Abstracts
Résumé
La question examinée porte sur la nature et les règles de la gouvernance moderne. Il s'acquitte d'abord de clarifier le sens des termes fondamentaux. Le concept de modernité est ainsi décrit comme ayant pour corollaire celui de progrès ; et la gouvernance apparaît comme une manière nouvelle de nommer le gouvernement, au sens où ce terme désigne l’administration de la puissance publique ou de la souveraine puissance (MONTESQUIEU, ROUSSEAU). La gouvernance moderne ne renvoie donc à rien d’autre qu’à l’administration de la volonté générale, par opposition à la gouvernance archaïque, gouvernement monarchisant et de tendance despotique. Il s’ensuit que la république est, par excellence, la forme moderne de l’État : les droits de la critique étant consacrés (KANT), le gouvernant est déchu de son statut traditionnel de souverain, dignité à laquelle est désormais élevé le peuple. Mais comment une « gouvernance moderne » est-elle possible en Afrique dans l’actuel contexte géopolitique de la mondialisation ? Il est suggéré que seule une Afrique industrialisée et unie peut acculer à un « contrat international » équitable, analogue amphictyonique du « contrat social ».