Volume 37, Number 1, Spring 2005 Le spectacle des villes The Spectacle of Cities Guest-edited by Anouk Bélanger and Jean-François Côté
Table of contents (14 articles)
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Présentation
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Montréal vernaculaire/Montréal spectaculaire : dialectique de l’imaginaire urbain
Anouk Bélanger
pp. 13–34
AbstractFR:
Dans l’histoire récente de Montréal, et au travers particulièrement de l’exemple du divertissement nocturne du Faubourg Saint-Laurent, on voit se manifester des tensions, des rapprochements et des échanges entre un spectacle d’ordre vernaculaire et une série d’événements et de développements spectaculaires dans une suite de logiques où des revirements se produisent au gré des conjonctures politiques et économiques. Cet article suggère que le renouvellement constant de l’imaginaire urbain dans ses virtualités dialectiques donne ainsi corps aux formes symboliques dominantes d’un moment, formes qui interpellent à la fois habitants, investisseurs et touristes. Les pôles opposés de l’imaginaire, que sont le vernaculaire et le spectaculaire, ne peuvent jamais faire abstraction l’un de l’autre, et se convoquent toujours dans le cours de leurs transformations mutuelles. Les villes sont au coeur d’une dynamique globale de compétition interurbaine, cherchant de plus en plus à se distinguer symboliquement les unes des autres. Dans cette perspective, une compréhension des processus de spectacularisation mis en relation à même la constitution de l’imaginaire urbain est d’autant plus pertinente qu’elle participe à la compréhension de la formation et de la transformation d’une idiosyncrasie locale, mais participe aussi à la compréhension de la spécificité des interventions pour le repositionnement économique, politique et culturel de la ville dans le monde.
EN:
In the recent history of Montreal, and especially obvious, for example, in the nightly entertainment on the Main (St. Lawrence Boulevard), are the tensions, interactions and exchanges between a vernacular type of show and a series of spectacular events and developments occurring in a logical sequence in line with changes in political and economic circumstances. This paper suggests that the constant renewal of the urban imaginary scene in its dialectical virtualities thus gives shape to the dominant symbolic forms of the moment, of concern to inhabitants, investors and tourists alike. The opposite poles of the imaginary scene, namely the vernacular and the spectacular, can never ignore each other’s existence, and must always call on each other’s participation in their mutual transformations. Cities are at the heart of a global movement of inter-urban competition, striving increasingly to distinguish themselves symbolically from each other. From this standpoint, an understanding of the city in relation to the processes of ’spectacularisation’ as related to the constitution of the urban imaginary scene is all the more pertinent in that it helps us to grasp not only the formation and transformation of a local idiosyncratic identity, but also the specific nature of the steps taken by cities for their economic, political and cultural repositioning in the world.
ES:
En la reciente historia de Montreal, y especialmente a través del ejemplo del entretenimiento nocturno del suburbio de Saint-Laurent, se ven manifestarse tensiones, acercamientos e intercambios entre un espectáculo de orden vernáculo y una serie de acontecimientos y desarrollos espectaculares en una secuencia de lógicas donde se producen virages al capricho de las coyunturas políticas y económicas. Este artículo sugiere que los cambios constantes del imaginario urbano en sus virtualidades dialécticas materializa así las formas simbólicas dominantes de un momento, formas que interpelan a la vez a los habitantes, inversionistas y a turistas. Los polos opuestos del imaginario, que sean el vernáculo y el espectacular, no pueden nunca hacer abstracción el uno del otro, y se convocan siempre en el curso de sus transformaciones mutuas. Las ciudades están en el centro de una dinámica global de competición interurbana, buscando cada vez más distinguirse simbólicamente las unas de las otras. En este sentido, una comprensión de la ciudad en relación a los procesos espectaculares puestos en relación directa con la constitución del imaginario urbano es tanto más pertinente en cuanto participa a la comprensión de la formación y la transformación de una idiosincrasia local, y participa a su vez en la comprensión de la especificidad de las intervenciones para el reposicionamiento económico, político y cultural de la ciudad en el mundo.
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Le rétablissement du carnaval à Berlin : performance publique et politique dans la nouvelle capitale allemande
Franziska Becker
pp. 35–54
AbstractFR:
Se penchant sur les multiples tentatives de réintroduction du carnaval de rue à Berlin, cet article s’intéresse à la volonté de reconstruire Berlin comme lieu et théâtre de l’Allemagne réunifiée en opérant certaines transformations symboliques issues de divers débats sur la façon dont la ville peut devenir cette capitale. À travers une perspective comparative historique, l’article analyse les campagnes de marketing politico-culturelles de réinvention ainsi que les diverses mises en scène innovatrices de performances culturelles pour donner au carnaval d’origine rhénane un caractère berlinois, dans deux contextes historiques et sociopolitiques différents, soit celui des années 1950 et celui des années 2000. L’article démontre que la capacité de ces mises en scène à s’établir dans le cadre des processus de transformation de la ville postfordiste est soumise à un processus complexe de négociations entre les groupes d’acteurs participant à la préparation et à l’évaluation de telles performances symboliques.
