Abstracts
Résumé
De prime abord, cet article peut sembler porter sur les attitudes à l’endroit de l’autorité des anciens, mais il porte en fait sur l’ironie du ton et sur la difficulté qu’on peut avoir à la déceler, même quand le locuteur ou l’écrivain est un de nos proches. Dans Don Juan, chant premier, strophe 42, par exemple, Byron écrit : « je ne crois pas que l’ode de Sapho soit d’un bon exemple, quoique Longin prétende qu’il n’est point d’hymne où le sublime prenne un essor plus élevé . . .1 », suite à quoi il cite des passages du pseudo-Longin auquel il fait référence. Dans les marges de l’épreuve, J. C. Hobhouse le corrige — ou du moins il tente de le faire — en proposant une autre interprétation de ce qu’entend Longin, différente de celle que communique la strophe de Byron. Dans les marges de la même épreuve, Byron réagit « robustement » comme il avait parfois l’habitude de le faire et refuse d’apporter les modifications proposées.
Dans cet article, j’examinerai les deux attitudes qu’illustre le micro-argument entre Hobhouse et Byron à l’égard de l’autorité classique, et je verrai ce qu’on peut en déduire sur la difficulté qu’avaient les tout premiers lecteurs de Don Juan à cerner le ton de Byron et son attitude à l’égard de l’autorité et au précédent. Ce faisant, j’espère nous donner une idée de ce qu’aurait pu signifier le terme « sublime » pour (1) Byron avant Don Juan, (2) Byron à l’ère de Don Juan, et (3) un lecteur conservateur comme Hobhouse (qui représente le lecteur averti moyen vers 1819). J’examinerai également ce qu’aurait pu être la signification de l’Ode de Sapho pour chacun de ces deux hommes, et je me demanderai si la nature même de l’ode a une incidence sur notre perception de ce qu’entend Byron en parlant du « Sublime ».
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