéaste canadien qui a jusque-là essentiellement œuvré dans les genres de l’horreur et du fantastique. S’il fallait isoler un thème récurrent dans son œuvre, ce serait sans doute la question du corps, et plus précisément de ses transformations, de ses métamorphoses. Dans ce long-métrage, Cronenberg, en mettant en scène la vie de deux frères jumeaux gynécologues, poursuit son interrogation sur le corps à travers la question de la gémellité : jusqu’à quel point un même esprit peut-il habiter deux corps ? C’est donc la question du double qui est traitée par ce film : le double compris comme un autre soi, ou autrement dit comme une parfaite duplication de soi. D’ailleurs l’expression dead ringer1 qui donne son titre au film signifie « An exact duplicate », c'est-à-dire « un double parfait », ou « une exacte duplication ». Le film nous pose la question de savoir jusqu’à quel point on peut vraiment adhérer à cette idée : jusqu’à quel point l’autre peut-il n’être que le même dupliqué ? jusqu’à quel point l’autre peut-il n’être que l’identique redoublé ?
Mots-clés :
- Philosophie,
- Cinéma
Appendices
Bibliographie
- Rank O., Don Juan et le double, traduction française S. Lautman, Paris, Payot, 1973
- Green A., « Le double double : ceci et cela », in Dostoïevski, Le Double, Paris, Gallimard, 1980
- Augustin, Les Confessions, traduction J. Trabucco, Paris, Garnier Flammarion, 1964
- Deleuze G., Proust et les signes, Paris, PUF, 2003
- Cronenberg D., Faux semblants, 1988, Etats-Unis/Canada