EN:
Focussing on the numerous attempts to reintroduce the street carnival in Berlin, this paper studies the desire to reconstruct Berlin as the site and theatre of a reunified Germany by conducting certain symbolic changes stemming from various debates concerning the way in which the city can truly become that country’s capital. Through a comparative historical perspective, the paper analyses Berlin’s political and cultural marketing campaigns to reinvent itself as well as the various innovative scenarios for cultural performances to give a Berlin character to the original Rhine-based carnival, in two different historical and socio-political contexts, namely that of the 1950s and that beginning in the year 2000. The paper shows that the ability of these scenarios to implant themselves within the transformation processes of the post-Fordist city is subject to a complex process of negotiations between the groups of actors participating in the preparation and evaluation of such symbolic performances.
ES:
Examinando las múltiples tentativas de reintroducción del carnaval de la calle en Berlín, este artículo se interesa a la voluntad de reconstruir Berlín como lugar y teatro de la Alemania reunificada operando algunas transformaciones simbólicas resultantes de distintos debates sobre la forma en que la ciudad puede convertirse en esta capital. A través de una perspectiva comparativa histórica, el artículo analiza las campañas de comercialización político-culturales de reinvención así como las distintas puestas en escena innovadoras de hechos culturales para dar al carnaval de origen renano un carácter berlinés, en dos contextos históricos y sociopolíticos diferentes, el de los años 1950 y el de los años 2000. El artículo demuestra que la capacidad de estas puestas en escena para establecerse en el marco de los procesos de transformación de la ciudad post-fordista está sometida a un proceso complejo de negociaciones entre los grupos de actores que participan en la preparación y en la evaluación de tales hechos simbólicos.
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Carnaval de Nice et carnavals indépendants : les mises en scène festives du spectacle de l’authentique
Christian Rinaudo
pp. 55–68
AbstractFR:
En s’appuyant sur la notion d’imageidentifiante forgée par Marc Augé pour rendre compte des représentations que les collectivités locales donnent à voir de leur histoire, de leur patrimoine et de leur territoire à travers des discours sur « l’identité locale », cet article s’intéresse au Carnaval de Nice tel qu’il est impliqué depuis plus d’un siècle dans la construction touristique de l’image de la ville, à ses reformulations successives, à ses critiques ainsi qu’aux manifestations alternatives qui se sont développées ces dernières années sous la forme de « carnavals indépendants ». L’analyse souligne alors les tensions autour desquelles s’articulent les différents points de vue qui travaillent ces festivités comme « spectacle de l’authentique ».
EN:
Based on the notion of the identifying image developed by Marc Augé to account for the representations that local communities offer of their history, heritage and territory through discourses on “local identity”, this paper studies the Carnival of Nice and its involvement for over a century in the tourist-based construction of that city’s image in its successive reformulations and critiques as well as in the alternative events that have developed over the past few years in the form of “independent carnivals.” The analysis then highlights the tensions surrounding the various points of view that strive to present these festivities as a “spectacle of the authentic.”
ES:
Apoyándose en el concepto de imagen identificadora elaborado por Marc Augé para dar cuenta de las representaciones que muestran las colectividades locales de su historia, su patrimonio y su territorio a través de los discursos sobre “la identidad local”, este artículo se interesa por el Carnaval de Niza tal como se presenta desde hace más de un siglo en la construcción turística de la imagen de la ciudad, de sus reformulaciones sucesivas, de sus críticas así como de las manifestaciones alternativas que se han desarrollado estos últimos años bajo la forma de “carnavales independientes”. El análisis destaca entonces las tensiones alrededor de las cuales se articulan los diferentes puntos de vista que trabajan estas festividades como “espectáculo de lo auténtico”.
