Abstracts
RÉSUMÉ
Ce texte résume une recherche menée dans des écoles de Montréal en 1987 et 1988 sur l'écologie familiale et le réseau social en rapport avec les tendances suicidaires sérieuses chez des adolescents. Les deux groupes analysés comprennent 78 suicidaires et 72 non-suicidaires interviewés individuellement. Tous les sujets présentent un score élevé de manque d'attention de la part d'au moins un des deux parents. Les résultats indiquent que les parents des suicidaires se séparent moins souvent de façon définitive que le groupe de comparaison, mais que les familles des suicidaires vivent plus de changements de structure familiale après un premier bris. Il n'y a pas de différences importantes en ce qui concerne les déménagements, que ce soit en nombre ou en distance. Par ailleurs, les deux groupes nomment un nombre similaire de personnes importantes, obtiennent autant de soutien de divers types et rapportent autant de conflits. Mais, dans l'ensemble de ces comparaisons, les suicidaires nomment proportionnellement plus d'adultes. Nous faisons l'hypothèse que le taux plus élevé de séparation parentale chez les non-suicidaires peut représenter un facteur de protection plutôt que de vulnérabilité tel qu'on le propose habituellement. En ce qui a trait au réseau social, le fait que les suicidaires s'orientent un peu plus vers les adultes pourrait nuire à la socialisation avec leurs pairs et, conséquemment, à leur intégration sociale.
ABSTRACT
This article sums up the outcome of a research project conducted in Montréal schools in 1987 and 1988, and focusing on how family ecology and social networks relate to strong suicidal tendencies among teenagers. Two groups were involved in the study: one with 78 suicidal persons, the other with 72 non-suicidal persons. Teenagers in each group were interviewed separately. All subjects reported high lack of attention from at least one of the two parents. Results also show that parents of suicidal teens experience permanent break-ups less frequently in comparison to the other group. However, families of suicidal teens tend to experience deeper changes in the structure of the family unit following an initial separation. With respect to moving, there are no significant differences, whether in the number of moves or the important people, have access to as many different kinds of support and report the same number of conflicts. In all these comparisons, however, suicidal teenagers do name a proportionately higher number of adults. This leads the authors to hypothesize that a higher rate of parental separation among non-suicidal teens could represent a protective factor rather than a vulnerability factor, as is usually suggested. In terms of social networks, the fact that suicidal teens seek out adults to a greater degree could impede on their socializing with peers and, therefore, on their social integration.