Volume 37, Number 1-2, 2014 Énergie et société au Canada Guest-edited by Mahdi Khelfaoui
Table of contents (8 articles)
Articles
-
Introduction : Énergie et société au Canada
-
Light Switch: Towards a History of the Second Enlightenment
Henry Vivian Nelles
pp. 11–33
AbstractEN:
This paper attempts to answer the question how and why did planet Earth begin to glow in the dark over the long twentieth century? It begins with a survey of the contemporary global distribution of light followed by an excursion into the history of night, early efforts at interior and exterior illumination, and the global diffusion of light and power companies aided by foreign investment. The spread of the automobile vastly expanded the market for nocturnal illumination just as the economies of scale associated with electricity generation drove down the unit cost of lumens. The paper concludes by emphasizing light as a form of human cultural expression by stressing the importance of social systems, political and cultural factors in turning the lights on, and off.
FR:
Cet article tente de comprendre comment et pourquoi la planète Terre a commencé à briller dans l’obscurité tout au long du vingtième siècle. L’article commence par un survol de la distribution mondiale actuelle de l’éclairage suivie d’une excursion dans l’histoire de la nuit, des premiers efforts d’éclairage intérieur et extérieur et de l’expansion mondiale des compagnies d’éclairage et d’électricité soutenue par des investissements étrangers. La diffusion de l’automobile a grandement contribué à l’extension du marché de l’éclairage nocturne, alsor que les économies d’échelles associées à la génération d’électricité ont mené à la baisse du coût unitaire de production des lumens. En conclusion, l’article insiste sur la prise en compte de la lumière comme une forme d’expression culturelle et souligne l’importance des systèmes sociaux et des facteurs politiques et culturels dans la présence ou non de l’éclairage.
-
Ontario’s Electrical Future: Global Environmental Limits, Systems Thinking, and Electrical Power Planning in Ontario, 1974-1983
Christopher D. Conway
pp. 34–58
AbstractEN:
In the mid-1970s, the Royal Commission on Electrical Power Planning (RCEPP) was ordered by the government of Ontario to review Ontario Hydro’s ambitious expansion plans. Historians have often considered the RCEPP an interesting but ineffective commission as changing economic factors, rather than the Commissions’ recommendations for slower growth, eventually slowed Hydro’s momentum in the early 1980s. This paper explores the Commission as an important venue for energy debate and as a means of facilitating research from public interest groups, including Energy Probe, in the late 1970s. From this debate the Commission negotiated ideas of “soft energy paths”, global resource limits, and cybernetic system thinking into a set of policy recommendations for democratic, systems-based electrical power planning. I argue that the tension between centralized control and local action found in the Commission’s systems approach to planning illustrates the difficulty of collective, long-term, and expert mediated, globalist planning in a period once thought of as a “dawning age of energy conservation.”
FR:
Au milieu des années 1970, la Commission royale sur planification de l’énergie électrique (RCEPP) a été mandatée par le gouvernement de l’Ontario pour examiner les plans d’expansion ambitieux d’Ontario Hydro. Les historiens ont souvent considéré les travaux de la RCEPP comme intéressants mais ineffectifs, puisque c’est la conjoncture économique, plutôt que les recommandations de la Commission pour une croissance plus faible, qui a finalement ralenti l’élan d’Ontario Hydro, au début des années 1980. Cet article étudie la Commission comme un lieu important du débat sur l’énergie et comme un moyen ayant facilité les recherches de groupes d’intérêt public, tels qu’Energy Probe, à la fin des années 1970. Ce débat a permis à la Commission d’introduire les idées de « voies douces de l’énergie », de limites des ressources globales et de système de pensée cybernétique dans un ensemble de recommandations politiques visant une planification énergétique démocratique et basée sur le développement électrique. Cet article soutient que la tension existante entre le contrôle centralisé et l’action locale, qui se retrouve dans les approches systémiques de la planification de la Commission, illustre la difficulté de la négociation collective d’une planification globale à long terme médiée par des experts, dans une période considérée comme un « âge naissant de l’économie d’énergie ».