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Le spectacle de la Flèche : la réinvention de la rue O’Connell à Dublin
Mary P. Corcoran
pp. 69–86
AbstractFR:
Comme bien des villes britanniques et nord-américaines, Dublin a souffert d’une piètre planification urbanistique dans les années 1960 et 1970. La majeure partie de la structure du centre-ville passa au bulldozer afin de créer un semblant de ville entrepreneuriale. La réimagination de la ville proposée par le conseil de ville de Dublin est étudiée ici à travers la reconstitution et la représentation récente de la rue O’Connell, et plus particulièrement par l’insertion d’un monument spectaculaire comme pièce de résistance du spectacle et de l’expérience qu’offre cette rue. L’auteur argumente que la municipalité poursuit trois stratégies – ayant trait au renouvellement commercial, civique et artistique de l’espace – qui se chevauchent et qui sont parfois antagonistes dans son projet de redéfinir symboliquement cet espace public. Ces stratégies fonctionnent parfois à l’unisson, mais elles entrent fréquemment en conflit les unes avec les autres. Dans ce contexte, la Flèche constitue le point central d’une stratégie où culture et économie sont reliées, et qui vise à la fois à renverser les stéréotypes des places urbaines ainsi qu’à inciter les Dublinois à considérer différemment l’organisation spatiale de la ville.
EN:
Like many other British and North American cities, Dublin suffered from poor urban planning in the 1960s and 70s. Most of the down-town area was bulldozed in order to create a sort of business city. The replanning of the city proposed by the Dublin City Council is studied here through the recent rebuilding and reinventing of O’Connell Street, and more particularly by the addition of a spectacular monument as the pièce de résistance of the spectacle and experience that street has to offer. The author argues that the municipality is pursuing three strategies in its project of redefining this public space symbolically, These strategies relating to the commercial, civic and artistic renewal of the space sometimes harmonize but often conflict with one another. In this context, the Spire constitutes the central point of a strategy in which culture and the economy are interrelated, and which aims at both reversing the stereotypes of urban spaces (squares ?) as well as encouraging Dubliners to consider the spatial organization of their city in a different way.
ES:
Como muchas ciudades británicas y nord-americanas, Dublín sufrió una pobre planificación urbanística en los años 1960 y 1970. La mayor parte de la estructura del centro de la ciudad fue remodelada con el fin de crear una apariencia de ciudad empresarial. La re-imaginación de la ciudad propuesta por el Concejo de la ciudad de Dublín se estudia aquí a través de la reconstitución y la reciente representación de la calle O’Connell, y más concretamente por el levantamiento de un monumento espectacular como parte de resistencia del espectáculo y de la experiencia que ofrece esta calle. El autor argumenta que el municipio pretende tres estrategias – habiendo hecho la renovación comercial, cívica y artística del espacio – estrategias que se superponen y que son a veces antagónicas en su proyecto de redefinir simbólicamente este espacio público. Estas estrategias funcionan a veces al unísono, pero entran frecuentemente en conflicto las unas con las otras. En este contexto, la Flecha constituye el punto central de una estrategia donde la cultura y la economía están interrelacionadas, y apuntan a la vez a invertir los estereotipos de los lugares urbanos así como a incitar a los dublineses a considerar diferentemente la organización espacial de la ciudad.
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Ground Zero comme spectacle
Alan Blum
pp. 87–108
AbstractFR:
Le discours sur la globalisation avance que l’identité locale est de plus en plus menacée par la similarité croissante qui s’établit entre les villes, contribuant à uniformiser leur apparence jusqu’à les rendre indifférenciables les unes des autres. Une des fonctions (ou une des conséquences non anticipées) de cette menace est de dramatiser la question de l’identité elle-même, et va jusqu’à mettre en cause son caractère illusoire et désuet. Si l’« identité » fait référence à la différence que fait un lieu, ce qui semble se perdre, toujours selon cette perspective, c’est la différence elle-même. La valeur d’usage des villes apparaît de plus en plus être confondue par une conception de leur valeur d’échange. Cela signifie que si la globalisation tend à nous faire traiter de l’identité d’une ville comme New York comme d’une ville globale (comme le centre du capitalisme), l’identité devient simultanément une « variable » liée à une norme qui sanctionne des visions génériques de l’identité urbaine. En formant ce spectre, la globalisation tend aussi à nous faire réfléchir l’identité comme quelque chose de plus que cela, comme partie prenante d’une dynamique et du détail local d’un lieu (dans ce cas-ci, New York) comme expression de l’accent spécifique que met une ville sur ce que Louis Wirth a appelé un « mode de vie urbain ». Le site de Ground Zero fait apparaître et spectacularise les limites de la notion de ville globale en tant qu’identité, non pas en lui substituant une identité autre dans un processus infini, mais en révélant, comme tout travail présuppose dans le cas d’une telle caractérisation générique, une référence implicite et inédite à un système de désir. Dans les termes de la sociologie, ceci fait référence à la ville en tant que situation d’action. Affronter ce problème de la reconstruction à New York signifie alors faire face au problème de recréer le désir selon des modes beaucoup plus profonds que la simple restauration économique. Dans ce sens, l’attaque du World Trade Center soulève la vieille question de la différence entre urbanisation et urbanité, et celle de la manière par laquelle l’identité, comme problème collectif, est constamment retravaillée dans un tel lieu. La reconstruction de Ground Zero révèle les débats au sujet de la différence de New York comme ville.
