Abstracts
Résumé
Le bouleversement des structures de l'emploi et de la famille, ces vingt dernières années, constitue un défi majeur pour les sciences sociales. Si ces transformations sont complexes et encore trop récentes pour se prêter à une analyse globale, on ne peut manquer d'être frappé par un fait indéniable, à savoir la position charnière occupée par les femmes dans la dynamique de ces changements. Ce sont elles en effet qui, de par les tâches qui leur sont historiquement assignées dans la famille et sur le marché de l'emploi, se trouvent au cœur du procssus de réarticulation de ces deux pôles de l'organisation sociale. Il apparaît dès lors essentiel d'approfondir l'analyse du travail féminin, dont l'alternance salarié/domestique ne correspond plus aux schémas traditionnels. L'hypothèse étant que les transformations de ce travail, tant dans son rythme que dans les rapports qui le structurent, sont un révélateur privilégié des transformations sociales dans leur ensemble. Pour ce faire, une démarche critique s'impose à l'intérieur du découpage disciplinaire dont le travail féminin a fait l'objet. C'est ainsi que les concepts mêmes de travail et de famille demandent à être reconsidérés. Le présent article veut illustrer cette nécessité, et ouvrir des pistes de réflexion tant sociologiques que démographiques.
Summary
The upheaval of employment and family structures in the last twenty years has been a major challenge for the social sciences. Even if these transformations are complex and still too recent to be analyzed overall, one can not but be struck by the undeniable fact that women occupy a pivotal position in the dynamics of these changes. It is women who, by the nature of the tasks historically assigned to them in the family and on the labor market, find themselves at the heart of the process of re-articulation of these two poles of social organization. Consequently, it appears essential to analyze women's work in greater depth, the alternation between salaried/ domestic no longer corresponding to traditional patterns. The hypothesis here is that the transformations which have occurred in women's work, in its rhythm as well as in the relationships which structure it, hold a privileged position in revealing social transformations taken as a whole. To achieve this, a critical approach must be adopted within the disciplinary divisions to which women's work has been subjected. The very concepts of work and of family thus demand reconsideration. The present paper attempts to illustrate this necessity and to open new pathways for reflection both sociological and demographic.
Resumen
El trastorno de las estructuras de empleo y de la familia, estos últimos veinte años, constituye un desafío mayor para las ciencias sociales. Si estas transformaciones son complejas y aún muy recientes para hacer un análisis global, no podemos dejar de extrañarnos de un hecho innegable, como la posición de nexo ocupada por las mujeres en la dinámica de estos cambios. Son en efecto ellas que, por las tareas que históricamente les han sido asignadas dentro de la familia y en el mercado de trabajo, se encuentran en el seno del proceso de rearticulación de estos dos polos de la organización social. Parece entonces esencial profundizar el análisis del trabajo femenino, cuya alternancia asalariado/doméstico no corresponde más a los esquemas tradicionales. La hipótesis es que las transformaciones de ese trabajo, tanto en su ritmo como en las relaciones que lo estructuran, son reveladores privilegiados de las transfoimaciones sociales en su conjunto. Para que así sea, se impone una gestión crítica al interior de la repartición entre diversas disciplinas que han tenido como objeto de estudio el trabajo femenino. Es de esta manera que los conceptos mismos de trabajo y de familia deben ser reconsiderados. El presente artículo quiere ilustrar esta necesidad, y abrir pistas de reflexión tanto sociológicas como demográficas.