Abstracts
Résumé
Il se joue à Kiev en cette fin d'année l'un des drames les plus importants depuis la fin de l'Union soviétique. Le gouvernement ukrainien, lié aux affairistes russes et étranglé par des dettes colossales qui donnent à Moscou un immense pouvoir sur ce pays, a renoncé à signer un accord d'association avec l'Union européenne aux effets limités à court-terme, mais qui indispose la Russie. L'improbable soulèvement de la population de Kiev au nom de l'Europe est venu gripper le scénario écrit d'avance qui aurait vu l'Ukraine rejoindre une Union douanière proposée par Moscou pour renforcer les liens avec ses anciennes dépendances. Dès lors que les manifestants ont tenu et ont évité les excès de violence qui eussent fait le jeu du pouvoir, la crise ukrainienne devient une crise européenne : l'Union européenne devrait assumer les conséquences d'une répression menée à Kiev contre un peuple se réclamant de ses engagements envers lui. Face à l'Europessimisme dominant à l'Ouest, cet appel ne peut rester sans réponse de notre part, à présent que les manifestations de Kiev ont pris le tour d'une guerre de siège dont les protagonistes ne peuvent accepter de perdre la face sans combattre. Sens Public a rendu compte des événements survenus en 2011 en Tunisie et en Égypte sous la plume de Milad Doueihi, puis chroniqué ceux de Montréal l’année suivante grâce à Dominic Desroches. Nous accueillons ici la première chronique écrite directement en français par Oksana Lychkovska, notre collègue d’Odessa, qui dresse le portrait de cet événement.
Mots-clés :
- Maydan,
- Kiev,
- Ukraine,
- pacifisme,
- révolution,
- Europe