EN:
The discourse of globalization suggests that the identity of local places is increasingly endangered by the growing similarity between cities in amenities, contributing to a uniformity where cities appear to acquire the same look, making them seem indistinguishable. One function (an “unanticipated consequence”)of a fear such as this is that it dramatizes the question of identity itself and whether or not it is an illusory and eroding notion. If ’identity’ makes reference to the difference a place makes (Blum, 2003 ; Chapter 1 ; 2005), what seems to be lost(according to this view) is difference itself. Or, the use value of cities is seen to be increasingly occluded by a conception of exchange value. That is, if globalization tempts us to treat the identity of a city such as New York–its specific and unique singularity–as grounded in its centrality as a global city (as a center of world capitalism), at one and the same time it makes identity into a ’variable’ grounded in a standard that authorizes generic visions of urban identity. In raising this spectre the notion of globalization also tempts us to reflect upon identity as more than this, as some part of the dynamic and parochial local detail evoked by a place (in this case, New York) as an expression of the specific accent a city puts on what Louis Wirth called an “urban way of life.” Ground Zero brings into view and makes spectacular the limits of the notion of the global city as an identity, not by positing an other identity to replace it ad infinitum, but by disclosing as the work presupposed in any such generic characterization, an implicit and unstated reference to a system of desire (In the idiom of sociology this makes reference to the city as a situation of action.) To confront the problem of restoring a city such as New York is then to face the problem of renovating desire in ways much deeper than economic rehabilitation. In this sense, the attack raises the old question of the difference between urbanization and urbanity and of how identity as a collective problem is constantly being worked out in this space. The restoration of Ground Zero discloses the contested terrain of this difference.
ES:
El discurso sobre la globalización sugiere que la identidad de los lugares locales está amenazada cada vez más por la creciente semejanza entre las ciudades, contribuyendo a uniformizar su apariencia hasta volverlas indistinguibles unas de otras. Una de las funciones (o una de las consecuencias no anticipadas) de esta amenaza es exagerar la cuestión de la identidad misma, que va hasta preguntar su carácter ilusorio y anticuado. Si la “identidad” hace referencia a la diferencia que caracteriza a un lugar, lo que parece perderse, según esta perspectiva, es la propia diferencia en si. El valor de uso de las ciudades parece estar cada vez más perturbado por una concepción de su valor de cambio. Esto significa que si la globalización tiende a hacernos tratar la identidad de una ciudad como Nueva York–con su singularidad específica y única- como una ciudad global (como el centro del capitalismo), la identidad se convierte al mismo tiempo en una “variable” vinculada a una norma que condena las visiones genéricas de la identidad urbana. Estableciendo esta visión, la noción de globalización tiende también a hacernos reflexionar sobre la identidad como algo más que esto, como parte integrante de una dinámica y de la particularidad local de un lugar (en este caso, Nueva York) como expresión del énfasis específico que pone una ciudad sobre lo que Louis Wirth llamó un “modo de vida urbano”. El sitio de la “zona cero” hace aparecer y exhibe los límites de la noción de ciudad global en tanto que identidad, no postulando otra identidad para substituirla en un proceso infinito, sino revelando, como todo trabajo presupone en el caso de una tal caracterización genérica, una referencia implícita e inédita a un sistema de deseo (en los términos de la sociología, esto hace referencia a la ciudad como situación de acción). Enfrentar este problema de la reconstrucción en Nueva York significa entonces hacer frente al problema de recrear el deseo según métodos mucho más profundos que la simple reconstrucción económica. En este sentido, el ataque al World Trade Center plantea la vieja cuestión de la diferencia entre la urbanización y el urbanismo, y el de la manera en la cual la identidad, como problema colectivo, está constantemente retrabajada en este lugar. La reconstrucción de la “zona cero” revela los debates con respecto al tema de la diferencia de Nueva York como ciudad.
