Abstracts
Résumé
La connaissance de l’expérience urbaine, si elle relève principalement d’une microsociologie, comporte des intérêts qui vont bien au-delà, interrogeant notamment la tonalité des espaces publics, les performances des équipements et des dispositifs urbains. Ce texte vise en quelque sorte son exhumation alors que d’une part le contexte académique a eu tendance à segmenter les savoirs urbains et que d’autre part la métropolisation contemporaine a mis à mal la figure (souvent fantasmée) de la ville centrée, délimitée, dense et diverse, expressive.
La première partie du texte revient sur les caractéristiques de la sociologie de l’expérience urbaine ; la deuxième montre l’enjeu de comprendre les équipements qui soutiennent cette expérience à partir des cas du banc public et du belvédère ; la troisième interroge les ressources dont nous pouvons disposer pour comprendre le contexte contemporain de la ville décentrée, sans reprendre les visions homogènes et dépréciatives que les spécialistes tendent souvent à construire à son égard ; enfin, c’est la question du regard sociologique qui est posée et de certaines méthodes que nous pouvons activer pour ne pas délaisser une fonction d’interpellation de la recherche urbaine à l’égard des pratiques de l’aménagement, du design jusqu’au paysage. Si l’enjeu du texte est d’abord théorique, il n’est donc pas sans poser des questions au champ de la production et de la transformation intentionnelles des espaces construits.
Mots-clés :
- expérience urbaine,
- espaces publics,
- expressivité,
- dispositifs,
- formes urbaines,
- regard sociologique
Abstract
Knowledge of the urban experience, if it is primarily a microsociology, has interests that go well beyond, including the questioning tone of public spaces, the performances of urban facilities and devices. This paper is somehow its unearthing while on the one hand, the academic context has tended to segment the urban knowledge and that of other, contemporary metropolisation has jeopardize the figure (often imagined) of the city centered, bounded and diverse, expressive.
The first part of the text discusses the characteristics of the sociology of the urban experience ; the second shows the challenge to understand the equipments that support this experience from the case of the public bench and belvedere ; the third questions the resources we can have to understand the contemporary context of the decentred city, without taking homogeneous and disparaging visions that experts often tend to build towards about it. Finally, is the question of the sociological perspective that is asked and of some methods that we can use for not to abandon an interpellation of urban research against management practices, from design to landscape. If the challenge of the text is firstly theoretical, it is not without questions in the field of production and of the intentional transformation of the built spaces.
Keywords:
- urban experience,
- public spaces,
- expressiveness,
- devices,
- urban forms,
- sociological perspective
Resumen
El conocimiento de la experiencia urbana, si ésta depende principalmente de una microsociología, conlleva intereses que van más allá, que interrogan principalmente la tonalidad de los espacios públicos, el desempeño de los equipamientos y de los dispositivos urbanos. Este texto busca en cierta forma su exhumación, mientras que, por una parte, el contexto académico ha tendido a segmentar los saberes urbanos y, por otra, la metropolización contemporánea ha maltratado la figura (con frecuencia imaginada) de la ciudad centrada, delimitada, densa y diversa, expresiva.
La primera parte del texto retoma las características de la sociología de la experiencia urbana ; la segunda, presenta la importancia de comprender los equipamientos que sostienen esta experiencia a partir del caso del banco público y del mirador ; la tercera nos interroga acerca de los recursos de los que podemos disponer para comprender el contexto contemporáneo de la ciudad descentrada, sin retomar las visiones homogéneas y despreciativas que, con frecuencia, los especialistas tienden a construir al respecto ; finalmente, se trata el tema de la postura sociológica y de ciertos métodos que podemos activar para no abandonar una función de interpelación de la investigación urbana con relación a las prácticas del ordenamiento, del diseño al paisaje. Si el texto es ante todo teórico, no deja de cuestionar el terreno de la producción y la transformación intencionales de los espacios construidos.
Palabras clave:
- Experiencia urbana,
- espacios públicos,
- expresividad,
- dispositivos,
- formas urbanas,
- mirada sociológica
Appendices
Bibliographie
- Adam, O. (2012), Les lisières, Paris, Flammarion.
- Barattucci, C. (2006), Urbanisations dispersées, Interprétations / Actions. France et Italie, 1950-2000, Rennes, PUR.
- Barthes, R. (1986), Le bruissement de la langue, Essais critiques IV, Paris, Seuil.
- Becker, H. (2009), Comment parler de la société. Artistes, écrivains, chercheurs et représentations sociales, Paris, La Découverte.
- Bégout, B. (2013), Suburbia. Autour des villes, Paris, Inculte.
- Bégout, B. (2005), La découverte du quotidien, Paris, Allia.
- Bégout, B. (2004), L’éblouissement des bords de route, Paris, Allia.
- Bégout, B. (2003), Lieu commun. Le motel américain, Paris, Allia.
- Benjamin, W. (1939-2009), Paris, capitale du xixe siècle, Paris, Cerf.