-
How Hydro Ontario Went Local: The Creation of Local Districts and the Ontario Central System
Jack Lucas
pp. 59–76
AbstractEN:
When Ontario Hydro was created, its task was to distribute electricity to local hydro commissions across Ontario. By the 1920s, however, it had become a local distributor itself, providing direct service to thousands of customers across the province. This essay examines the two major events that brought Ontario Hydro into local distribution during this period: the creation of the Central Ontario System in 1916 and the Rural Power District in 1920. This essay draws on previously unexplored archival sources to argue that the two processes were quite separate from one another, and that only one – the Rural Power District – left a lasting institutional legacy in Ontario’s electricity sector. Both developments, however, reveal the “flexibility” of local political autonomy in Ontario – the cultural and political limits of appeals to local autonomy in the face of economic risk and opportunity and technological change.
FR:
Lorsqu’Ontario Hydro fut créée, sa mission était de distribuer l’électricité à des commissions hydroélectriques locales, à travers la province. À partir des années 1920 cependant, elle était elle-même devenue un distributeur local, fournissant directement des milliers de clients. Cet article examine deux évènements majeurs qui ont amené Ontario Hydro à devenir un distributeur local : la création du Central Ontario System en 1916 et du Rural Power District en 1920. S’appuyant sur des archives originales, cet article argue que les deux évènements étaient indépendants l’un de l’autre et que seul le Rural Power District a laissé un héritage institutionnel durable dans le secteur électrique ontarien. Cependant, le développement des deux institutions révèle aussi la « flexibilité » de l’autonomie politique locale de l’Ontario, autrement dit, les limites politiques et culturelles des appels à l’autonomie locale au regard du risque et des opportunités économiques ainsi que du changement technologique.
-
“It is the finest piece of government work that I know of anywhere”: The Influence of the Hydro-Electric Power Commission of Ontario on the Giant Power Survey of Pennsylvania, 1923-1927
Mark Sholdice
pp. 77–104
AbstractEN:
Since its foundation in 1906, the Hydro-Electric Power Commission of Ontario exerted a major influence on the politics of electricity in the United States. American supporters of publicly-owned utilities saw the Hydro as a model worth emulating south of the border. Reformers who sought lower electric prices for consumers also looked to the Hydro for evidence of the technically-feasible lowest cost of producing and transmitting this source of energy. This paper will examine a specific instance when American Progressives sought to use the Hydro as both a source of information and inspiration for electric policy reforms: the Giant Power Survey of 1923-1927, an attempt by Pennsylvania Governor Gifford Pinchot to bring about lower electricity costs for consumers and to extend access to rural areas, through a mix of greater regulation and government action. The individuals involved in Giant Power came into close contact with Hydro officials for the vital administrative and technical information with which to argue for their cause; the Ontarians, however, had their own reasons to be wary of getting involved in a controversial proposal.
FR:
Depuis sa creation en 1906, la Commission hydro-électrique de l’Ontario (HEPCO) a exercé une influence majeure sur les politiques électriques aux États-Unis. Les partisans américains des utilités publiques y voyaient un modèle à suivre et à émuler. Les réformateurs en quête d’électricité à bas prix se tournaient également vers HEPCO pour obtenir des preuves de la faisabilité technique d’une production et d’une distribution à faible coût. Cet article examine une des inititatives où les Progressistes Américains ont cherché à utiliser HEPCO comme une source d’information et d’inspiration pour réformer les politiques d’électricité: la Grande Enquête sur l’Énergie de 1923-1927, une tentative du Gouverneur de la Pennsylvanie Gifford Pinchot de faire baisser les prix de l’électricité et d’étendre l’électrification des zones rurales. Les individus impliqués dans la Grande Enquête ont noués des contacts étroits avec les officiels d’HEPCO pour obtenir l’information technique et administrative essentielle à leur argumentation; les ontariens avaient, cependant, leurs propres raisons de se garder d’une trop grande implication dans cette initiative controversée.