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La scène spectaculaire de Toronto
Susan Bennett
pp. 109–123
AbstractFR:
Dans cet article, l’auteur argumente que la promotion et la commercialisation des attraits culturels jouent un rôle vital dans la stratégie d’ensemble d’une ville qui cherche à se donner une image de marque et qui rivalise avec d’autres villes pour une part du marché de l’industrie touristique dans le contexte global. Plus précisément, cet article s’intéresse à la relation cruciale du spectacle à grand déploiement et de la mise en scène de la ville à travers le rôle joué par le théâtre commercial dans la création de l’image de marque de Toronto comme destination touristique. Cette étude de cas contribue à la compréhension critique du rapport entre les économies locales et les pratiques culturelles, qui produit l’identité de la ville nécessaire non seulement à la viabilité de son industrie touristique, mais également à la construction d’une symbolique forte dans le cadre des exigences du contexte économique du xxie siècle.
EN:
In this paper, the author argues that the promotion and commercialization of cultural attractions play a vital role in the overall plan of a city that is striving to make its mark and rival other cities for a share of the tourist trade within the global context. In particular, this paper addresses the crucial interrelationship of large-scale spectacles and the city’s setting through the role played by the commercial theatre in putting Toronto on the map as a tourist destination. This case study contributes to the critical understanding of the connection between local economies and cultural practices which not only create the city’s identity that allows the flourishing of its tourist trade, but also the construction of a strong symbolic element – an essential requirement in the economic context of the 21st century.
ES:
En este artículo, el autor argumenta que la promoción y la comercialización de las atracciones culturales desempeñan un papel vital en la estrategia global de una ciudad que pretende darse una imagen de marca y que rivaliza con otras ciudades por una parte del mercado de la industria turística en el contexto global. Más concretamente, este artículo se interesa en la interrelación crucial del espectáculo a gran despliegue y de la puesta en escena de la ciudad a través del papel desempeñado por el teatro comercial en la creación de la imagen de marca de Toronto como destino turístico. Este estudio de caso contribuye a la comprensión crítica de la relación entre las economías locales y las prácticas culturales que produce no sólo la identidad de la ciudad necesaria a la viabilidad de su industria turística, sino también en la construcción de un simbolismo fuerte en el marco de las exigencias del contexto económico del siglo XXI.
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Spectacles spécifiques : critique, assomption et régression du spectaculaire dans le système de l’art contemporain
Louis Jacob
pp. 125–150
AbstractFR:
L’article attire l’attention sur un ensemble de pratiques artistiques qui relèvent de l’« intervention », de la « performance » et de l’« installation » et qui entendent déconstruire le spectacle des villes. Les interventions artistiques en milieu urbain remettent en question les catégories usuelles de l’art et du spectateur, mais aussi celles de l’action culturelle, de l’interaction et de la communauté. Partant de l’hypothèse générale que les « oeuvres d’art » – qui ne sont pas nécessairement des « objets » – sont des configurations signifiantes, on examine les discours critiques et esthétiques qui concourent à la définition du genre, puis les éléments clés du champ de l’intervention artistique : la revitalisation urbaine, les politiques culturelles, les réseaux artistiques, les nouveaux espaces publics et les formes de participation. L’article vise à démontrer que les artistes qui pratiquent l’intervention urbaine doivent directement faire face à la difficulté de penser le nouvel espace public et de le concrétiser.
EN:
The paper studies a set of artistic practices stemming from “intervention,” “performance” and “installation,” and which aim to deconstruct the spectacle of cities. Artistic interventions in an urban setting defy the usual categories of art and the spectator, but also those of cultural action, interaction and the community. Starting with the general hypothesis that “works of art”–which are not necessarily “objects”–are significant configurations, a study is made of the critical and aesthetic discourses which contribute to the definition of the genre, and secondly of the key elements in the field of artistic intervention : urban renewal, cultural policies, artistic networks, new public spaces and forms of participation. The paper aims to show that the artists who work in an urban setting must face head-on the problem of defining the new public space and giving it concrete form.
ES:
El artículo llama la atención sobre un conjunto de prácticas artísticas que son de la competencia de “la intervención”, de la “prestación” y de la “instalación”, y que pretenden desconstruir el espectáculo de las ciudades. Las intervenciones artísticas en medio urbano cuestionan las categorías usuales del arte y el espectador, y también las de la acción cultural, la interacción y la comunidad. A partir de la hipótesis general de que las “obras de arte”–que no son necesariamente “objetos”–son configuraciones significativas, se examinan los discursos críticos y estéticos que concurren en la definición del género, y los elementos claves del campo de la intervención artística : la revitalización urbana, las políticas culturales, las redes artísticas, los nuevos espacios públicos y las formas de participación. El artículo tiene por objeto demostrar que los artistas que practican la intervención urbana se enfrentan directamente a la dificultad de pensar el nuevo espacio público y de concretarlo.
