Abstracts
Résumé
Les trois Instituts universitaires en santé mentale (IUSM Douglas, de Montréal et de Québec) et le Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke ont déposé un mémoire au Forum national de consultation sur le prochain plan d’action en santé mentale (PASM) 2014-2020, organisé en janvier 2014 par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). À titre d’acteurs-clés du réseau de la santé mentale, ils commentent chacun des éléments présentés dans le document de consultation.
Ils considèrent que les orientations proposées sont en continuité avec le PASM 2005-2010 et les thématiques présentées reflètent bien les enjeux actuels. Ils suggèrent des principes plus explicites quant à l’organisation de services souhaitée, soit l’exercice de la pleine citoyenneté, une organisation en réseaux intégrés de services, la performance, l’amélioration continue et l’innovation, ainsi qu’une vision globale et intégrée de la santé. La complexité des problématiques actuelles commande une offre de services souple, complémentaire et en continuité, particulièrement pour les jeunes, les autochtones et les personnes présentant des troubles concomitants. Ils insistent donc sur l’importance d’agir en prévention, d’offrir des programmes d’intervention précoce et de consolider le soutien offert aux omnipraticiens et aux professionnels de la première ligne. Ils rappellent cependant de ne pas négliger l’offre de services spécialisés en ambulatoire et en hospitalisation. Les services offerts dans la communauté doivent être structurés autour des niveaux de soutien variés, tels que le SIV et le SIM, mais aussi autour de programmations spécialisées disponibles dans les services de consultations externes des hôpitaux. Aussi, la consolidation des services surspécialisés, l’enseignement et la recherche sont à inclure dans le prochain plan d’action en santé mentale. Finalement, une perspective de santé globale doit dépasser le cadre du MSSS pour devenir un engagement gouvernemental interministériel, s’appuyant sur une vision de santé publique de la santé mentale qui examine les conditions de santé de la population et tient compte des déterminants sociaux. Ce plan sera la base d’un réel soutien à l’exercice de la pleine citoyenneté et à la lutte à la stigmatisation, en collaboration avec les personnes utilisatrices de services et leurs proches.
Mots-clés :
- Instituts universitaires en santé mentale,
- plan d’action en santé mentale,
- santé publique,
- réseau de services intégrés,
- services hiérarchisés
Abstract
Goal: Quebec’s three mental health university institutes (DMHUI, IUSMM and the IUSMQ) and the Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke submitted a statement to the provincial consultation forum on the 2014-2020 Mental Health Action Plan (MHAP), which was held in January 2014 and organized by the Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). This article presents these institutes’ main recommendations.
Method: Mental health university institutes deliver a wide and diverse range of services. They know about the challenges of organizing mental health services and are aware of national and international trends in the delivery of the best organizational and clinical practices in mental health. It is therefore as key stakeholders in the mental health care network that they commented on each component in the working paper.
Results: The proposed orientations are consistent with the 2005-2010 MHAP. The presented themes clearly reflect current issues, although the guidelines must be more explicit regarding the vision of how services will be organized in coming years. These institutes therefore suggest that the following principles be included: the full exercise of citizenship rights, the organization of services within integrated networks, performance, continuous improvement and innovation, as well as a global and integrated vision of health. The complexity of today’s problems requires flexibility, complementarity and continuity of services, particularly for youth, aboriginals, and people with concomitant disorders. These institutions therefore stress the importance of prevention, early intervention programs, and increased support for first-line general practitioners and health care professionals. They also emphasized that specialized inpatient and outpatient services should not be neglected. Community services must also be structured around various levels of support, such as ICM and ACT, as well as around specialized programs available in hospital outpatient clinics. The development and transfer of knowledge remain a central issue when it comes to improving the mental health of the general population. The consolidation of ultra-specialized services, teaching and research should be included in the next MHAP. Finally, a global health perspective must go beyond the MSSS framework to become a governmental and interministerial commitment based on a vision of public mental health that incorporates the health status of the general population and accounts for social determinants.
Conclusion: It is important to have a national plan that promotes a vision. This plan must be part of an interministerial action plan that truly supports the full exercise of citizenship rights and the fight against stigmatization in collaboration with people who use these services and their families.
Keywords:
- Mental Health University Institutes,
- Mental Health Action Plan,
- public health,
- integrated service networks,
- hierarchical services
Appendices
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