-
Le nucléaire dans la stratégie énergétique du Québec, 1963-2012
Mahdi Khelfaoui
pp. 105–132
AbstractFR:
Cet article retrace l’évolution de la stratégie électronucléaire du gouvernement du Québec, entre 1963 et 2012. L’analyse se divise en trois périodes principales: l’émergence d’un programme nucléaire entre 1963 et 1970, un moment d’opposition politique sur son évolution à long terme entre 1971 et 1976, et son abandon progressif entre 1977 et 1983. À partir de 1983, avec la mise en service de la centrale Gentilly-2, et jusqu’à son arrêt définitif en 2012, aucun autre projet nucléaire d’envergure n’est entrepris dans la province. À partir de l'analyse de ces différentes périodes, nous mettons en évidence les raisons qui ont poussé le gouvernement du Québec à développer une industrie nucléaire locale. Nous discutons les divers facteurs, techniques, économiques et politiques qui ont conduit à un tel développement et au maintien de l’intérêt politique pour l’énergie nucléaire, malgré des investissements massifs en hydroélectricité durant les années soixante-dix. Enfin, nous mettons à jour les déterminants politiques qui ont poussé le gouvernement à abandonner la filière nucléaire à partir de 1977.
EN:
This paper traces the evolution of Quebec’s government nuclear strategy between 1963 and 2012. The analysis is divided into three main periods: the emergence of a nuclear program between 1963 and 1970, a moment of political opposition on its long term evolution between 1971 and 1976, and its progressive abandonment between 1977 and 1983. With the commissioning of the Gentilly-2 nuclear plant in 1983, and up to its shutdown in 2012, no other nuclear project would be undertaken in the province. From the analysis of these periods, we highlight the reasons that led the government of Quebec to develop a local nuclear industry. We discuss the technical, political and economic factors that allowed the development of a nuclear program in spite of the massive investments in hydroelectricity during the seventies. Finally, we determine the political reasons that led the government to abandon the nuclear option in 1977.
-
Peak Oil Theory in Canada’s Globe and Mail: A Case Study of the Construction of Ignorance
Eda Kranakis
pp. 133–189
AbstractEN:
Scientific knowledge is essential to understand problems confronting society, and the mass media have become the main source of this knowledge for most people. However, the mass media filter scientific information, leading sometimes to what has been termed “the construction of ignorance.” This article offers a case study of this process. It explains how Canada’s leading newspaper, the Globe and Mail, has depicted oil depletion theory (or “peak oil” theory). By contrasting the history of oil depletion theory with its representation in the Globe and Mail since the turn of the millennium, the article reveals the contours of this constructed ignorance. Comparison with coverage of meteorological and climate change science further refines the analysis. Finally, the article investigates the underlying causes for the Globe and Mail’s treatment of peak oil theory and how it relates to the Canadian context.
FR:
Les connaissances scientifiques sont essentielles pour comprendre des problèmes qui affectent la société, et les médias sont devenus, pour la plupart des gens, la source principale de ces connaissances. Cependant, les médias filtrent les informations scientifiques, menant parfois à ce qu’on appelle « la construction de l’ignorance ». Cet article offre une étude de cas de ce processus. Il explique comment le principal quotidien du Canada, le Globe and Mail, a dépeint la théorie de l’épuisement du pétrole (dite théorie du pic pétrolier). En comparant l’histoire de la théorie de l’épuisement du pétrole avec sa représentation dans le Globe and Mail depuis le tournant du millénaire, l’article révèle les contours de cette ignorance fabriquée. Une comparaison avec les représentations des sciences de la météorologie et du changement climatique affine l’analyse. Finalement, l’article explore les causes sous-jacentes du traitement de la théorie du pic pétrolier par le Globe and Mail et leurs rapports avec le contexte canadien.