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Villes-spectacles et villes paranoïaques
Néstor García Canclini
pp. 151–170
AbstractFR:
L’évolution récente des villes, et particulièrement des mégapoles, se fait en fonction de deux directions contradictoires : d’un côté, on assiste à la mise en relief de villes spectaculaires, qui sont attirantes du point de vue de tout ce qu’elles peuvent offrir comme symboles d’un ordre mondial capitaliste et prospère ; d’un autre côté, on repère des villes qui sont l’antithèse de ce développement, et où il semble que ce soit au contraire les signes de la décrépitude, du sous-développement et de la menace qui sont mis en évidence. Une telle fracture semble séparer le développement des mégapoles d’Amérique latine par rapport aux mégapoles du reste de l’Amérique du Nord ou de l’Europe. À Mexico, qui a connu un développement urbanistique et démographique fulgurant ces cinquante dernières années, on retrouve les traces de ces deux tendances ; d’une part, les images journalistiques d’un photographe comme Enrique Metinides présentent des signes de la ville menaçante, alors que, d’autre part, les images de la publicité ouverte des affiches géantes présentent des signes de la ville invitante. Ces deux tendances sont présentes comme des forces qui structurent la perception que l’on peut se faire de l’évolution prochaine des mégapoles, particulièrement en Amérique latine, en tant que ces dernières présentent l’alternative entre la ville-spectacle et la ville paranoïaque.
EN:
The recent evolution of cities, and the megalopolis in particular, Is taking two opposite directions : on the one hand, we are witnessing the emergence of spectacle cities that are attractive on account of all they have to offer in the way of symbols of a capitalist and prosperous world order ; on the other, we note cities that are the antithesis of this development, and where, on the contrary the signs of decay, underdevelopment and threat seem to predominate. Such a split seems to separate the development of the megalopolis of Latin America as compared with those of the rest of North America and Europe. In Mexico, which has experienced exploding urban and demographic development over the last fifty or so years, the traces of both these trends can be found - first, the journalistic-style images of a photographer like Enrique Metinides present signs of the threatening city, whereas the pictures shown in the huge advertising posters present signs of the inviting city. Both these trends are present as forces that structure the way people may view the future development of the megalopolis, especially in Latin America, insofar as these mega cities present the alternative between the spectacle-city and the paranoid city.
ES:
La reciente evolución de las ciudades, y especialmente de las megalópolis, se hace en función de dos direcciones contradictorias : por una parte, se asiste a la puesta en relieve de ciudades espectaculares, que son atractivas desde el punto de vista de todo lo que pueden ofrecer como símbolo de un orden mundial capitalista y próspero ; por otra parte, se encuentran ciudades que son la antítesis de este desarrollo, y donde parece que esto sea al contrario los signos de la decrepitud, el subdesarrollo y la amenaza que se ponen de relieve. Una tal fractura parece separar el desarrollo de las megalópolis de América Latina con relación a las megalópolis del resto de Norteamérica o de Europa. México, que ha conocido un desarrollo urbanístico y demográfico fulgurante en estos últimos cincuenta años, se encuentran los rastros de estas dos tendencias ; por una parte, las imágenes periodísticas de un fotógrafo como Enrique Metinides presentan signos de la ciudad amenazante, mientras que por otra parte las imágenes de la publicidad abierta de los carteles gigantes presentan señales de la ciudad que invitan. Estas dos tendencias están presentes como fuerzas que estructuran la percepción que puede hacerse de la próxima evolución de las megalópolis, especialmente en América Latina, en tanto que estas últimas presentan la alternativa entre la ciudad-espectáculo y la ciudad paranoica.
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La ville et le « spectacle » : commentaires sur l’utilisation du « Spectacle » dans la sociologie urbaine contemporaine
Timothy A. Gibson
pp. 171–195
AbstractFR:
Depuis un certain temps, le concept de « spectacle urbain » occupe une place centrale dans les études portant sur l’urbanisation postfordiste, mais ne fait pas l’objet d’un examen sérieux de leur part. En commençant préalablement par une courte revue de la théorie du spectacle de Guy Debord, cet article propose d’examiner comment le « spectacle urbain » a été utilisé pour analyser trois aspects émergents de la vie urbaine contemporaine : (1) la poursuite du redéveloppement spectaculaire, afin de projeter des images de vitalité urbaine au sein du marché international ; (2) la construction de nouveaux environnements spectaculaires pour une consommation « haut de gamme » et des loisirs ; et (3) ces épisodes de vie urbaine interrompus par la résistance spectaculaire. Enfin, la toute dernière section aborde la manière dont les chercheurs utilisent cette notion de « spectacle urbain » pour réduire l’ensemble de la critique politico-éthique à la ville spectaculaire, et conclut avec une proposition sur son usage futur.