- Boltanski, E. et Chiapello, E. (2000), Le nouvel esprit du capitalisme, Paris, Gallimard.
- Bon, F. (2012), Autobiographie des objets, Paris, Seuil.
- Bon, F. (2000), Paysage-fer, Paris, Verdier.
- Bordreuil, J.-S. (2004), « Cultures, attentions visuelles et orchestration des mobilités », in S. Allemand, F. Ascher et J. Lévy, Les sens du mouvement, Paris, Belin, p. 207-215.
- Bordreuil, J.-S. (2002), « La construction de l’incivilité comme cause publique. Pour une intelligence des interactions civiles », in D. Cefaï, I. et Joseph (dir.), L’héritage du pragmatisme. Conflits d’urbanité et épreuves de civisme, Paris, L’Aube.
- Bordreuil, J.-S. (2000), « La ville desserrée » in S. Body-Gendrot, M. Lussault et T. Paquot (dir.), La ville et l’urbain. L’état des savoirs, Paris, La Découverte.
- Bossé, A. (2010), L’expérience spatiale de la visite. Engagement dans l’action, épreuve collective et transformations urbaines, Thèse de doctorat en géographie, Université de Tours, 397 p.
- Bossé, A., L. Devisme et M.Dumont (2007), « Actualité des mythologies pavillonnaires. Le périurbain comme quasi-personnage », inAnnales de la recherche urbaine, n° 102, p. 141-152.
- Bossé, A. et L. Devisme (2011), « Agrestic. Ton univers impitoyable. La série américaine Weeds », inMétropolitiques, 4 novembre 2011, www.metropolitiques.eu/Agrestic-ton-universimpitoyable.html
- Cailly, L. et M.Vanier (2010), La France, une géographie urbaine, Paris, Armand Colin.
- Cefaï, D. et C. Terzi (dir.) (2012), L’expérience des problèmes publics, Paris, ÉHESS, Raisons pratiques.
- Chabard, P. (2001), « L’Outlook Tower comme anamorphose du monde », inLe Visiteur, n°7.
- Chalas, Y. (2000), L’invention de la ville, Paris, Anthropos.
- Chapoulie, J.-M. (2001), La tradition sociologique de Chicago 1892-1961, Paris, Seuil.
- Charmes, É. (2005), La vie périurbaine face à la menace des gated communities, Paris, L’Harmattan.
- Chateauraynaud, F. (2011), Argumenter dans un champ de forces. Essai de balistique sociologique, Paris, Petra.
- Chauvier, E. (2011), Anthropologie de l’ordinaire. Une conversion du regard, Toulouse, Anarchasis.
- De Certeau, M. (1980), L’invention du quotidien, Tome 1, Paris, UGE.
- Deleuze, G. (1990), Pourparlers, Paris, Minuit.
- Devisme, L. (2013), « Rendre visible la ville à elle-même », inPlace Publique, n° 40, p. 7-10.
- Devisme, L. (2011), « Sociologie urbaine : réactions » inUrbanisme n° 380, p. 89-90.
- Devisme, L. (2009), « À la recherche d’une expressivité de l’urbain », inLieux communs n° 12, p. 179-185.
- Devisme, L. (2007), « Oligoptique (alias traceur) », EspacesTemps.net, Dans l’air, 23.07.2007, www.espacestemps.net/articles/oligoptique-alias-traceur/
- Devisme, L. (2005), La ville décentrée, Paris, L’Harmattan.
- Devisme, L. et P. Ouvrard (2013), L’ingénierie de projet d’une prospective citoyenne : ethnographie de la démarche Ma Ville Demain, Nantes 2030. Rapport de recherche pour l’AURAN, Laua, 60 p. hors annexes.
- Ernaux, A. (2000), La vie extérieure, Paris, Seuil.
- Fitzi, G. et D. Thouard (2012), « Réciprocités sociales. Lectures de Simmel : présentation » in Sociologie et sociétés, vol. 44, n° 2, p. 5-18. En ligne : http://id.erudit.org/iderudit/1012918ar
- Fuzesséry, S. et P. Simay (dir.) (2008), Le choc des métropoles. Simmel, Kracauer, Benjamin, Paris, l’Éclat.
- Joseph, I. (2003), « La notion de public : Simmel, l’écologie urbaine et Goffman », in D. Cefaï et D. Pasquier, Les sens du public. Publics fantômes, publics médiatiques, PUF.
- Joseph, I. (1998a), « Paysages urbains, choses publiques », inCarnets du paysage, n° 1, p. 71-89.
- Joseph, I. (1998b), La ville sans qualités, Paris, L’Aube.
- Koolhaas, R. et B. Mau (1995), S, M, L, XL, New York, Monacelli Press.
- Laurentin, A. (1974), L’image du centre. Le Marais à Paris, CSU.
- Lassave, P. (1997), Les sociologues et la recherche urbaine dans la France contemporaine, Toulouse, PUM.
- Latour, B. et E.Hermant (1998), Paris, ville invisible, Paris, La Découverte.