EN:
In recent years, the concept of “urban spectacle” has come to occupy a central but often unexamined place in the study of post-Fordist urbanization. Beginning with a short review of Guy Debord’s theory of spectacle, this essay offers an examination of how “urban spectacle” has been used to analyze three emergent features of contemporary urban life : (1) the pursuit of spectacular redevelopment in order to project images of urban vitality into the international marketplace, (2) the construction of new spectacular environments for upscale consumption and leisure, and (3) those moments when daily urban life is ruptured by episodes of spectacular criticisms at the “spectacular city” and concludes with an analysis of the concept’s continuing utility.
ES:
Desde hace algún tiempo, el concepto de “espectáculo urbano” ocupa un lugar central en los estudios que tratan sobre la urbanización post-fordista, pero que no son objeto de un examen serio de su parte. Comenzando previamente por una corta revisión de la sociedad del espectáculo de Guy Debord, este artículo propone examinar cómo el “espectáculo urbano” ha sido utilizado para analizar tres aspectos emergentes de la vida urbana contemporánea : 1) la continuación del desarrollo espectacular, con el fin de proyectar imágenes de vitalidad urbana al interior del mercado internacional, 2) la construcción de nuevos medios ambientes espectaculares para un consumo “de alta gama” y de los pasatiempos, y 3) estos episodios de vida urbana interrumpidos por la resistencia espectacular. Enfin, la última sección aborda la manera en que los investigadores utilizan este concepto de “espectáculo urbano” para reducir el conjunto de la crítica político-ética a la ciudad espectacular, y concluye con una propuesta sobre su uso futuro.
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Les voies du mouvement culturel
Will Straw
pp. 197–215
AbstractFR:
Les objets culturels peuvent être étudiés en fonction de leur trajectoire sociale et du mouvement qui les anime à travers les circuits sociaux qu’ils parcourent. Ainsi le recyclage, le stockage ou l’échange d’objets culturels créent des rythmes de circulation lents ou rapides, selon les forces inertielles ou accélérées qui les meuvent, définissant le caractère statique ou turbulent de la vie culturelle. Deux exemples sont analysés ici, soit une série de magazines « osés » publiés à Toronto à partir de la fin des années 1930, et la musique disco à Montréal dans les années 1970 ; ces deux exemples témoignent d’une façon d’appréhender les voies du mouvement des objets culturels participant de la constitution d’une citoyenneté culturelle qui fait contraste avec la manière traditionnelle d’envisager l’analyse de la culture.
EN:
Recent theoretical work in cultural sociology has done much to advance the project of a “mobility studies” attentive to flux and circulation within cultural life. A concern with mobility has proven particularly resonant for the study of urban culture. This article examines the relationship between different kinds of urban mobility through an analysis of second-hand commodities and the various practices and institutions through which they are bought and sold. The article moves from the study of second-hand, charity stores through an analysis of garage sales and pawns shops. It concludes with reflections on the commerce in second-hand musical recordings within a specific city, Montreal.
ES:
Los objetos culturales pueden estudiarse en función de su trayectoria social y del movimiento que los anima a través de circuitos sociales que los recorren. Así el reciclaje, el almacenamiento o el intercambio de objetos culturales crea ritmos de circulación lentos o rápidos, según las fuerzas de inercia o de aceleración que los mueven, definiendo el carácter estático o turbulento de la vida cultural. Se analizan aquí dos ejemplos, una serie de revistas atrevidas publicadas en Toronto a partir de finales de los años 1930, y la música disco en Montreal en los años 1970 ; estos dos ejemplos testimonian una manera de aprehender las vías del movimiento de los objetos culturales que participan de la constitución de una ciudadanía cultural que hace contraste con la manera tradicional de considerar el análisis de la cultura.
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Le grand récit des crottes de chien. De la mythographie de Berlin
Rolf Lindner
pp. 217–229
AbstractFR:
La perception de la ville de Berlin, comme d’autres grandes villes, apparaît à bien des égards relever de sa réputation et des représentations plus ou moins fidèles de la réalité ; dans cet article, on examine comment cette perception catalogue en général Berlin comme une ville qui n’a « pas de classe », voire comme une ville un peu ordurière. Les histoires qui circulent au sujet de la présence imposante des excréments de chien à Berlin situent ainsi un récit de la ville qui établit un parallèle avec les moeurs présumées des Berlinois, et qui se réfléchit tout aussi bien sur les plans du mauvais goût en cuisine, du mauvais style dans l’habillement et des mauvaises manières dans la civilité. Au moment où se manifeste une tension entre ce cadre usuel de la ville et ses velléités de cosmopolitisme distingué, ce qui ressort de cet affrontement constitue un enjeu du caractère symbolique de Berlin.