- Latour, B. et P. Weibel (2005), Making Things Public. Atmospheres of Democracy, Center for Art and Media, Karlsruhe.
- Latour, B. (2012), Enquête sur les modes d’existence. Une anthropologie des modernes, Paris, La Découverte.
- Lefebvre, H. (1968), La vie quotidienne dans le monde moderne, Paris, Gallimard.
- Lefebvre, H. (1960), « Les nouveaux ensembles urbains. Un cas concret : Lacq-Mourenx et les problèmes urbains de la nouvelle classe ouvrière », in Revue française de sociologie, vol. 1, n° 1-2.
- Lofland, L.- H. (1998), The public Realm. Exploring the City’s Quintessential Social Territory, New York, A. de Gruyter.
- Mangin, D. (2004), La ville franchisée. Formes et structures de la ville contemporaine, Paris, La Villette.
- Maspéro, F. et A. Frantz (1990), Les passagers du Roissy-Express, Paris, Seuil.
- Medam, A. (1998), Villes pour un sociologue, Paris, L’Harmattan.
- Ostrowetsky, S. (dir.) (1996), Sociologues en ville, Paris, L’Harmattan.
- Paquot, T., M. Lussault et S.Body-Gendrot (2000), La ville et l’urbain. L’état des savoirs, Paris, La Découverte.
- Pasquier, É. (2011), Contribution à une sociologie des cultures populaires spatialisées. Retour réflexif sur un parcours de recherche à Nantes, diplôme d’HDR, Université de Paris 8.
- Putnam, H. (1992), Définitions, Paris, L’Éclat.
- Rémy, J. (1998), Sociologie urbaine et rurale. L’espace et l’agir, Paris, L’Harmattan.
- Rolin, J. (2002), La clôture, Paris, POL.
- Rolin, J. (1995), Zones, Paris, Gallimard.
- Sansot, P. (2000), Du bon usage de la lenteur, Paris, Payot.
- Sansot, P. (1986), Les formes sensibles de la vie sociale, Paris, PUF.
- Sansot, P. (1984), Poétique de la ville, Paris, Méridiens Klincksieck.
- Sennett, R. (2010), Ce que sait la main, Paris, A. Michel.
- Sieverts, T. (2004), Entre-ville, une lecture de la Zwischenstadt, Marseille, Parenthèses.
- Simmel, G. (1908-1986), La sociologie et l’expérience du monde social, Paris, Méridiens Klincksieck.
- Söderström, O. (2010), « Observer », in Urbanisme, n° 370.
- Sorkin, M. (1992), Variations on a Theme Park : The New American City and the End of Public Space, New York, Hill & Wang.
- Soucy, C. (1971), L’image du centre dans quatre romans contemporains, Le centre urbain. Discours et stratégies des groupes sociaux, Paris, CSU.
- Soukup, C. (2012), « The Postmodern Ethnographic Flaneur and the Study of Hyper-mediated Everyday Life », inJournal of Contemporary Ethnography, vol. 42, no 2, p. 226-254.
- Thevenot, L. (2006), L’action au pluriel. Sociologie des régimes d’engagement, Paris, La Découverte.
- Thibaud, J.-P. (2004), « Une approche pragmatique des ambiances urbaines », inP. Amphoux, G. Chelkoff et J.-P. Thibaud (dir.), Ambiances en Débats, Grenoble, À la Croisée, p. 145-158.
- Thibaud, J.-P. (2010), « La ville à l’épreuve des sens », in O. Coutard et J.-P. Lévy (dir.), Écologies urbaines, Paris, Economica, p. 198-213, www.doc.cresson.grenoble.archi.fr/opac/index.php?lvl=notice_display&id=3127
- Thiery, S. (2011), « Après la ville : regard sur l’imaginaire de la métropole », inQuaderni, n° 75, p. 87-96.
- Tonnelat, S., M. Jolé et W.Kornblum (2007), « Vers une ethnographie coopérative. Trouver sa place dans « la ville en train de se faire », inD. Cefaï et C. Saturno (dir.), Itinéraires d’un pragmatiste. Autour d’Isaac Joseph, p. 277-291.
- Tonnelat, S. (2012), « La dimension sensible des problèmes publics. La plateforme d’observation du bayou et la viabilité d’un quartier de la Nouvelle-Orléans », inD. Cefaï et C. Terzi (dir.), L’expérience des problèmes publics, p. 163-190.
- Venturi, R., D. Scott-Brown et S. Izenour (1972), Learning from Las Vegas : The Forgotten Symbolism of Architectural Form, Cambridge, MIT Press.
- Wirth, L. (1938), « Urbanism as a Way of Life », inAmerican Journal of Sociology, 44, p. 1-24.
- Zitouni, B. « Paris ville invisible — un diorama sociologique », ethnographiques.org, Comptes-rendus de sites internet, www.ethnographiques.org/2004/Zitouni.html, page consultée le 21 janvier 2013.