EN:
The perception of the city of Berlin, as of other great cities, seems in many ways to stem from the reputation and representations of that city that are more or less close to reality. In this paper, we examine how this impression generally places Berlin as a city “without class”, or even as a city that is none too clean. The stories that circulate concerning the imposing presence of dog poo in Berlin thus present an account of the city that establishes a parallel with the supposed habits of Berliners, and reflects equally on poor culinary taste, poor dress style and bad manners. At a time when tension is emerging between this usual portrait of the city and its ambitions to achieve distinguished cosmopolitanism, what arises from this conflict constitutes an issue of a symbolic nature that may be attributed to Berlin
ES:
La percepción de la ciudad de Berlín, así como de otras grandes ciudades, aparece a bien de consideraciones remontar de su reputación y de las representaciones más o menos fieles de la realidad ; en este artículo, se examina cómo esta percepción coloca en general a Berlín como una ciudad que no tiene “clase”, incluso como una ciudad un poco indecente. Las historias que circulan con respecto a la presencia impresionante de excrementos de perros en Berlín sitúan así un relato de la ciudad que establece un paralelo con las costumbres presumidas de los Berlineses, y que se reflejan tanto sobre el plan del mal gusto en la cocina, del mal estilo en la confección y de las malas maneras en la cortesía. Al momento en se manifiesta una tensión entre este marco usual de la ciudad y sus veleidades de cosmopolitismo distinguido, lo que resulta de esta confrontación constituye lo que está en juego en el carácter simbólico que puede ser atribuido a Berlín.
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Le spectacle du monde : nouvelles formes du cosmopolitisme et espaces-temps fracturés des métropoles contemporaines
Jean-François Côté
pp. 231–260
AbstractFR:
La définition du cosmopolitisme au sein de la philosophie politique moderne situait son développement dans une perspective à la fois théologique et utopique ; par rapport à cela, le développement des villes-métropoles contemporaines a établi des liens directs avec une nouvelle conception du cosmopolitisme. Cette conception est désormais directement liée au phénomène métropolitain dans ce que celui-ci réfléchit les conditions d’existence précises et possibles du cosmopolitisme. L’ordre politique universel qui apparaît ainsi dans les villes-métropoles est cependant traversé de contradictions importantes, qui révèlent les fractures spatio-temporelles présentes dans cette définition du cosmopolitisme contemporain. Ce sont ces tensions, affrontements et contradictions qui doivent toutefois guider l’idée que l’on se fait du cosmopolitisme, puisque c’est là que se donne à voir réellement le spectacle du monde, soit un ensemble de phénomènes qui se manifestent en condensé dans l’expérience des villes. L’article prend la mesure de ces transformations contemporaines du cosmopolitisme à travers la perception des villes-métropoles.
EN:
The definition of cosmopolitanism in modern political philosophy has viewed its development from both a theological and utopian perspective. Thus, the development of the contemporary metropolis has established close links with a new conception of cosmopolitanism. This conception is henceforth directly connected with the metropolitan phenomenon insofar as the latter reflects the precise and possible conditions for the existence of cosmopolitanism. However, the universal political order thus emerging in great cities is subject to major contradictions which reveal the spatial and temporal cleavages present in this definition of contemporary cosmopolitanism. But it is these tensions, conflicts and contradictions that must shape one’s idea of cosmopolitanism, since it is here that the global spectacle can really be seen, for they represent a set of phenomena that appears in condensed form in the experience of cities. The paper assesses these contemporary transformations of cosmopolitanism through the perception of the metropolis.
ES:
La definición del cosmopolitismo en la filosofía política moderna situaba su desarrollo en una perspectiva a la vez teológica y utópica ; con relación a esto, el desarrollo de las ciudades-metrópolis contemporáneas estableció vínculos directos con una nueva concepción del cosmopolitismo. Esta concepción está a partir de ahora directamente vinculada al fenómeno metropolitano en cuanto que éste reflexiona las condiciones de existencia precisas y posibles del cosmopolitismo. El orden político universal que aparece así en las ciudades-metrópolis está atravesado sin embargo de contradicciones importantes, que revelan las fracturas espacio-temporal presentes en esta definición del cosmopolitismo contemporáneo. Son estas tensiones, confrontaciones y contradicciones que deben no obstante guiar la idea que se hace del cosmopolitismo, puesto que es allí que se da a conocer realmente el espectáculo del mundo, o sea un conjunto de fenómenos que se manifiestan en resumen en la experiencia de las ciudades. El artículo toma conciencia de estas transformaciones contemporáneas del cosmopolitismo a través de la percepción de las ciudades-metrópolis.